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Education Nationale : le retour de la catastrophique Nicole Belloubet

Nicole Belloubet (Joly Victor/ABACA)

 En fait de perspicacité, la nôtre se trouve bien éprouvée par la composition du nouveau gouvernement. Quel gâchis ! Quelle pantomime! Quelle chaloupe, eût déploré le regretté Antoine Golea, remarquable commentateur radiophonique des enregistrements de musique classique dans la légendaire émission « La tribune  des critiques de disques » programmée tous les dimanches après-midi sur France musique dans les années 70/80, où il officiait aux cotés de Jacques Bourgeois et d’Armand Panigel.

Le retour de la catastrophique Nicole Belloubet, Garde des Seaux, promoteur de la grotesque tentative de réforme au couteau du système des retraites qui avait entrainé la paralysie judiciaire du pays, n’est pas pour rassurer. A l’incompétence manifeste s’était jointe la rigidité de qui croit avoir toujours raison.

Mais voilà, le fond est atteint et remonte vers la forme, ce gouvernement passera comme une trace que l’on essuie au paic citron. Il ne faut pas que ça traine. Qui donc avait écrit, pastichant le gentil Chénier et sa jeune tarentine, « Elle a vécu Myrto la jeune tarentule ? ».  De Tarente en tous cas nous vient la danse tarentelle qui est entrainante et colorée, évocatrice de plaisir et de joie à l’honneur de Dyonisos, le Dieu de la danse de l’ivresse et du sexe. Est-ce un rappel à l’ordre de ce que les écoles dorénavant inculquent aux enfants, comme l’épisode du dragqueenisme  enseigné aux marmots semble l’indiquer ?

Quand il regarda brûler sa ville, Neron prononça ces paroles: Qualis artifex pereo , que l’on pourrait traduire ainsi : avec moi quel artiste le monde va perdre. Ô Micron ! Ô Dingots Ô Chateaux ! Comme avait titré le romancier Patrick Manchette. Est-ce donc déjà la fin de l’aventure tourneboulée de la funeste équipe qui dirige depuis sept ans les destinées du pays, que ce suicide apocalyptique de toute forme organisée ? Le songe d’une nuit d’été ? Les amours d’Oberon ? Où donc s’est cachée Titania?

Que les cinéphiles courent vite s’acheter le CD du Satyricon de Fellini, il verront où nous en sommes, la ruine de Paris en plus, ainsi que l’Empereur Neron fit bruler sa ville ! Qualis artifex pereo !

Et si c’était vrai ? Plus de danse macabre belloubête ni d’Odoacre prenant possession de nos ruines ? Un gouvernement cette blague ?

Ce à quoi fait penser  la nomination de la tragique belloubette est la lecture du poème d’Edgar Poe, The haunted palace (le palais hanté).

Le texte évoque aussi bien l’évènement que le monarque.

Dans la plus verte de nos vallées par de bons anges occupée, jadis un beau palais majestueux, rayonnant palais ! dressait le front.
…/…
Mais des êtres de malheur aux robes chagrines assaillirent la haute condition du monarque (ah ! notre deuil : car jamais lendemain ne fera luire d’aube sur cette désolation et, tout autour de sa maison, la gloire qui l’empourprait et fleurissait n’est qu’une histoire obscurément rappelée des vieux temps ensevelis.
…/…
Et, les voyageurs, maintenant, dans la vallée, voient par les rougeâtres fenêtres de vastes formes qui s’agitent fantastiquement sur une mélodie discordante, tandis qu’à travers la porte, pâle, une hideuse foule se rue à tout jamais, qui rit — mais qui jamais plus ne sourit.

En bref, et pour reprendre la terrible phrase de Maurice Barrès dans le roman Leurs  figures, le cadavre bafouille. Les hoquets de la présidence parviendront-ils à inquiéter les derniers 15% d’affidés qui restent  collés à ses basques ?

L’ami Bayrou quant à lui a déjà pris la tangente, ce qui s’explique vu l’addiction aux pataquès de qui prétend servir d’exemple au populaire. Il est fatigué le populaire devant l’accumulation des bévues qu’on lui fait subir, de l’inflation confisquante de l’épargne à la surveillance généralisée qu’on lui impose. L’état a renforcé le contrôle social et les leçons de morale pour attardé mental. C’est Ubu chez les ploucs pour paraphraser l’humoriste, et ça ne suffit pas, ça ne suffit jamais en somme, il faudrait se passer en boucle la séquence où la Belloubet se fait jeter au nez les robes des avocats au Palais de justice pour se  convaincre enfin du pathétique de la situation.

Gageons que c’est avec un rictus amusé que nos huiles seront désormais reçues dans les pays étrangers, que pour bien faire ces messieurs visitent en avion  du Glam pour prêcher leur sotte réclame. « Ris donc Paillasse, » comme chante Caruso dans l’Opera de Leoncavallo avant de revêtir tristement la tunique du clown meurtri par l’accumulation des vérités qui l’ont dépouillé de toute innocence. Justement, on ne règne pas innocemment comme a conclu Saint-Just au procès de Louis XVI.

J’aime profondément Napoleon et je respecte son oeuvre, ainsi que l’image qu’il a  laissée sur la terre. Les chinois le savent bien quant à eux qui  cultivent sa mémoire. En revanche, je ne peux résister à la tentation de citer pour finir quelques vers d’Auguste Barbier qui fut son accusateur, dans le célèbre  poème La Cavale qu’il lui a dédié. Il s’applique à merveille à la situation présente.

Que ta France était belle au grand soleil de Messidor.
C’était une cavale indomptable et rebelle
Sans freins d’acier ni rênes d’or
Une jument sauvage à la croupe rustique…./….
Jamais aucune main n’avait passé sur elle
Pour la flétrir et l’outrager
Jamais ses larges flancs n’avaient porté la selle
Et le harnais de l’étranger.

Compris ?

Jean-François Marchi


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