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De Paris à Yaoundé, Quai 54 fait jouer sport et street sur le même terrain

Crédits photos : Quai 54

On parle de sport mais pas tout à fait. On parle d’art mais pas exclusivement. Faire rimer paix et respect sur tous les terrains, c’est le défi relevé à l’international par Hammadoun Sidibé, entrepreneur français d’origine guinéénne et malienne qui a su rassembler et fédérer depuis 2003 les familles de Paris à toute l’Afrique et bien au-delà avec des stars de la NBA, du hip-hop, des street-artistes autour de l’incontournable World Streetball Championship. Retour sur une success story qui débute à l’arrêt de carrière de Michael Jordan avec audace et passion et qui aujourd’hui inspire en bousculant les codes et en imposant la vision d’un sport au service de la société et d’un business l’Afrique et la France au cœur.

Alors que les émeutes font la UNE des médias français en ce dimanche 2 juillet, c’est une toute autre ambiance et un grand défi qui se joue au cœur du stade Roland Garros avec le Quai 54.

Organisation, collectif, famille qui promeut le sport, le basketball notamment avec des joueurs et joueuses de renom et les arts urbains mais aussi la culture africaine et le lien symbolique et historique avec la France. Cette force et cette amitié revendiquées au nom du sport font du Quai 54 un évènement incontournable qui lève les foules et invite la jeunesse à la paix par le sport, par la danse, par la musique. Un savoir vivre et un savoir être impulsé par les frères Sidibé qui font rimer  paix et respect, passion et compétition.

Le fondateur de Quai 54, Hammadoun Sidibé incarne la réussite du sport et des arts de la rue, de la France et de l’Afrique qu’il porte au coeur, lui qui a grandi cité Henri Barbusse à Choisy-le-Roi et qui découvre le basket-ball à l’âge de 16 ans après un voyage aux Etats-Unis. Son inspiration ? Michael Jordan, le plus grand des joueurs de basket-ball, la star d’une époque peut-être pas révolue. 

C’est précisément le retour aux valeurs du sport, au goût de l’effort, à la passion qui ont guidé les rêves de celui qui a longtemps été joueur de basket et qui a débuté par un événement rassemblant 1000 spectateurs à la Halle Carpentier dans le 13ème arrondissement avant de finir à guichets fermés en quelques jours sur l’évènement des 1er et 2 juillet dernier. Depuis, le succès ne se dément pas et les stades sont pleins, les sorties autour du Quai 54 tournent en boucle sur les réseaux sociaux avec toujours des personnalités qui mettent en avant et valorise le public.

Pour cela, des « freestyles » sont lancés avec les spectateurs dans les tribunes sur les tournois à l’appel de l’animateur si fidèle, l’artiste Mokobé. Ce lien si spécial entre les personnalités, les sportifs et le public est une marque de fabrique qui est sans cesse enrichie et valorisée.

D’ailleurs, l’artiste Sadek, disque d’Or et de Platine a été découvert sur l’un de ces challenges et a rejoint la famille artistique et sportive fondée par Hammadoun qui reconnaît avoir hésité à passer d’entrepreneur à producteur n’aimant pas faire les choses à moitié. L’audace et le travail ont fini par l’emporter sur conseil si précieux de la mama.

Alors que le basketball est en plein essor sur le continent Africain, croire en soi et se donner les moyens sont au cœur du projet entrepreneurial de Quai 54 devenu un évènement phare et un business à part entière. C’est sans complexe et avec une ambition affichée que les tournois s’enchaînent avec pour l’édition 2023 un spécial anniversaire et une grande fête au cœur de Roland Garros en présence notamment d’Oxmo Puccino et de Gilles Moretton, le Président de la Fédération Française de tennis.  

De Kilian Mbappé à Joachim Noah en passant par Evan Fournier, tous les grands noms du sport répondent présents et se prêtent au jeu du succès par l’authenticité. Et si c’était justement là, toute la clé de cette réussite impactante : la volonté ultime d’être fier de ses racines, de se souvenir d’où l’on vient, de travailler dur et de mener des projets auxquels on croit ? Il y a certes des concours de circonstance comme l’année où une copine amène le chanteur Usher présent à Paris pour la fashion week à un évènement durant lequel il prendra le micro et assurera le show gratuitement.

Mais il y a aussi et surtout le travail, l’entourage et l’équipe qu’on met en place.

La musique, le sport, des langages universels pour se retrouver sans frontière et partager une même passion autour des arts de la rue. Parce que nous sommes encore nombreux à croire qu’en venant du 9-3 ou du 9-4, on peut et on doit s’accomplir fièrement et honnêtement. La génération Hammadoun est essentielle dans la transmission que nous voulons  assurer à une jeunesse en perte de repères et parfois en manque d’autorité. Il est le grand frère de l’époque dans nos quartiers. Ceux qui nous conseillaient et nous surveillaient pour ne pas dévier.  Ce sont ces success story, plus que celles des influenceurs et youtubeurs, que notre société gagnerait à promouvoir parce qu’elles lient notre histoire, les talents de la rue et nos quartiers. Parce qu’elle fait écho aux douleurs, aux obstacles mais aussi à l’acharnement et à la détermination qu’on garde à l’image des athlètes et des stars qui viennent prendre le micro pour dire combien il reste possible de s’imposer par le travail et combien la rue a une voix précieuse. Pas celle des émeutiers mais celle de tous ces inconnus qui un jour brillent et veulent partager la lumière avec le plus grand nombre.

Souad Soulimani
Crédits photos : Quai 54

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