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Les supporters, fossoyeurs du football français ?

Après avoir réuni jusqu’à 28 millions de Français lors de la finale de la Coupe du Monde en décembre dernier, notre football semblait avoir tourné la page des faits divers pour retrouver son rôle de source majeure de passion et d'engagement.

Le 8 octobre, le match de Ligue 1 entre Montpellier et Clermont dimanche a été interrompu dans les arrêts de jeu après que le gardien des visiteurs a été visé par un pétard lancé depuis les tribunes (Photo par Dave Winter/FEP/Icon Sport/ABACAPRESS.COM)

Par Vincent Chaudel et Manon Laporte

Malheureusement, l’actualité récente la replonge dans les polémiques à un moment critique : l’année de la renégociation des droits de retransmission. Si l’économie des clubs ne dépend pas directement des recettes billetterie, ce sont bien leurs supporters que visent en priorité les éventuels diffuseurs. Se pose alors la question : comment faire des fans, un atout à valoriser auprès des futurs diffuseurs ?

Pour toute organisation, il y a des moments plus importants que d’autres. C’est probablement ce qu’a dû penser Vincent Labrune, ancien président de l’OM et actuel président de la Ligue de Football Professionnel (LFP), au printemps dernier en annonçant l’organisation d’un nouvel appel d’offres des droits TV. Il aurait sûrement souhaité un contexte plus favorable pour la surenchère des droits. Malheureusement, le football français a été entaché par une série d’incidents qui ont terni son image.


Autrefois, les tribunes étaient le moteur du modèle économique des clubs, mais désormais elles peuvent leur coûter très cher. Les Girondins de Bordeaux en ont fait les frais, avec des retraits de points, des amendes, des matchs à huis clos et des frais de sécurité qui explosent. Le 12e homme coûte de plus en plus cher.

Parce qu’avec tout juste de 2 milliards d’euros de chiffres d’affaires cumulés, la Ligue 1 est le plus « petit » des championnats du Big 5, il est devenu stratégique, pour ne pas dire vital, d’atteindre (voire dépasser) le Milliard d’euros via les diffuseurs. Espérons surtout que tous ces incidents ne coûtent pas ce milliard tant annoncé par le président de la LFP et souhaité par l’ensemble des clubs, qu’ils soient grands ou petits. À l’instar des présidents de Montpellier ou Nancy pointant directement le comportement inapproprié de leurs propres supporters, il semblerait qu’une prise de conscience soit en mouvement. Peut-être un peu tard si on en croit les résultats (négatifs) au soir du 17 octobre, date des enchères fixées pour la LFP.


Au moment où Vincent Labrune va entamer des discussions « de gré à gré » avec chaque diffuseur potentiel, il est à souhaiter que les 23.000 spectateurs de moyenne arrêtent (enfin) de marquer des buts contre leur camp. Il est essentiel que les clubs trouvent des solutions pour éradiquer ces comportements des stades et promouvoir un environnement respectueux pour tous. « Occupez-vous de vos fans, les amis je m’en charge » comme pourrait dire Vincent Labrune, non ?

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