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Stéphane Courbit, un ambitieux aux dents longues

Comment cet enfant de la Drôme, sans réseau, ni fortune, a-t-il construit son ascension ? Il est aujourd’hui à la tête d’un patrimoine estimé à 800 Me, il détient Banijay, le leader de la production audiovisuelle, Betclic et des hôtels de luxe.

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Comment cet enfant de la Drôme, sans réseau, ni fortune, a-t-il construit son ascension ? Il est aujourd’hui à la tête d’un patrimoine estimé à 800 M€, il détient Banijay, le leader de la production audiovisuelle, Betclic et huit hôtels de luxe (Airelles), dont le Domaine de la Messardière, qu’il vient d’acheter à Saint-Tropez pour plus de 100 M€.

LOV, trois initiales symboles d’amour pour un groupe qui performe. L comme Lila, O comme Oscar, V comme Vanille, les trois enfants de Stéphane Courbit. Et trois activités pour LOV Group : audio- visuel, jeux en ligne et hôtellerie de luxe. Tout semble réussir à ce touche-à-tout qui semble avoir un flair redoutable pour choisir les investissements porteurs.

La discrétion faite homme

Loft, Star’Ac, Secret Story, ces succès de télé-réalité que l’on n’associe pas vraiment à la discrétion sont de belles réussites qui ont su toucher un public de téléspectateurs extrêmement large. La réussite, Stéphane Courbit connaît. En revanche, il est un champion de la discrétion qui communique à son corps défendant, et seulement en cas d’extrême nécessité. D’ailleurs, pendant des années, une seule photo a circulé destinée aux médias. Depuis, d’autres ont finalement été prises, mais l’homme n’en est pas devenu plus bavard pour autant.

Ce self made man n’est pourtant pas un calme, pas du genre à rester tranquillement assis à méditer pendant des heures. Actif, passionné par les affaires, ce provincial sans réseaux privilégiés n’avait pas décidé tout petit qu’il serait multimillionnaire. Des études, bien gagner sa vie avec un bon job, cela semblait une voie toute tracée. Le sort, et une belle volonté, en ont décidé autrement.

Rien de tel qu’un bon stage

Apprentissage et alternance sont aujourd’hui considérés comme les meilleures voies pour s’implanter sur le marché du travail. Ce n’est pas Stéphane Courbit qui dira le contraire, lui dont le destin a été transformé par son arrivée à Paris, en tant que stagiaire pour la société de Christophe Dechavanne, Coyote, à l’époque de « Ciel, mon mardi ! », l’émission culte du producteur-animateur. Sa mission : développer les services Minitel de la société, une tâche que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Ce pionnier du « community management » qui a des idées à revendre n’hésite pas à proposer un premier concept au patron. Ainsi est née l’émission « Combien ça coûte ? » qui va faire une belle carrière. Le jeune collaborateur a trouvé sa voie.

Quand on trouve sa voie

Une dispute entraînant sa rupture professionnelle avec Christophe Dechavanne en 1994 sera l’occasion d’aller plus loin, plus vite, d’abord avec Arthur et la création de la filiale française d’Endemol. Un travail acharné et quelques émissions à succès plus tard – Les Enfants de la Télé, Bigdil, Miss France -, les deux compères récupèrent le fruit de leur travail et de leur bonne négociation de contrat, soit 450 millions d’euros en 2007. Stéphane Courbit crée alors LOV Group et poursuit sa route dans l’audiovisuel avec sa boîte de production Banijay. L’entreprise réalise aujourd’hui plus d’un milliard d’euros depuis sa fusion avec Zodiak début 2016. Banijay est ainsi devenu le troisième groupe mondial de production audiovisuelle derrière l’anglo- hollandais Endemol-Shine et l’allemand Fremantle. Vincent Bolloré en est devenu actionnaire il y a trois ans.

Un parcours sans faute… ou presque

Comme tout homme d’affaires, l’ambitieux patron avoue que sa réussite est sans doute due à « un peu de chance et un peu de détermination, cela n’est pas suffisant, mais nécessaire », ajoutant aussitôt après « qu’il n’a pas de leçon à donner ». Mais tout n’a pas été rose pour autant, il a aussi subi des épreuves. L’affaire Bettencourt lui a valu quelques sueurs froides, ses relations amicales avec Nicolas Sarkozy à l’époque de sa présidence également. Cela l’a conforté dans sa décision de rester dans l’ombre ou de laisser ses proches porter la bonne parole, tels Alain Minc ou Anne Méaux, la « super pro » de la communication.

Du jeu et de l’énergie

Il faut parfois savoir jouer et certainement faire preuve d’énergie dans les affaires. Pour preuve, le jeu et l’énergie sont deux autres secteurs, après l’audiovisuel, dans lesquels Stéphane Courbit a décidé d’investir. En se diversifiant très tôt sur les jeux en ligne (BetClicEverest Group) et sur l’énergie (Direct Energie), Stéphane Courbit a démontré qu’il savait prendre des risques ; la rentabilité ayant mis un certain temps à s’établir. Il est également l’un des actionnaires de « My Major Company », la start-up de financement participatif.

Le prestige des palaces

Déjà détenteur de trois palaces à Courchevel, deux à Saint Tropez, un à Gordes, c’est à Versailles que le groupe va s’installer cette année. Stéphane Courbit, associé à Alain Ducasse, ouvre un hôtel de luxe dans l’enceinte même du château de Versailles, suite à l’appel d’offres remporté en 2016. LOV Hôtel Collection a été retenu pour réaliser ce projet hôtelier haut de gamme dans les bâtiments du Grand Contrôle, du Petit Contrôle et du pavillon des premières cent marches. 23 suites et un restaurant gastronomique sont à la disposition de la clientèle.

Autre preuve de sa réussite tout azimut, en mars 2019, Marc Ladreit de Lacharrière (FIMALAC Entertainment) est venu s’inviter au capital de LOV à hauteur de 6% « dans le cadre de projets d’investissements dans des activités nouvelles, mais aussi dans la production audiovisuelle ». Pas d’autre information communiquée à ce jour… Stéphane Courbit mêne son petit bonhome de chemin dans le gotha du capitalisme français un peu à la façon d’un Vincent Bolloré. Cela promet !

A.F.


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