The Exploration Company, start-up franco-allemande créée en 2020 remporte une belle victoire face à Elon Musk et à SpaceX en s’octroyant un gigantesque marché, avec le géant américain du spatial Axiom.
Ce contrat, qui porte sur 200 millions de dollars pour créer un cargo spatial en 2027, a été raflé au nez et à la barbe de SpaceX, mais aussi d’Airbus ou de Thalès. Fondée il y a peine deux ans, l’entreprise, basée à Bordeaux et à Munich possède la plus forte croissance en Europe du secteur spatial. L’entreprise ne gère pas le lancement proprement dit, à l’inverse de SpaceX ou d’Ariane, mais elle prend le relai après le lancement pour gérer la mission cargo de ravitaillement de la station spatiale sur orbite avec son vaisseau cargo « Nyx », nom de la déesse grec de la Nuit.
Capsule spatiale européenne
Ce sera la première fois qu’une capsule spatiale européenne décroche un contrat avec une firme américaine pour développer des services de transport et de fret, aller/retour de la terre à l’espace. La jeune entreprise voit ainsi son carnet de commande passer de moins de 10 millions d’euros à plus de 160 millions d’euros !
Des contrats pour 100 milliards de dollars
Le secteur est en plein boom, et The Exploration Company, par l’intermédiaire de son CEO, Hélène Huby (mathématicienne de renom, ENA, institut d’Études politiques de Paris et École Normale Supérieure), veut se faire une place de leader sur le marché.
La jeune pousse souhaite démocratiser l’exploration spatiale, la faire devenir plus abordable, et l’inscrivant dans un schéma durable et éco-responsable. Le sous-marché de cargo est gigantesque, puisque les experts ciblent sur un minium de 30 milliards de dollars de contrats d’ici une quinzaine d’années, et les plus optimistes ciblent même le chiffre astronomique de plus de 100 milliards de dollars (le marché spatial dans son intégralité pèse aujourd’hui 400 milliards de dollars et pourrait plus que doubler d’ici 2024 à plus de 1 000 milliards de dollars).
Le « Nyx » est un engin capable de transporter et de livrer des cargaisons en orbite, que ce soit autour de la terre ou de la Lune, mais aussi, de transporter des êtres humains, favorisant le tourisme spatial. A long termes, l’entreprise envisage même de pouvoir se poser sur la Lune et de revenir, et ceci, sans aucune assistance. Ce n’est que de la fiction pour l’heure, mais c’est loin d’être utopique. The Exploration Company emploie, à ce jour, plus de 100 salariés.
Angelina Hubner
