Par Emmanuel Laussinotte, Président de Gay-Lussac Gestion
Les PME émaillent le territoire et jouent un rôle important dans le tissu économique sur le plan de l’emploi. Les PME sont les entreprises qui font vivre l’écosystème régional en participant directement à son économie.
D’après l’INSEE, elles pèsent autant que les grandes entreprises en réalisant un tiers du chiffre d’affaires total et en employant 7 millions de personnes sur un total de 14 millions de salariés (en équivalent temps plein). En plus de la création d’emploi, ce sont elles qui paient l’impôt sur les bénéfices à des taux standards, contrairement aux grands groupes qui ont la possibilité d’optimiser l’impact fiscal grâce à leur présence à l’international.
L’investissement dans les PME surperforme le CAC 40 sur la longue durée
Après avoir sous-performé l’année dernière, les micro et petites capitalisations sont à l’aube d’un cycle très favorable. Contrairement aux grands groupes cotés en Bourse, ces entreprises surperforment plutôt sur la durée, notamment sur 3 et 10 ans. Si l’année 2022 a connu une performance en berne, avec les micro et petites capitalisations qui ont fait encore moins bien que les grandes capitalisations, -20% contre -8% en France et -25% contre -12% à l’échelle européenne (source MSCI), on observe un rendement bien supérieur sur le long terme. C’est ce qu’on constate depuis 2001, dès lors qu’il y a une baisse d’au moins 25% sur cette partie basse de la cote, elle est suivie de hausses de 58% en deux ans, en moyenne, et 73% en trois ans. (Sources Berenberg et MSCI – depuis 2001)
Aujourd’hui, la valorisation des petites capitalisations est au plus bas par rapport à celles des grands groupes. En effet, en zone euro on observe une décote extrême des petites capitalisations. Leur valorisation se trouve même à un niveau qui n’a pas été vu depuis la crise financière de 2008-2009. (source Société Générale)[1]
C’est le moment pour les investisseurs de placer des fonds dans ces PME. Il est d’autant plus important que des capitaux soutiennent, accompagnent et financent le développement des PME françaises et européennes cotées.
Un investissement porteur de sens
Investir dans une PME, c’est faire confiance à l’agilité des entrepreneurs et de leurs équipes. Leur structure d’actionnariat, souvent familial, favorise en outre une gestion optimisée avec un souci profond des intérêts des investisseurs et des actionnaires locaux. La structure d’actionnariat, souvent familiale, favorise une vision de long terme qui est aussi gage de pérennité.
Grâce à leur conscience sociale plus développée, ces entreprises à taille humaine offrent une meilleure performance et sont gages de qualité et de flexibilité.
A l’heure où la France explore de nouvelles idées et technologies pour faciliter la transition écologique et numérique, investir dans les PME est l’une des meilleures façons de montrer sa confiance dans le talent français et d’aider notre pays à préparer son avenir.
L’alignement des intérêts des PME et ceux des actionnaires avec l’épargne salariale
S’il pèse sur nos entreprises des charges administratives et sociales élevées, il existe un dispositif, dopé par la loi PACTE, qui est un formidable vecteur de motivation et de cohésion dans les entreprises, particulièrement dans les PME.
L’épargne salariale et retraite est un outil parfaitement adapté à la situation actuelle. Elle offre une solution efficace pour compléter les revenus face à l’inflation. L’intéressement et la participation peuvent élargir le dispositif avec l’avantage de renforcer l’alignement des intérêts de l’entreprise, de ses actionnaires et des salariés. Il y a derrière ces possibilités offertes à l’entreprise des réserves de performance et de motivation.
La meilleure performance économique et boursière des PME provient de la croissance plus élevée de leur chiffre d’affaires, de l’agilité des entrepreneurs et de leurs équipes et du plus fort alignement d’intérêts avec les investisseurs.
Un facteur technique s’ajoute. Les petites capitalisations recèlent des gisements de performance plus importants parce qu’elles sont moins suivies par les analystes. La banque JP Morgan estime qu’elles sont couvertes par trois intermédiaires contre quinze pour les grandes capitalisations, en moyenne.
Il y a évidemment certains obstacles face au développement et la performance de nos PME. Passé un certain seuil, les charges deviennent plus importantes. Le poids des charges sociales salariales et patronales augmente ainsi que les taxes liées à l’activité de l’entreprise. L’administration française reste complexe même si, comme le souligne Legalstart, le guichet unique est une heureuse initiative qui vise à la simplifier. Il faut rester confiant dans cette envie d’entreprendre qui anime tant de Français qui contribuent à la création de richesse sur le territoire national. L’investissement de l’épargne des Français dans des PME va bien au-delà d’un apport financier rémunérateur, il contribue aussi directement au développement local !
Emmanuel Laussinotte, Président de Gay-Lussac Gestion
[1] Evolution du P/E des petites capitalisations par rapport au P/E des grandes Zone euro – 2008 à 2022)