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François-Xavier Bellamy : l’intellectuel qui fédère la droite

François-Xavier Bellamy a donc été chargé de piloter la liste Les Républicains pour les élections européennes qui auront lieu du 6 au 9 juin 2024. La volonté des Républicains semble être de fédérer, sans délaisser les dimensions intellectuelles et traditionalistes.

Francois-Xavier Bellamy (Photo Victor Joly/ABACAPRESS.COM)

Ce jeudi 1er février, François-Xavier Bellamy était reçu sur TV5Monde dans l’émission Face aux Territoires présentée par Cyril Viguier. Ce fut l’occasion d’un entretien avec Tom Benoit, directeur de la rédaction de Géostratégie magazine (Groupe Lafont presse).

Cela fait plus de quatre années que François-Xavier Bellamy est député européen. Cet agrégé de philosophie s’est investi de la vie politique alors qu’il était âgé de seulement vingt-deux ans, lorsqu’il devint adjoint au maire de Versailles. Pourtant, ses détracteurs, jaloux ou rivaux, le taxent régulièrement de ne pas être un véritable politique ; un intellectuel, disent-ils. Mauvaise foi, réflexe facile, ou simple stratégie de concurrent, qu’importe. Bellamy s’est imposé, arborant avec audace le crucial et trop souvent délaissé sujet de la souveraineté. Les apparitions médiatiques sont régulières – elles apparaissent structurées et peu chromées de démagogie.

C’est sûrement de là que naît la force, réellement, tranquille, d’un représentant politique qui travaille beaucoup. Sans en faire trop ; quel intérêt ? d’autres se ridiculisent en exhibant des démonstrations intempestives. En toute circonstance, le député européen parvient à garder le regard clair et droit, même lorsqu’il ne sourit pas.

Bercy a émis 284 milliards de titres obligataires sur les marchés pour 2024. Il s’agit d’un montant record. La France a une dette publique qui dépasse les 3000 milliards. Est-ce que c’est trop ? Faut-il désendetter le pays ? Et quels seraient vos plans pour commencer à désendetter la France ?

François-Xavier Bellamy : Est-ce trop ? Oui. Faut-il désendetter le pays ? Oui. Et pourquoi ? Longtemps, on a vécu comme vous le savez avec une sorte de mythe de l’argent gratuit. On se disait que la dette ne coûtait rien. Les taux d’intérêt étaient faibles, voire négatifs. On a vécu avec l’insouciance des lendemains. Le gouvernement s’est autorisé une trajectoire budgétaire absolument stupéfiante.

De l’argent gratuit qui était financé par qui ? La Chine par exemple… Des pays qui achètent les titres obligataires que nous émettons. Nous avons en France 52 % de notre dette qui est détenue par des prêteurs étrangers, une partie d’ailleurs à la Banque centrale européenne.

François-Xavier Bellamy : Ce qui pose un immense problème de souveraineté nationale et de maîtrise de notre destin. Parce qu’effectivement, au moment où la dette est d’une certaine façon le levier qui permet à des créanciers étrangers de peser sur les décisions françaises – et je le vois tous les jours à Bruxelles, au moment où notre trajectoire budgétaire nous rend si vulnérables –, alors nous sommes en quelque sorte prisonniers d’une contrainte que nous ne maîtrisons pas.

Ce que vous dites est intéressant. Selon-vous, de quelle façon se traduit cette prise de pouvoir des créanciers étrangers ?

François-Xavier Bellamy : Je vous prends un exemple tout simple, la réforme des retraites. Emmanuel Macron a consacré son premier mandat à expliquer pourquoi il ne ferait pas une réforme des retraites qui consisterait à repousser l’âge de départ. Il considérait que ça n’était pas la réforme à faire. Au cours de son second mandat, il fait cette réforme pour une seule et unique raison. Il y est contraint ! Il y est contraint par les engagements qu’il a pris vis-à-vis de Bruxelles notamment. Le grand emprunt européen tant célébré après la crise du Covid, que pour ma part, j’ai toujours dénoncé comme étant une usurpation, une supercherie… cet emprunt n’a pas été accordé sans contreparties. Les contreparties étaient explicites. Le président de la République s’était bien gardé de la dire au Français. Lorsqu’il a accepté les 40 milliards de cet emprunt, celui-ci coûtait plus cher à la France que ce qu’elle a pu percevoir en soutien.


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1 commentaires sur « François-Xavier Bellamy : l’intellectuel qui fédère la droite »

  1. bellamy devrait rester prof de philo à versailles
    il y est sûrement très bien
    mais pas en politique et pas pour parler à tous les français

    Répondre

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