Par Guillaume Cairou, président de la CCI des Yvelines et candidat à la présidence du Medef
Guillaume Cairou, dirigeant d’ETI, président du Club des Entrepreneurs et candidat à la présidence du Medef entend fêter en ce 1er mai toutes les formes de travail, y compris l’entrepreneuriat. Il prône un « choc entrepreneurial » pour revaloriser l’initiative individuelle et rebâtir une société du travail permettant d’atteindre les objectifs du plein-emploi, de l’insertion et de l’accompagnement des transitions.
En ce jour de fête du Travail, rendez-vous traditionnel des syndicats de salariés, j’aimerais célébrer également ceux qui créent le travail : nos quatre millions d’entrepreneurs. Ils méritent toute notre attention en ces temps d’incertitudes pour l’avenir de notre pays.
J’appelle l’Exécutif à inclure, dans ses « cent jours d’action », un volet ambitieux sur la libération de l’entrepreneuriat et la démocratisation de l’esprit d’entreprise : en clair, provoquons un choc entrepreneurial !
Parce que les petites entreprises composent 99 % de notre tissu productif, je défends l’adoption d’un Small Business Act à la française. Cette réforme doit inclure une réduction des impôts de production et l’instauration de crédits d’impôts pour inciter nos entrepreneurs à tenter l’aventure de l’export. Nous devons également nous doter d’une start-up law destinée à favoriser l’élan de nos jeunes pousses.
Pour restaurer les marges et la compétitivité de nos entreprises, ayons aussi l’ambition de n’avoir aucune taxe supérieure à la moyenne de nos partenaires européens.
L’esprit d’entreprise gagne à être diffusé et reconnu dans chaque aspect de notre vie économique et sociale. C’est l’esprit d’entreprise qui fera sortir de terre les centaines de milliers de logements qui nous font défaut, c’est encore lui qui élèvera le niveau de vie des plus précaires, et c’est toujours lui qui permettra l’adaptation de la France aux bouleversements écologiques et technologiques en cours et à venir.
Commençons par transformer la liberté d’entreprendre en véritable « droit universel d’entreprendre ». Aucun frein, aucune discrimination de genre ou d’origine sociale n’est légitime à entraver l’envie d’entreprendre. Pour cela, nous devons particulièrement accompagner les femmes et les jeunes issus des quartiers populaires dans leurs projets de création ou reprise d’activité, avec l’objectif d’accompagner les quatorze millions de Français souhaitant entreprendre et ainsi doubler le nombre d’entrepreneurs d’ici 2030.
Enfin, arrêtons de rejeter l’idée que la rentabilité d’une entreprise soit une bonne nouvelle. Rappelons que les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain.
Rebâtir une société du travail
Le président de la République a appelé de ses vœux un « nouveau pacte de la vie au travail ». Je plaide pour aller plus loin et conclure un nouveau pacte social dans lequel le travail et l’initiative individuelle redeviendront des valeurs cardinales.
Il est nécessaire d’entamer un débat franc et sans tabou sur les dispositifs sociaux de complément des faibles revenus lorsque ceux-ci désincitent à s’investir davantage et quand le non-travail est mieux rémunéré que le travail lui-même. Sur le modèle allemand, nous gagnerions à mettre en place un plafonnement des charges sur les rémunérations élevées pour faciliter les promotions en entreprise.
Ce « choc entrepreneurial », je l’ai au cœur depuis vingt ans, et je le crois plus que jamais d’actualité. Il est urgent que, par cet élan qui dépoussière nos usages, chacun prenne conscience que les nécessités écologiques sont aussi de formidables opportunités économiques. Donnons-nous sans attendre les moyens de nos ambitions en matière de réindustrialisation, d’indépendance énergétique et de souveraineté alimentaire.
C’est pour mieux représenter nos quatre millions d’entrepreneurs que je prône aujourd’hui un « Medef entreprenant ». La France bouge, le monde bouge. Le Medef doit bouger !
J’en appelle à tous ceux prêts à faire le bon choix : donnons au Mouvement un nouvel élan ! Soyons entreprenants, travaillons au doublement de notre nombre d’adhérents et dialoguons avec l’ensemble des clubs d’entrepreneurs locaux pour porter leur voix au niveau national !
C’est en osant tenir fermement nos positions sur chaque sujet brûlant que nous réussirons à rassembler tous les entrepreneurs, afin de défendre sans relâche l’esprit d’entreprise, la prise de risque et l’innovation pour le meilleur de nos concitoyens, et donc pour le meilleur de la France.
Guillaume Cairou
Président de la CCI des Yvelines et candidat à la présidence du Medef