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JO Paris 2024 : « Il manque 20 000 agents de sécurité ! »

Alors que la France se prépare à accueillir les Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024, un défi colossal se profile à l'horizon pour les organisateurs et les autorités : garantir la sécurité de cet événement majeur.

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Par Sébastien Platero, Expert Sûreté & Sécurité

Si la sécurité publique jouera un rôle primordial, la sécurité privée sera également mise à contribution pour assurer la protection des athlètes, des spectateurs et des infrastructures olympiques. Cependant, cette tâche ne s’annonce pas sans difficultés, et des enjeux majeurs se posent pour les entreprises de sécurité privée engagées dans cette mission.

La sécurité, une priorité absolue pour Paris 2024

Les Jeux Olympiques d’été sont, devant la Coupe du monde de football et le Tour de France, l’événement sportif le plus regardé au monde. Ils attirent des milliers d’athlètes venant de plus de 200 pays ainsi que des millions de spectateurs. Le moindre incident serait retransmis dans le monde entier et la sécurité de cet événement est une priorité absolue. Pour toutes ces raisons, les autorités françaises comptent, en sus des forces régaliennes, sur la sécurité privée pour jouer un rôle crucial dans le dispositif global de protection.

Cette profession a beaucoup évolué et il est loin le temps où n’importe qui pouvait, sans formation ni contrôle, accéder à la profession d’agent de sécurité privée. Ceux que l’on appelait autrefois « vigiles » font désormais partie d’une profession encadrée et réglementée, notamment depuis la création en 2011 du CNAPS, le Conseil National des Activités Privées de Sécurité, sous tutelle du Ministère de l’Intérieur.

Demande croissante

Il existe autant de cartes professionnelles que de spécialités qui permettent aux agents d’exercer dans des activités spécifiques telles que « surveillance humaine », « transport de fonds », « agent cynophile », « opérateur de vidéoprotection », « protection physique des personnes », « sûreté aéroportuaire », « surveillance de grands événements » (liste non exhaustive). La demande reste croissante envers une profession qui peine néanmoins à recruter, notamment en raison de son manque d’attractivité.

Dans quelques mois, les Jeux Olympiques puis Paralympiques de 2024 accéléreront naturellement la demande en agents de sécurité et il y a fort à parier que ceux qui sont disponibles (incluant ceux qui le deviendront par opportunisme…) vont accepter les offres d’emplois des sociétés les mieux-disantes en termes de salaires.

Revaloriser les salaires

Nombreux sont les dirigeants du secteur qui rappellent que ce sont les clients qui déterminent le tempo des salaires de la sécurité privée au travers d’appels d’offres dont le prix d’achat, même s’il n’est pas le seul critère officiel, reste un facteur décisif. In fine, de l’attribution des marchés découle souvent le niveau de rémunération des agents. Les organisations professionnelles et syndicales se battent pour revaloriser les salaires de la profession mais la raréfaction des profils perdure en 2023.

Il convient de préciser qu’à l’instar des secteurs de l’aérien ou de l’hôtellerie-restauration, la sécurité privée a fait les frais des années « Covid ». Pandémie sanitaire et confinements successifs obligent, nombreux sont les agents qui ont tout simplement changé de métier par nécessité, en conséquence de la baisse d’activité de certaines sociétés.

Menace terroriste sur Paris 2024

Or, à l’heure où les conflits internationaux laissent craindre leur propagation jusqu’aux portes de l’Europe et alors que la menace terroriste est de plus en plus prégnante, le recours à la sécurité privée n’est pas une option à l’aube d’un grand événement suivi par les médias du monde entier.

À ce jour, le manque d’effectifs en agents de sécurité pour les Jeux Olympiques et Paralympiques est estimé à plus de 20.000 personnes. En parallèle, les forces de l’ordre, notamment la police et la gendarmerie, rappellent qu’elles peinent aussi à recruter. Le soutien de l’armée, de plus en plus mentionné dans les réunions préparatoires, sera d’autant plus légitimé par le renforcement du plan Vigipirate qui devrait perdurer.

Sécurité publique et sécurité privée

Ainsi, contre les incivilités et actes de malveillance divers, tout comme face aux menaces émergentes comme les drones ou les attaques biologiques ou chimiques, voire la prolifération des cyber-attaques provenant de lointaines contrées, le rapprochement entre la sécurité publique et la sécurité privée esquissé par un continuum semble encore insuffisant.

Dans ce paysage complexe, il apparaît que le réseau de surveillance le plus robuste pourrait bien résider dans la vigilance citoyenne, devenant un facteur déterminant pour la sécurité en 2024.

Sébastien Platero
Expert Sûreté & Sécurité

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