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« Quel avenir pour les soldes en temps de crise ? »

Entreprendre - « Quel avenir pour les soldes en temps de crise ? »

Par Grégoire Leclercq, directeur général délégué chez EBP

Tribune. Les soldes d’hiver se dérouleront du 12 janvier au 8 février 2022. L’enjeu n’est pas neutre pour les commerçants entre la nécessité d’écouler les stocks mais aussi celle de réenchanter les Français face à un contexte sanitaire complexe et à des promotions régulières qui dénaturent le contexte commercial. Pour autant, les droits de chacun doivent être respectés. Explications. 

Comment séduire à nouveau les Français en cette période de soldes d’hiver ? Telle est la question ! Lors des éditions précédentes, le territoire a été marqué par de fortes disparités en termes de ventes selon les régions. De même, la crise sanitaire qui a repris de la vigueur et incite à protéger l’épargne placée lors des confinements successifs.

Les consommateurs sont donc précautionneux avec leur argent. D’ailleurs, il est souvent constaté des achats davantage marqués par la notion de “nécessité” au détriment du “plaisir”. En plus de surveiller leur “reste à vivre”, les acheteurs sont sceptiques face aux nombreuses périodes de promotion qui jalonnent l’année. Elles questionnent fortement la lisibilité du prix de référence des produits. C’est sans doute pour cette raison que 73% des Français admettent ne pas faire la différence entre les différentes opérations promotionnelles – ventes privées, promotions, black friday… (sondage OpinionWay – Marques avenue). De même, la concurrence entre points de vente physiques et e-shops fait rage. Quoiqu’il arrive, ces soldes d’hiver du 12 janvier au 8 février 2022 vont durer quatre semaines. Disons le tout net, de fortes démarques sont attendues et seront d’ailleurs la condition d’un plus fort engouement.

Droits et obligations du commerçants 

Du côté des commerçants, c’est bien entendu la seule période légale où les ventes à perte sont autorisées, c’est-à-dire, à un prix inférieur au prix d’achat. C’est aussi l’occasion  de faire de la place pour la collection qui va suivre. Surtout pour les produits marqués par une forte saisonnalité et qui seraient tout simplement perdus pour les commerçants sans les soldes.

Mais attention, la réglementation est précise pour les commerçants. Les produits soldés sont obligatoirement ceux mis en vente en magasins et payés depuis au moins un mois. De même, il n’est pas permis de se réapprovisionner pendant cette période. On ne soldera que les produits en stock en les distinguant de ceux qui ne le sont pas. De même, il faut toujours afficher le prix de référence et le nouveau prix sur les étiquettes de produits soldés. Sinon, afficher à minima, le pourcentage de réduction accordé.

Par ailleurs, si les produits sont soldés, les droits du consommateur, eux, ne le sont pas ! Par exemple, il est impossible et illégal de limiter/réduire la durée de garantie des produits sous couvert des soldes. ou encore de se dédouaner des défauts de fabrication non apparents, des problèmes de conformité ou des vices cachés. Tout article doit pouvoir bénéficier d’un service après-vente. Tout commerçant est tenu de remplacer, réparer l’article ou de le rembourser au consommateur.

Dans les autres cas, le commerçant n’est pas tenu juridiquement de procéder à l’échange ou au remboursement, mais il peut le faire à titre purement commercial. En tout état de cause, pour éviter les litiges, il est recommandé d’afficher toute disposition relative à l’échange ou au remboursement dans le magasin ou de les mentionner sur le ticket de caisse.

Les entreprises de vente à distance, notamment sur internet, sont soumises à la même réglementation que les magasins physiques en matière de soldes. Que l’article soit acheté en solde ou non, le consommateur peut retourner le produit au vendeur pour échange ou remboursement, sans aucune pénalité, dans un délai de 14 jours à compter de la livraison.

Toute la question est maintenant de savoir qui des commerces locaux et des commerces en ligne va tirer son épingle du jeu, dans la mesure où l’incitation au télétravail tout comme le variant Omicron n’incitent pas à déambuler dans les rues et les centres commerciaux. De même, l’inflation pèse sur les prix de l’alimentation et de l’énergie ; deux budgets scrutés par les Français. Enfin, même si les commerçants renouvellent l’expérience clients en se digitalisant, les géants du e-commerce dictent les règles du marché par des prix chocs. Rendez-vous le 9 février pour les bilans !


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