Par Thibault Marty, co-fondateur d’Ottho
C’est un fait, nous sommes de plus en plus nombreux à entreprendre en France, et notre pays n’a jamais créé autant d’entreprises qu’en 2022. On compte en effet 1 072 000 nouvelles structures (+2,1% par rapport à 2021. Une tendance qui n’est sans doute pas prête de s’arrêter puisque 1 jeune sur 2 souhaite se lancer dans l’entrepreneuriat1. Si cet attrait pour la création d’entreprises est une bonne nouvelle pour l’attractivité de notre pays, il n’en demeure pas moins que de nombreuses limites persistent encore, notamment technologiques. Des barrières qui ferment les portes à de nombreuses personnes qui souhaiteraient se lancer sur cette voie, encore trop élitiste. Et si, le No-Code permettait de lever certains de ces obstacles ?
L’entrepreneuriat ou la confrontation aux barrières technologiques
Depuis quelques années, notre société encourage de plus en plus l’entrepreneuriat en France. Notre président en a d’ailleurs fait un de ses cheval de bataille, la fameuse « FrenchTech » doit briller de ses succès à travers le monde. L’explosion de nombreuses startups, valorisées parfois à des millions, annonçant des levées de fonds à plusieurs chiffres, fait, en ce sens, planer l’illusion d’un univers où l’argent pousse (parfois) dans les arbres.
Pourtant, la réalité est toute autre, et il existe véritablement une dissonance entre ce que la société laisse croire et le terrain. Pour la majorité des entrepreneurs, le premier défi, et pas des moindres, reste de convaincre une banque ou des actionnaires de la solidité et de la pertinence de son projet, afin d’avoir les ressources financières nécessaires pour se lancer.
Ensuite, l’entrepreneur devra trouver une personne disposant des compétences technologiques pour pouvoir développer le produit en question. Des profils qui sont de plus en plus difficiles à trouver car de plus en plus demandés. Et c’est d’ailleurs avec cette étape, qu’une grande partie de l’argent est investi, au détriment des autres charges à venir, lors de la création d’une entreprise. Si cette phase est bien évidemment essentielle, elle n’en reste pas moins chronophage, car trouver un développeur aujourd’hui relève du parcours du combattant.
Dans un contexte où la rareté des ressources technologiques déséquilibre tout le système, d’autres alternatives sont possibles, et existent d’ailleurs déjà, afin d’ouvrir les portes à de nouveaux profils qui n’ont ni les moyens financiers, ni les compétences à leur disposition.
Le No-Code pour casser le plafond de verre
De plus en plus de technologies ont émergé ces dernières années et c’est notamment le cas du No-Code, qui permet de créer des solutions numériques sans utiliser un système de codage. Depuis quelque temps, une compétition (à tort) s’est d’ailleurs installée entre le Code et le No-Code. Pendant longtemps, on a en effet laissé penser aux entrepreneurs que le codage était synonyme d’innovation et qu’il faisait partie intégrante du monde de demain, et donc que le No-Code venait marcher sur ses plates-bandes. Pourtant, le No-Code est bien complémentaire du Code et ne vient en aucun cas le remplacer.
Parmi ses nombreux avantages, le No-Code permet avant tout de laisser la chance à toutes les personnes de pouvoir entreprendre : celles qui n’ont pas fait d’études, celles qui ont peu d’argent, ou celles qui ne disposent pas des compétences nécessaires. Cette technologie permet à chaque personne de pouvoir créer son site web ou son application, sans pour autant savoir coder, et donc in fine réduire ses coûts, rationaliser ses outils et avoir davantage d’autonomie dans la gestion de son entreprise. En ce sens, le No-Code permettra finalement d’étendre les compétences de chacun et de contribuer à la création d’emplois. Dans un contexte où la pénurie de compétences touche (presque) tous les secteurs, il est d’autant plus judicieux de ne pas vouloir tout déléguer, mais de se former davantage à plusieurs sujets afin de pouvoir mieux performer.
L’entrepreneuriat ne doit plus rester le domaine privilégié d’une élite disposant davantage de moyens techniques et/ou financiers mais, au contraire, d’un terrain d’émancipation pour celles et ceux qui souhaitent changer le monde. En ça, le No-Code, en rendant la technologie plus accessible, deviendra une compétence clé des futurs entrepreneurs.
1Sondage OpinionWay pour France Active.