La réindustrialisation ; tout le monde en parle, lui, José Burgos l’a fait. Et pas sur un secteur facile : celui de la sécurité des systèmes de stockage d’énergie ou des sites de production. Il fallait arriver à trouver le bon segment de marché. Âgé d’une cinquantaine d’années, le patron de STIF est en train de donner un sacré coup d’accélérateur à la discrète PMI familiale de l’Anjou, toujours présidée par son père. Avec 32 millions d’euros de chiffre d’affaires et quelques 150 collaborateurs, la PMI de Saint-Georges-sur-Loire (Maine-et-Loire) a détecté un créneau industriel exclusif, véritable clé d’accès à la croissance et au succès. « Notre système breveté Vigilex Energy vise à protéger les containers de stockage de batteries au lithium. Un marché exponentiel dans le monde avec une capacité globale de stockage qui doit passer de 75 gigawatts en 2022 à plus de 410 en 2030. Et en plus ne le répétez-pas cher Robert Lafont ; nous discutons avec des futurs clients comme Tesla ou Samsung ».
Au restaurant de poissons Flora Danica situé en haut des Champs-Élysées, l’ambiance est au beau fixe et José me confier vouloir lever 15 millions d’euros sur Euronext Growth pour financer l’agrandissement de son usine pour pouvoir répondre à la demande. À ses côtés, Louis Thannberger, plus grand chasseur devant l’éternel de PME à introduire en bourse, ne peut que se satisfaire d’une telle montée en puissance. « Ces PMI dont personne ne parle, sont de véritables pépites. En se faisant coter, elles accèdent aux médias, à un financement sain et à la respectabilité. C’est l’ancien dirigeant de la Lyonnaise de Banque qui vous le dit. Pour un banquier, un chef d’entreprise coté est bien plus puissant qu’un autre qui ne l’est pas car il a le pouvoir de dire non. Mon métier est de libérer les patrons du monde du private equity » (à écouter sur EntreprendreTV). Sourire de contentement.
À ses côtés, Erwan Allé, le patron provençal de la florissante Savonnerie de Nyons ne peut qu’approuver. Lui qui de zéro a transformé la petite affaire d’huilerie d’olives en véritable machine de guerre à l’export (70 % de ses 4 millions d’euros de vente) sait de quoi il en retourne. Depuis qu’elle est cotée sur Euronext, ce sont les banquiers qui se bousculent pour venir le visiter dans cette charmante localité pas facile d’accès située à l’est de Grignan. « Je les reçois par curiosité, mais ma liberté n’a pas de prix! » rajoute ce self-made-man à l’accent fleuri dont la réussite est une carte postale à elle toute seule. Preuve au passage qu’on peut réussir et prospérer dans tous les villages de France et de Navarre même s’ils sont éloignés des grands courants d’affaires. Le patron de STIF n’en manque pas une miette. Il boit ses paroles et aussi un peu de Crozes-Hermitage, fameux Côtes-du-Rhône septentrionales ouvert pour la circonstance. C’est décidé STIF s’introduira à l’automne sur Euronext Paris pour y lever 15 millions d’euros. À côté de nous, deux femmes qui avaient entendu la conversation n’avaient qu’une envie, pouvoir acheter des actions STIF. Authentique : patrons de PME, osez sortir de votre zone de confort. C’est toujours en allant à la rencontre de l’inconnu qu’on avance le plus loin !
Robert Lafont