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Philip Fournier (Afone) : des télécoms au Domaine FL

Philip Fournier, 56 ans, est le fondateur et P-DG d’Afone, PME aux 250 salariés, 73 millions d’euros de chiffre d’affaires et 4 millions d’euros nets de résultat après impôt en 2011. En 2005 et 2006, il achète coup sur coup deux propriétés de l’Anjou, à 15 km d’Angers, puis les rassemble sous un seul nom : Domaine FL, hommage à ses parents Fournier et Longchamps. L’exploitation familiale emploie déjà 9 personnes et compte bien se faire connaître en France... et à l’international.

Entreprendre - Philip Fournier (Afone) : des télécoms au Domaine FL

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Philip Fournier, 56 ans, est le fondateur et P-DG d’Afone, PME aux 250 salariés, 73 millions d’euros de chiffre d’affaires et 4 millions d’euros nets de résultat après impôt en 2011. En 2005 et 2006, il achète coup sur coup deux propriétés de l’Anjou, à 15 km d’Angers, puis les rassemble sous un seul nom : Domaine FL, hommage à ses parents Fournier et Longchamps. L’exploitation familiale emploie déjà 9 personnes et compte bien se faire connaître en France… et à l’international.

Fondée en 1997, Afone est cotée en Bourse et a construit son succès en se spécialisant dans la fourniture d’offres télécom globales aux entreprises : monétique, téléphonie, Internet et sécurité. Philip Fournier, technicien de formation (maîtrise d’informatique, doctorat d’informatique), a imaginé Afone après avoir participé à la création de Club-Internet lors de son passage chez Matra. Aujourd’hui, les télécoms ne lui suffisent plus. Et si son activité principale reste Afone, il affirme ne pas compter son temps dédié au domaine.

 Combien avez-vous investi dans le Domaine FL ?

Le domaine Jo Pithon était en redressement judiciaire. Le rachat de créance m’a coûté 600.000 euros. J’ai ensuite apporté 300.000 euros au capital de l’entreprise. Pour le château Chamboureau-Savennières, j’ai déboursé 5 millions d’euros pour son rachat.

La fusion juridique des deux domaines est quasiment actée. J’ai par ailleurs décidé de construire un chai. 4 millions d’euros ont été investis et son activité devrait démarrer dans 2 ans. Aujourd’hui, nous disposons d’une capacité de production de 120.000 bouteilles, avec une propriété s’étendant sur 60 hectares, dont 40 déjà en production.

Nous écoulons actuellement 80.000 bouteilles par voie traditionnelle (restaurants et export aux États-Unis, en Suède et en Norvège). Notre objectif est de vendre 100% de notre production, notamment grâce à l’aide de la vente directe.

 Vous avez fait le choix de la biodynamie. N’est-ce pas un frein au développement ?

Si. C’est clairement plus difficile de rentabiliser car, avec la viticulture biodynamique, il est plus délicat d’éviter le pourrissement qu’avec la méthode traditionnelle. Ainsi, les coûts d’exploitation sont plus élevés et le personnel est plus nombreux. Le ramassage du raisin se fait à la main !

 Comment comptez-vous rentabiliser ces dépenses ?

Si vous n’investissez pas en Bourgogne ou à Bordeaux, il faut construire une marque. En développant l’image du domaine, nous souhaitons augmenter la valeur unitaire de notre vin, afin d’améliorer la marge. C’est une vraie activité d’entrepreneur et une vraie activité consommatrice de fonds propres. D’autant que nous stockons la production pendant 3 ans avant de la vendre, car le vin en a besoin.

J’espère que le domaine sera rentable dans 10 ans ! Je me suis fixé un maximum de 20 ans pour y parvenir. Car je n’ai pas investi dans le foncier viticole dans une logique d’optimisation fiscale. Je développe l’entreprise notamment en pensant à mon fils Julien qui a 25 ans et souhaite construire une activité.

 Comment comptez-vous installer la marque Domaine FL dans le monde si particulier du vin ?

Le développement de la marque passe par plusieurs étapes. Tout d’abord, être reconnu par les professionnels. Ensuite, placer notre vin à la carte de grands restaurants. Enfin, conquérir le grand public grâce à l’œnotourisme. La 1ère étape est en cours : certains de nos vins ont obtenu une note de 91/100 au Parker mais nous sommes encore boudés en France car l’Anjou n’est pas très “hype”.

Pour l’œnotourisme, notre démarche passera par une communication sur Internet, et notamment sur Facebook, afin de servir le développement de l’activité touristique au niveau de notre chai. Ce bâtiment ne servira à la production que 2 mois par an. Nous souhaitons le transformer en lieu de vie toute l’année, pour recevoir du public, pourquoi pas organiser des événements : le départ d’un tour en montgolfière, un concours de vieilles voitures…

 N’est-ce pas plus difficile de se faire un nom dans le monde du vin quand vous venez d’un tout autre milieu ?

En effet. Mais je ne doute pas que mon fils sera accepté…


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