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Judaïsme et sionisme, la confusion volontaire

Il s’est installé une confusion regrettable et volontaire, devant l'horreur du massacre survenu en Israel en octobre 2023 entre sionisme et judaïsme.

Entreprendre - Judaïsme et sionisme, la confusion volontaire

L’antisémitisme qui s’est répandu comme une trainée de poudre à la suite de ces événements tragiques en Europe et dans le monde, a entrainé une cacophonie intellectuelle des plus préjudiciables.

Bien entendu, la mauvaise foi, le confusionnisme récupérateur, la simple idiotie, ont rendu l’analyse des événements  plus opaque et partisane, comme c’est chaque fois le cas quand il s’agit d’Israel, jusqu’à masquer à l’extreme limite du simple bon-sens, le caractère délibérément monstrueux du massacre opéré sur les personnes de paisibles civils.

Ce tour de passe-passe est animé par une volonté quasiment démoniaque de tromper l’opinion, en pratiquant l’amalgame et le sophisme. L’histoire hélas, nous donne de nombreux exemples de cette propension des agitateurs, complices et propagateurs du désordre révolutionnaire à pratiquer ainsi, avec une absence de sensibilité qui confine au mensonge, utilisée comme une arme de désinformation, dans cette politique de l’écran de fumée. 

Ainsi Saint-Just, complice fusionnel de Robespierre, parlera-t-il du faible et paisible Louis XVI comme d’un coupable ontologique, avec ce lapidaire axiome dont la cruauté est parvenue cependant à séduire les sectataires du crime ourdi lors de son odieux procès : « On ne règne pas innocemment ! ». Ce n’est pas faux mais en l’occurence c’est injuste et  partial.

Il en est ainsi de la confusion faite à dessein, entre antisionisme et antisémitisme, par les propagateurs de la fable sanglante qui veut faire des victimes et des bourreaux du drame, des protagonistes égalitaires à la responsabilité partagée par moitié. C’est une honte !

Rien ne serait pire que de déguiser les déments et les haineux en justiciers de l’humiliation causée par la domination coloniale, colonialiste qu’ils reprochent aux occidentaux et principalement à l’Europe. Comme si la Gaule colonisée férocement par les légions romaines n’avait pas in fine profité de cette domination, ainsi que le démontre l’enfantement de ce prodige qu’est devenue la France, qui a indéniablement bénéficié de l’apport culturel et civilisationnel de  l’ordre romain, ordre  supérieur  s’il en fut. Il suffit de lire les aventures d’Astérix le gaulois pour s’en convaincre.

Charles Maurras ne disait-il pas : « Je suis français, je suis de Provence donc je suis romain ».

Bref, le charabia sentencieux, dispensé par des agités plus forcenés que délirants, que seule anime la haine de l’occident, sinon même la haine du beau, de l’équilibre et de la symétrie, et de la raison est un effet induit et pervers de la rancoeur et de l’impuissance, et en arrive à susciter la création de ce nouveau racisme anti-juif qui doit tout à la volonté de revanche des vaincus des guerres des six jours et du Kippour. La cible poursuivie c’est justement la raison, cet antidote absolu à la crédulité niaise, au mal languide de l’acceptation passive des fables. Ne nous y trompons pas, c’est une arme redoutable à laquelle il faut faire face que de croire à tout ce  qui vient.

Mais voilà, l’histoire ne repasse pas les plats, et l’exemple de l’Allemagne qui a perdu la guerre de 39-45 justement pour les mêmes raisons qui lui avaient fait perdre celle de 14/18 est là pour en témoigner. Quand on a perdu on a perdu. Le Seigneur ne redistribue pas les cartes.

L’antisémitisme d’aujourd’hui n’est pas un héritage civilisationnel, c’est une nouveauté, toute comparaison avec les années 30 est oiseuse.

C’est une création tactique cynique venue des proche et moyen-orient, alimentée pour des raisons stratégiques par les puissances orientales et extreme-orientales amoindries dans leur empire par les conséquences de la guerre de 14-18 et les accords Sykes-Picot.

Beaucoup de gens se laissent abuser, jusqu’à confondre ce qui se passe aujourd’hui avec les événements survenus en Europe avant la guerre de 1940-45. Dans l’imaginaire populaire de l’avant-guerre le peuple juif était considéré comme oriental, alors qu’aujourd’hui l’orient le voit occidental. Il suffit de lire les philosophes pour mesurer l’apport de la pensée juive à la construction d’un modèle explicatif global, et d’aller au concert pour se rendre compte de l’importance de la contribution que cette sensibilité a apporté à la musique classique par exemple.

Les chrétiens à leur origine étaient bel et bien des juifs quelque peu schismatiques, les juifs aujourd’hui sont en partie à leur tour les héritiers de ces derniers, c’est ce qui explique la violence irrationnelle du drame que l’on vit.

Eric Zemmour parle de sauver la civilisation judeo-chrétienne. On pourrait presque dire christiano-judaïque.

Pour le reste, toute guerre engendre des dommages collatéraux et Israël comme les autres  n’échappera pas à ce fléau. Ce ne peut être une raison suffisante de différer une remise en ordre qui s’impose. 

Le païen dirait, avec Anatole France, que les Dieux ont soif de nouveau. Préparons-nous au pire.

Ohé du bateau, réveillez  le capitaine, la sieste est terminée.

Il est grand temps de faire taire le flot d’inepties, d’inexactitudes et de bobards  qui circule sur les ondes et dans la société.

Hurler en faisant des grimaces n’est pas penser. Il ne sert à rien de ribouler des prunelles.

Jean-François Marchi


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