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« Je mets volontairement le mot « intelligence » entre guillemets car, sans renier naturellement les avancées technologiques dont nous bénéficions, je me refuse à cautionner l’association de ces deux mots, comme je l’explique dans un livre à paraître. Je préfère parler d’intelligence augmentée voire, pour reprendre une formule trouvée dans le dernier numéro de la revue de Michel Onfray, Front populaire, justement consacrée d’une façon brillante à ce sujet, la prétendue intelligence artificielle.
Je vais me permettre ici de reprendre des extraits d’une analyse réellement intelligente publiée récemment par notre confrère Laurent Droit (sur le site Riposte Laïque) sur le sujet : « Il ne s’agit que de systèmes informatiques avancés et sûrement pas des choses « intelligentes ». Car ce sont des choses, des machines créées par l’homme. Et les choses n’ont pas d’intelligence. D’ailleurs si un jour il arrivait que des choses deviennent intelligentes – ce qui ne peut mathématiquement pas arriver – cela provoquerait sans doute la fin de l’humanité. »
L’intelligence, la vraie, a son siège dans le cerveau des animaux (dont les humains), car c’est là que se passent toutes les réflexions, les pensées, les décisions, les calculs, les capacités à prévoir ou à regretter ou à être intéressé, ou à aimer ou à haïr, ou à avoir de la tendresse ou de la violence, ou avoir confiance, ou à prendre des risques…
Cette « innovation » nous est venue des États-Unis, et plus précisément de Californie « pour rendre à César ce qui appartient à César ». Et ça a commencé dans les années d’après-guerre, soit au milieu de 20e siècle : le frigidaire, le centre commercial, le fast food, le blue jean, le dessin animé, la guitare électrique… (ne voulant m’en tenir qu’à des inventions ayant amélioré ou agrémenté notre quotidien, je n’évoquerai pas la bombe atomique américaine qui fut lancée par les Américains en 1945 contre deux villes du Japon).
Et donc, on en est aujourd’hui, après l’ordinateur et le téléphone portable qui en furent les prémices à la prétendue intelligence artificielle. Je rendrai volontiers hommage ici à Steve Jobs, fondateur d’Apple, en rappelant son discours historique à l’Université de Stanford en 2005, alors qu’il savait sa fin proche.
Il n’est pas anodin d’attirer l’attention sur les craintes formulées par les principaux acteurs de la prétendue intelligence artificielle. Ceux-ci ont cru bon de prévenir dans une lettre ouverte que leur invention présentait pour l’humanité un risque d’extinction « au même titre que d’autres risques sociétaux tels que les pandémies et les guerres nucléaires ».
Parmi les 1 100 signataires du texte publié récemment par le New York Times, on trouve, en plus des dirigeants des trois firmes américaines les plus en pointe sur l’IA, Elon Musk et le co-fondateur d’Apple Steve Wozniak. On peut souhaiter que le fruit de leurs saines réflexions sera suivi d’effets plus bénéfiques que destructeurs pour notre vie quotidienne. »
Claude Brovelli