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Sup’Biotech, la première grande école de Biotech

Entreprendre - Sup’Biotech, la première grande école de Biotech

LES BIOTECHNOLOGIES SE RETROUVENT AUJOURD’HUI DANS DE MULTIPLES SECTEURS D’ACTIVITÉ. SERONT-ELLES EN MESURE DE RÉVOLUTIONNER LE MONDE ET DE RÉPONDRE AUX DÉFIS DE DEMAIN ? TITULAIRE D’UN DOCTORAT EN BIOCHIMIE ET DIRECTRICE GÉNÉRALE DE SUP’BIOTECH (IONIS EDUCATION GROUP), VANESSA PROUX NOUS APPORTE SON ÉCLAIRAGE SUR LE SUJET.

Les biotechnologies se définissent comme l’ensemble des techniques et des méthodes utilisant des composants du vivant (cellules, molécules, organismes…) pour rechercher, modifier ou produire des substances chimiques ou des éléments d’origine animale, végétale ou microbienne.

Elles incarnent l’union entre la science du vivant et des technologies émanant d’autres disciplines (chimie, informatique, physique…). « Leur impact est fondamental dans le secteur de la santé où elles impulsent des innovations majeures (organes artificiels, thérapies innovantes, géniques ou cellulaires, développement de biomédicaments, de vaccins…), mais il s’étend également à d’autres domaines comme l’environnement, l’agriculture, l’agroalimentaire, l’industrie pour la mise au point de processus industriels innovants, et la cosmétique », détaille la directrice générale de Sup’Biotech.

UNE RÉPONSE À NOS BESOINS VITAUX

Récemment, les biotechnologies ont démontré qu’elles avaient un rôle à jouer dans la préservation de la planète et l’avenir des nouvelles générations. « Les biotechnologies répondent à nos besoins vitaux : rester en vie, être en bonne santé, lutter contre les maladies, voire les prévenir, se nourrir pour disposer de l’énergie nécessaire et vivre dans un environnement le moins pollué possible. »

LES BIOTECHNOLOGIES FONGIQUES : UN TERREAU À EXPLORER

Selon Vanessa Proux, « les biotechnologies correspondent à la valorisation du monde vivant visible, comme les plantes, ou imperceptibles, comme les micro-organismes, les bactéries et les levures, à des fins utiles pour l’homme ». Les stratégies nutritionnelles des champignons peuvent les positionner comme alliés ou ennemis des cultures végétales. Leur métabolisme actif peut dans certains cas être exploré pour développer des biopesticides et réduire l’utilisation de pesticides chimiques.

Au contraire, lorsque ceux-ci se révèlent pathogènes pour les cultures, exploiter les stratégies naturelles de défense des plantes ouvre d’autres perspectives de lutte biologique ou de biocotrôle. Les champignons ont également un rôle à jouer dans la production de nouvelles sources d’énergie. « Nous allons introduire des enseignements sur les biotechnologies fongiques dès 2023, annonce la directrice de l’école d’ingénieurs en biotechnologies, car les champignons ont des propriétés très intéressantes, notamment pour développer des produits de biocontrôle. »

COUP DE PROJECTEUR DU COVID

Utilisé dans la création du vaccin contre la Covid-19, l’ARN messager témoigne d’une importante révolution technologique appliquée au vivant qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives médicales. Désormais, le vocabulaire jusqu’alors réservé aux initiés est devenu intelligible au plus grand nombre : tout le monde parle désormais de PCR et d’ARN messager de manière naturelle. Selon Vanessa Proux, « la pandémie a propulsé les biotechnologies sur le devant de la scène et a éveillé de nouvelles vocations, y compris parmi les jeunes générations ».

BIOTECHNOLOGIES ET AGROALIMENTAIRE : CE QU’IL FAUT SAVOIR

Les biotechnologies permettent au secteur agroalimentaire d’être innovant et de s’inscrire dans une logique de développement durable, notamment avec les alicaments et l’amélioration des rendements des cultures. « L’enjeu consiste à assurer la production alimentaire et énergétique tout en préservant l’environnement », indique la directrice générale de Sup’Biotech.

Les biotechnologies sont très utiles dans notre quotidien. À titre d’exemple, un frigidaire contient de nombreux produits issus de la biotech, comme les yaourts, le fromage ou les boissons fermentées qui résultent de la découverte de nouvelles levures et de nouvelles bactéries.
Par ailleurs, l’augmentation constante du nombre d’habitants sur la planète n’est pas sans soulever des interrogations sur la disponibilité des ressources. « La capacité à nourrir tous les individus étant désormais un enjeu mondial, le développement d’innovations pour sursoir à ces besoins prend tout son sens sur le plan de l’alimentation et la nutrition », glisse Vanessa Proux.

PRÉSERVATION DE NOTRE PLANÈTE

Face à la gravité de la situation, la directrice générale de Sup’Biotech en appelle à un éveil des consciences et à une mobilisation générale pour changer nos habitudes, modifier nos modes de vie et revoir les procédés de fabrication des produits. « L’homme doit changer ses habitudes au quotidien à tous les niveaux, poursuit-elle. Cette nécessaire prise de conscience individuelle et collective concerne aussi bien le citoyen que le dirigeant d’une grosse industrie. »

Les biotechnologies ont deux grandes catégories d’application aux défis environnementaux : d’un côté, l’élimination des polluants ; de l’autre, l’entretien de la biodiversité. Elles permettent aussi bien le traitement des eaux usées que la revalorisation des déchets et des résidus solides, sans oublier l’épuration des gaz résiduels.
« Les biotechnologies peuvent être utilisées pour fabriquer des produits biosourcés et favoriser des circuits de dépollution, ajoute Vanessa Proux. On peut ainsi générer des plastiques moins polluants et dégrader les déchets ou les recycler dans le cadre d’une économie circulaire pour polluer moins et participer activement à la préservation de la planète. »

COMPRENDRE LE DÉFI DU CHANGEMENT CLIMATIQUE

La fresque du climat est devenue l’outil de référence pour permettre aux individus et aux organisations de s’approprier le défi du changement climatique. « Depuis l’année dernière, précise Vanessa Proux, nous travaillons avec deux animatrices – anciennes élèves de Sup’Biotech – sur une fresque du climat. Nous avons pour projet de développer une autre fresque dont le thème pourrait porter sur les déchets ou la biodiversité. Nous développons également des enseignements en lien avec la RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise, ndlr) et le développement durable. »

L’ALLIANCE EUROPÉENNE UNIGREEN AU SERVICE DE LA TRANSITION

En juillet 2022, sous l’impulsion d’universités européennes du Programme Erasmus, la Commission européenne a validé un projet d’université européenne soutenant l’économie verte avec la création de l’alliance européenne UNIgreen qui fédère des écoles et des universités issues de huit pays (Belgique, Bulgarie, Espagne, France, Italie, Islande, Pologne et Portugal).

« Nous avons souhaité rejoindre cette alliance dont l’objectif est de proposer de nouveaux cours aux étudiants des huit établissements partenaires en lien avec l’agriculture durable, la biotechnologie verte et les sciences de l’environnement et de la vie », détaille la biochimiste. L’Europe soutient financièrement cette initiative afin que les écoles membres aient les moyens de développer des enseignements liés à l’agriculture écologique : développement de nouveaux cours et de nouveaux programmes, travaux de recherche dans les laboratoires, recrutement d’enseignants. « C’est un signe fort de reconnaissance de l’expertise de notre école auquel nous sommes très sensibles. En contrepartie, nous nous sommes engagés à produire des livrables et à mobiliser notre personnel enseignant, nos chercheurs et nos élèves. »

COSMÉTIQUES : VERS UNE CONSOMMATION PLUS VERTUEUSE

Les modes de vie et de consommation sont en constante évolution. Guidés par la recherche de sens, les consommateurs sont en quête de produits éthiques, plus respectueux de l’environnement et des individus. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, le marché de la cosmétique, par exemple, est en pleine croissance.

« Demandeurs de produits naturels faits à partir de produits biosourcés qui soient en harmonie avec leur peau, ne produisant pas trop de déchets toxiques et contenant peu de produits chimiques, les consommateurs sont désormais attentifs au respect de critères tels que l’absence de conservateurs, la présence de solvants verts et le sourcing durable issu de ressources naturelles renouvelables », indique Vanessa Proux. Les biotechnologies permettent également d’associer le meilleur des technologies déjà développées en dermatologie avec les approches issues de la nature.

PROMESSES DE CROISSANCE

Les secteurs de la santé et de l’environnement semblent être promis à une forte croissance. La bioproduction, les produits biosourcés et la médecine personnalisée, principaux moteurs des prochaines grandes évolutions technologiques, favorisent activement la création d’emplois. Pour autant, ce secteur en pleine croissance souffre d’une pénurie de talents… « Les acteurs de la biotechnologie sont en quête de ressources et de compétences pour être en capacité de relever les multiples défis liés à la crise climatique et environnementale, à la crise sanitaire et à la transformation numérique. »

PERSPECTIVE DES BIOTECHNOLOGIES

Le deuxième Observatoire des métiers d’ingénieurs dans les biotechnologies, coorganisé par Sup’Biotech et l’institut IPSOS fin 2021 (un panel de 300 petites, moyennes et grandes entreprises issues des biotechnologies et des domaines associés, Ndlr), était l’occasion de mettre en lumière les principales compétences recherchées chez les ingénieurs biotech et d’appréhender la vision du marché, ainsi que les perspectives d’évolution et de recrutement de ces acteurs.

Sur les 300 entreprises interrogées, 89 % estimaient que les biotechnologies allaient bien (contre 84 % en 2018), 70 % s’estimaient en croissance (contre 61 % en 2018), et enfin 84 % prévoyaient de recru-ter en 2023 (contre 67 % en 2018). « Le secteur se porte donc très bien et les perspectives de développement sont multiples, se réjouit Vanessa Proux. Je suis très confiante en l’avenir des biotechnologies et sur le potentiel du recrutement associé ».

SE FORMER À DES MÉTIERS D’AVENIR

« Notre objectif est de former nos étudiants aux métiers de la biotechnologie en leur donnant un panel de compétences qui répondent aux attendus des acteurs économiques du secteur (entreprises, laboratoires de recherches). Nous réalisons une veille permanente afin de suivre l’évolution des compétences exigées pour faire évoluer nos parcours pédagogiques et nos enseignements. »


Il y a deux ans, en pleine crise sanitaire, Sup’Biotech a ouvert deux nouvelles options dans le cycle ingénieur en partenariat avec l’ESME (école d’ingénieur généraliste du groupe Ionis). Une première Majeure Biomécanique et robotique méd-cale formant des profils destinés à mettre leurs compétences au service de la santé en concevant des systèmes complexes capables de simuler ou de reproduire le fonctionnement des systèmes biologiques.

Une seconde Majeure Numérique et Biotechnologies formant des ingénieurs d’application en biomédical, spécialisés dans les produits et dispositifs médicaux, ainsi que des ingénieurs responsables recherche et développement en biomédical à travers le numérique. Ces deux options bénéficient d’une certification Sup‘Biotech – ESME (certificat de spécialisation complémentaire au diplôme de l’école, Ndlr).

Isabelle Jouanneau


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