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PSG :  Arctos, le chainon manquant pour rêver plus grand ?

Acquis en 2011 par Qatar Sports Investment dans le but d’en faire un des plus grands clubs d’Europe, le Paris Saint-Germain a bien changé en l’espace d’une décennie, aussi bien sur le plan sportif que financier. Le club de la Ville Lumière compte désormais parmi les mieux valorisés au monde, et sa notoriété dépasse les frontières européennes. Désormais, ses dirigeants ont décidé d’ouvrir son capital à un nouvel actionnaire américain, Arctos, afin de pouvoir « rêver (toujours) plus grand ».

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Le début du rêve américain

Fondé en 2019, Arctos Partners est avant tout connu pour investir Outre-Atlantique dans le monde du sport. Des Golden State Warriors en NBA aux Penguins de Pittsburgh en NHL, en passant par les Dodgers de Los Angeles en MLB pour ne citer qu’eux, ils accumulent les partenariats avec les poids lourds de différentes disciplines. Ainsi, se tourner vers les Rouge & Bleu répond à une véritable logique de développement.

Certes, les grands clubs ne manquent pas sur le Vieux Continent, du Real Madrid au Barça en passant par le Bayern Munich, une poignée d’entre eux a su faire rêver des générations de fans et grandir au rythme de leurs palmarès, pourtant, Paris (SG) à ce quelque chose d’unique, une aura que l’on ne retrouve nulle part ailleurs, ayant su séduire cet investisseur.

D’une part, il est vrai que bien peu de clubs dans le monde disposent d’un tel « city branding », cette capacité à attirer le public grâce à la renommée de la ville où ils ont élu domicile, mais ce n’est bien évidemment pas le seul critère retenu. Tandis que QSI a su se faciliter la tâche en ouvrant une part du capital à d’éventuels investisseurs, les grands d’Espagne restent inaccessibles de par leur système de socios et le Bayern Munich demeure une chasse gardée, détenue à 75% par des membres du club. Quant au nouveau roi de la Premier League, Manchester City, Abu Dhabi a déjà su convaincre China Media Capital (12% en 2016) et Silver Lake Partners (10% en 2019) d’investir quelques années après son rachat.

D’autre part, le Paris Saint-Germain est actuellement un des dix clubs les mieux valorisés au monde, soit 4,21 milliards de dollars selon Forbes. La vente à Arctos estimée à 500 millions d’euros pour environ 12% des parts permet d’ailleurs de confirmer en fonction de la somme dépensée, car après tout, ce montant n’engageait que Forbes jusqu’à présent. Quant à sa croissance, elle compte parmi les plus rapides, rien qu’entre 2022 et 2023, celle-ci a progressé de 32%, contre 18% pour Manchester City et 19% pour le Real Madrid notamment.

Une brique après l’autre

Au-delà de sa capacité à permettre au Paris Saint-Germain de rester dans les clous du fair-play financier, dans la mesure où cette fois-ci ce n’est plus le Qatar qui tente de contourner le problème en réinvestissant via ses propres filiales, Arctos aura un rôle clé quant au projet de stade. Celui-ci ne date pas d’hier, le club à peine racheté, les 48.583 places Parc des Princes semblaient déjà bien insuffisantes pour accueillir les nouvelles ambitions du club – européennes notamment – et l’agrandir apparaissait comme comme une nécessité. Désormais, l’apport financier d’Arctos, qui serait de l’ordre d’environ $530 millions, va permettre de faire du rêve une réalité.

Soit le Parc des Princes est vendu à un tarif jugé acceptable par la direction parisienne, à savoir de l’ordre de 100 à 150 millions d’euros, soit la ville de Paris persiste bien qu’elle ne soit pas en position de force et le club ira ailleurs. Non seulement la capitale est endettée à hauteur de 8 milliards d’euros, mais l’enceinte a pour principale finalité l’accueil d’évènements sportifs. Hors, seul le PSG a la capacité de remplir le stade plusieurs jours par semaine.
Le Paris FC a contribué à la rénovation des pelouses de Charléty et ses affluences ne semblent pas lui donner la capacité de déménager dans un stade plus important. Le Red Star FC n’a pas pour projet de quitter la banlieue nord, en plus d’avoir également rénové son stade, quant aux autres disciplines, le Stade Français peine à remplir les 20 000 sièges de Jean Bouin, juste de l’autre côté de la rue. Autant dire que le Paris Saint-Germain apparaît comme le seul locataire crédible, ce qui place le club en position favorable dans ce drôle de match, aussi bien d’un point de vue financier que pratique, quel qu’en soit le dénouement.

Quant à la volonté d’Arctos de casser sa tirelire dans le but de financer ce projet, elle s’inscrirait dans cette logique systématique de développement des équipes dont il dispose une partie du capital, et permettrait un rapide retour sur investissement. Après tout, le Paris Saint-Germain est évalué à 4,25 milliards de dollars sans être propriétaire de son stade, mais qu’en sera-t-il quand le dossier sera réglé ?

Crédit photo : Observatoire du Sport Business

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