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Cap sur une cybersécurité résiliente : adhésion stratégique à la directive NIS2


Le Forum INcyber 2024, récemment tenu à Lille, a mis en lumière l'importance croissante de la sécurité informatique dans un monde de plus en plus interconnecté et dépendant des technologies numériques. Dans ce contexte, la Directive NIS2 (Directive sur la sécurité des réseaux et des systèmes d'information) se profile comme une réponse cruciale pour assurer la résilience des infrastructures critiques et protéger les citoyens contre les menaces cybernétiques grandissantes.

Entreprendre - Cap sur une cybersécurité résiliente : adhésion stratégique à la directive NIS2

Tribune de Anis Ben Mbarek Presales Team Lead, Westcon

L’évolution rapide du paysage numérique a mis en évidence la vulnérabilité des entreprises et des gouvernements face aux cyberattaques. La Directive NIS2 émerge ainsi comme un cadre réglementaire essentiel, visant à élever les normes de sécurité et à renforcer la protection des réseaux et des systèmes d’information au sein de l’Union européenne.

La Directive NIS2 établit une distinction importante entre les entités essentielles (EE) et les entités importantes (IE). Ces catégories sont déterminées en fonction de seuils d’importance et de caractéristiques spécifiés dans la directive, ainsi que de leur affiliation à l’un des 18 secteurs d’activité énumérés en Annexe de ladite directive.

Les entités essentielles (EE) représentent des secteurs d’activités considérés comme hautement critiques pour le bon fonctionnement de la société et de l’économie. Au nombre de 11, ces secteurs incluent des domaines vitaux tels que l’énergie, les transports, les services bancaires et financiers, la santé, l’eau potable et les eaux usées, l’infrastructure numérique, la gestion des services TIC, les administrations publiques et même l’espace.

D’autre part, les entités importantes (IE) sont également soumises à la directive, bien que leur importance soit catégorisée comme critique mais légèrement moins prioritaire que celle des EE. Au nombre de 7, ces secteurs comprennent la poste, la gestion des déchets, l’industrie chimique, le secteur alimentaire, la fabrication d’équipements, les fournisseurs numériques et les organismes de recherche.

Cette distinction entre les entités essentielles et importantes souligne la diversité des industries qui doivent se conformer à la Directive NIS2 et met en évidence l’importance accordée à la protection des infrastructures critiques et des services essentiels dans le paysage numérique contemporain. En identifiant ces secteurs clés et en établissant des normes de sécurité spécifiques, la directive vise à renforcer la résilience de l’ensemble de l’Union européenne face aux menaces cybernétiques.

La Directive NIS2, en plus d’établir des normes de sécurité pour les entités essentielles (EE) et importantes (IE), prévoit également des sanctions sévères en cas de non-conformité. Ces sanctions visent à dissuader les violations des dispositions de la directive et à garantir la mise en œuvre efficace des mesures de sécurité.

Pour les entités essentielles (EE), qui opèrent dans des secteurs hautement critiques tels que l’énergie, les transports et la santé, les sanctions peuvent être particulièrement lourdes. En cas de non-respect des obligations de sécurité imposées par la directive, ces entités peuvent se voir infliger une amende administrative allant jusqu’à 10 000 000 euros, ou jusqu’à 2% de leur chiffre d’affaires annuel mondial, le montant le plus élevé étant retenu. Cette mesure vise à garantir que les acteurs clés de ces secteurs accordent la priorité à la protection des infrastructures critiques et des services vitaux pour la société.

Pour les entités importantes (IE), bien que leur importance soit légèrement moindre que celle des EE, les sanctions demeurent significatives. En cas de non-conformité avec les exigences de sécurité de la directive, ces entités peuvent se voir infliger une amende administrative pouvant atteindre 7 000 000 euros, ou jusqu’à 1,4% de leur chiffre d’affaires annuel mondial, le montant le plus élevé étant retenu. Cette mesure vise à assurer que même les secteurs considérés comme moins critiques contribuent à la protection globale du cyberespace européen.

Il convient de noter que la directive confie aux États membres la responsabilité de déterminer le régime des sanctions applicables aux violations des dispositions nationales adoptées conformément à la directive. Cela garantit une certaine flexibilité pour adapter les sanctions aux circonstances spécifiques de chaque État membre tout en assurant une application cohérente des mesures de sécurité dans l’ensemble de l’Union européenne.

La Directive NIS2 établit des sanctions rigoureuses pour garantir la conformité des entités essentielles et importantes aux normes de sécurité établies. Ces sanctions reflètent l’importance accordée à la protection des infrastructures critiques et des services essentiels dans le paysage numérique contemporain, tout en encourageant la mise en œuvre efficace des mesures de sécurité préventives.

Comment se préparer à la directive NIS2 ?

L’une des premières étapes pour se conformer à la Directive NIS2 est d’identifier les risques de cybersécurité auxquels une organisation est exposée. Cela implique une évaluation approfondie des actifs, des réseaux, de l’identité et des vulnérabilités potentielles.

Contrôler la chaîne d’approvisionnement est également crucial, en surveillant les accès tiers aux réseaux et aux applications, en inspectant les logiciels tiers et en renforçant les contrôles des communications API.

Protéger les accès privilégiés est une autre priorité, nécessitant un contrôle strict et un audit des comptes avec privilèges, ainsi qu’une authentification en continu basée sur le principe du Zero Trust. De plus, l’implémentation d’une authentification multifactorielle adaptative renforce considérablement la sécurité en vérifiant l’identité de l’utilisateur de manière proactive.

Face à la menace croissante des ransomwares, les entreprises doivent renforcer leur défense en mettant en place des mesures de prévention efficaces via les réseaux, les endpoints et les e-mails, tout en développant des capacités de détection avancées pour identifier les attaques rapidement.

Adopter une stratégie Zero Trust est une approche essentielle pour garantir la sécurité des systèmes d’information. En mettant l’accent sur les piliers de l’identité, des endpoints et du réseau, les organisations peuvent réduire les risques de compromission et limiter l’impact des cyberattaques.

Enfin, la sensibilisation à la sécurité et la formation du personnel jouent un rôle crucial dans la protection contre les cybermenaces. Les salariés doivent être conscients des bonnes pratiques en matière de sécurité informatique et être formés régulièrement pour reconnaître et signaler les activités suspectes.

La Directive NIS2 représente une étape importante vers la création d’un cyberespace plus sûr et plus résilient. En se préparant adéquatement et en mettant en œuvre des mesures de sécurité appropriées, les entreprises peuvent renforcer leur posture de cybersécurité et contribuer à la protection des infrastructures critiques et des données sensibles contre les menaces numériques toujours plus sophistiquées.

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