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« Slow start-up » : comment croître sans levée de fonds ?

A priori séduisante, la levée de fonds comporte son lot de risques. Préférant tenir les rênes de leur entreprise en toute liberté, nombre d’entrepreneurs décident d’opter pour un modèle de croissance plus pondéré : l’approche « slow start-up ».

Entreprendre - « Slow start-up » : comment croître sans levée de fonds ?

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Par Antoine Vettes, co-CEO et co-fondateur d’UpSlide

Tribune. En 2018, les start-up françaises ont levé 3,3 milliards d’euros, soit 65 % de plus qu’en 2017. La course aux millions ne cesse de s’intensifier et les tours de table de se multiplier : 616 rien qu’en 2018, versus 450 en 2017. Si le fantasme de la licorne fait briller les yeux de nombre d’entrepreneurs, il existe pourtant d’autres solutions pérennes pour financer sa start-up.

La « slow start-up nation », mythe ou réalité ?

A priori séduisante, la levée de fonds comporte son lot de risques. En particulier, ralentir le développement du produit et la recherche de clients en investissant au moins 80 % de son temps pendant plusieurs mois dans la recherche d’investisseurs.

Préférant tenir les rênes de leur entreprise en toute liberté, nombre d’entrepreneurs décident d’opter pour un modèle de croissance plus pondéré : l’approche « slow start-up ». Cette dernière consiste à dépenser proportionnellement l’argent gagné afin de prendre le temps de valoriser son produit, d’apprendre des clients et de recruter la bonne équipe.

Quelles autres alternatives de financement ?

Une fois la levée de fonds écartée, on découvre que les alternatives de financement sont certes moins médiatisées, mais finalement pas moins nombreuses. A commencer par le « bootstrapping », ou le fait de se débrouiller avec ses propres ressources et le capital généré par son business, comme la vente de services, pour financer son développement. En un mot : faire le maximum avec le minimum. Si, comme pas mal de « slow start-up », cette technique de financement permet de se lancer, un coup de pouce est parfois le bienvenu : prêts, subventions, crédits d’impôts, concours ou encore financement participatif. Ces moyens de financement publics ou privés ont pour vocation d’aider les start-up à soutenir leur croissance.

Différents statuts juridiques, comme le statut Jeunes Entreprises Innovantes, peuvent en parallèle permettre aux jeunes pousses de bénéficier d’exonérations fiscales et sociales non négligeables lorsqu’on en est aux prémices de l’entreprise.

Certains acteurs de l’écosystème start-up peuvent également fournir un soutien financier et des conseils aux entrepreneurs lançant leur concept. Par exemple, le Réseau Entreprendre propose un parcours d’accompagnement adapté à deux moments de la vie d’une entreprise : le démarrage, lorsque le chiffre d’affaires décolle (programme « Start »), et la croissance, lorsque le premier million d’euros de chiffres d’affaires est atteint (programme « Ambition »). Le Réseau Entreprendre permet également d’accéder à des chefs d’entreprise chevronnés, une ressource précieuse pour échanger entre pairs sur toutes les problématiques nouvelles que peut rencontrer un entrepreneur.

Qui dit croissance plus raisonnée, dit également davantage de temps pour la digérer et intégrer les nouveaux arrivants. La recette de la réussite entrepreneuriale peut donc passer par une idée qui résout une problématique réelle, et surtout, une bonne équipe pour exécuter cette idée. Cela impose de recruter des talents, de leur transmettre la culture d’entreprise et de les fidéliser à travers des valeurs, une cohésion d’équipe et des perspectives stables. Une autre piste est de faire entrer certains des plus anciens salariés au capital de l’entreprise pour les embarquer durablement dans l’aventure.

Le meilleur investisseur : le client

Le meilleur investissement qu’une start-up en « early stage » puisse récolter reste celui du client. Par exemple, mettre en place un système de pilote ou POC (« proof of concept ») payant est une garantie de faire entrer un peu d’argent, tout en permettant d’affiner son produit ou son offre de services, et en validant l’engagement du client sur le projet.

On observe cependant que le financement d’une entreprise reste toujours dépendant de son business model et du marché. Il est parfois nécessaire de lever des fonds. Par exemple, dans un marché où la concurrence impose une croissance très rapide pour ne pas se faire engloutir. Néanmoins, co-développer son produit avec ses clients paraît le meilleur moyen d’assurer un modèle de développement pérenne pour l’entreprise tout en affinant son produit et son business model.


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