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Michel Barbier, viking de la communication

Sleipnir est un groupe normand dédié à la communication et la transformation digitale. Rencontre avec Michel Barbier, fondateur du groupe Sleipnir.

Entreprendre - Michel Barbier, viking de la communication

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Sleipnir est un groupe normand dédié à la communication et la transformation digitale. Rencontre avec Michel Barbier, fondateur du groupe Sleipnir.

Qui êtes-vous ? Pourquoi avoir choisi l’entreprenariat ?

Michel Barbier :

Diplômé d’un BTS en Informatique de gestion à la fin des années 90, je portais déjà en moi le projet de créer une entreprise dans le secteur du Web qui commençait à émerger. À la fin de mes études, j’ai occupé un premier poste afin de rentrer dans le monde du travail, mais l’envie d’entreprendre m’a très vite rattrapé.

J’ai beaucoup appris de ma première expérience entrepreneuriale – j’ai découvert les difficultés associées à la création d’une entreprise et au fait de devoir tout gérer – même si je suis passé par la case liquidation suite à une mauvaise association. Je suis ensuite redevenu salarié tout en gardant en tête le projet de recréer un jour une société.

En tant que salarié, je me suis souvent senti contraint d’exécuter la stratégie de la direction. Être entrepreneur me permet donc de réaliser pleinement mes idées et d’avoir les mains libres afin de concrétiser mes projets dans le numérique.

Quelle est la genèse de votre projet, comment le concept a-t-il germé ?

Ma philosophie consistait à créer des projets et à fédérer des équipes autour : ce schéma a porté ses fruits. J’ai créé mon agence Web seul sous le format d’une coopérative d’entreprise durant l’été 2011. Zéphir (personnification du vent d’ouest dans la mythologie grecque, Ndlr) fonctionnant bien, j’ai donc décidé de sortir de ce schéma.

Dès le lancement, je me suis spécialisé dans les développements web et « standards ». Je me projetais déjà à 3 ans avec la volonté de m’orienter vers du développement web très pointu pour être en mesure de capter des dossiers plus conséquents, d’une part, et avoir moins de concurrence d’autre part. Au fil des années, l’agence s’est développée et a pris de l’ampleur, nous sommes désormais 18 personnes chez Zéphir.

Nous assurons des développements très classiques sur des technologies répandues mais nous avons fait le choix de nous spécialiser dans des langages assez pointus (frameworks PHP). Les gros sites tels que celui de Meetic et de Blablacar reposent sur ces technologies. Il y a trois ans, nous avons réussi à monter un réseau parisien de grosses agences qui nous sous-traitent des développements dans ces technologies pour des grands groupes (Michelin, Citroën, Ariane Espace, Decathlon…).

Mon premier objectif était de monter une agence Web qui tienne la route et qui puisse assurer la réalisation de gros projets. C’était chose faite.

Quels sont les métiers du groupe Sleipnir ? Quel est son positionnement dans son écosystème ?

Passionnés de nouvelles technologies et très attentifs à l’avenir du numérique et du digital, nous nous sommes particulièrement intéressés à tout ce qui gravitait autour de la réalité virtuelle et augmentée. En complément de nos technologies web, j’ai donc eu l’idée de créer le studio Aslak (terme Viking désignant « le jeu des Dieux », Ndlr), spécialisé dans la modélisation 3D, les films d’animation, les « serious game » et la création de jeux en réalité virtuelle et augmentée.

Nous avons démarré l’aventure à 5 et nous sommes 14 à ce jour. Leaders en Normandie, nous sommes positionnés sur un marché porteur sur lequel nous n’avons pas beaucoup de concurrence. Nous attestons d’un important savoir-faire et notre force consiste à combiner notre expertise technique web avec l’expertise technique d’Aslak sur des technologies très pointues. Nous sommes donc capables de développer des plateformes web en y intégrant de la 3D. Il est assez rare de rassembler et fédérer autant de compétences dans une même structure.

J’ai ensuite lancé une agence de création graphique Com’ un Regard afin de satisfaire  les besoins que nous avions en Webdesign et en mockup pour les applications mobiles. J’ai poursuivi le maillage en  complétant notre gamme de compétences avec  l’agence Epiphore, spécialisée dans le webmarketing.

Nous avons récemment finalisé avec une société d’événementiel afin de boucler la boucle et d’élargir notre périmètre d’expertise. Pour les clients nous confiant un projet de branding ou d’ingénierie de marque, nous sommes aussi bien capable d’alimenter du digital que de créer un évènement physique animé par notre troupe d’évènementiel. Il y a peu, nous avons créé un évènement pour le groupe Klépierre en charge de toutes les animations commerciales dans les centres Carrefour en Europe sous forme de stands de réalité virtuelle animés par notre équipe. Toutes les compétences du groupe étaient donc représentées.

En quoi votre offre se différencie-t-elle des autres ? Quelle est votre valeur ajoutée ?

Notre capacité à mobiliser l’ensemble du spectre de compétences est précisément ce qui nous différencie et nous rend singulier. La croissance du groupe s’est faite de façon organique. J’ai commencé par recruter une personne pouvant assurer les fonctions de directeur général dans chaque entité du groupe, nous avons ensuite bâti les équipes autour.

Nous connaissons une croissance très rapide. Il y a 6 ans, j’ai commencé l’aventure seul, nous sommes aujourd’hui 48 personnes toutes sociétés confondues. Notre groupe consolidé dépasse les 2M€ de CA. Nous sommes sur de gros projets numériques et digitaux sur lesquels nous ne pouvons pas encore communiquer qui porteront notre effectif à une centaine de personnes.

Au-delà de notre métier de conseil, nous développons nous-mêmes des idées et créons des concepts. Nous sommes actuellement en train de nous structurer pour incuber cette activité dans un incubateur à idées.

Nous avons fait nos preuves concernant notre expertise technique. Pour preuve, certaines grandes entreprises parisiennes nous confient des missions sur des projets de grande envergure.

Nous sommes désormais un groupe à 360°, capable de prendre en charge un projet en amont (phase d’analyse et aide à la formalisation sous forme de schéma fonctionnel), d’assurer les développements web, de réaliser la création graphique ou même un film publicitaire en 3D dans le même esprit que de celui de La petite robe noire de Guerlain. Au terme du projet, nous aidons nos clients à monétiser leurs idées en activant les leviers du webmarketing.

Notre force est d’adresser l’ensemble des problématiques de communication et de transformation digitale. Il est plus simple pour un client de disposer d’un interlocuteur unique. Nous nous positionnons comme conseiller auprès d’une marque ou d’une entreprise, nous proposons un audit complet de la communication et nous sommes ensuite capables de proposer un éventail de services (du web, de l’appli, de la réalité virtuelle…).

L’ancrage local est-il un élément moteur ? Pouvez-vous nous parler de projets locaux auxquels vous avez participé ?

Vikings dans l’âme, nous sommes très attachés à nos origines normandes, chaque société du groupe portant un nom en rapport à cette tradition. Notre croissance s’est faite localement car nous avons la volonté de créer un pôle numérique normand qui serve de référence. Nous sommes soucieux de conserver notre identité normande.

Les marchés locaux restant limités, nous souhaiterions nous faire plus connaître des grosses sociétés normandes susceptibles de nous confier des missions.

Nous avons travaillé pour l’Agence de l’Eau pour laquelle nous avons réalisé le jeu IAO, un « serious game » sur les dangers du manque d’eau potable dans un futur proche.

Nous avons également organisé le festival médiéval fantastique Cidre & Dragon en 2016 à Merville, sur la côte. Nous avons réalisé à cette occasion un petit teaser d’une minute sous la forme d’un film d’animation en 3D. Nous animions un stand de jeu en réalité virtuelle, Guardians of Cahem (Cahem étant l’ancien nom latin de la ville de Caen, Ndlr), dans un univers heroic fantasy que nous avons développé.

Nous avons toujours eu une forte empreinte locale, comme en témoigne le magazine Clicdanstaville dont nous sommes l’éditeur. Nous avons également organisé des événements locaux à but caritatif en droite ligne avec la philosophie de notre entreprise et nous soutenons des associations locales. Nous travaillons actuellement sur le projet PFM (Pro Farm Manager), un jeu de simulation agricole très complet.

Quels sont les enjeux forts de la révolution et de la transformation digitale  pour les entreprises

?

Comparée à d’autres pays, la France est en retard sur le sujet. Beaucoup d’entreprises n’ont malheureusement pas encore compris les enjeux associés au fait de disposer d’un site performant, bien réalisé, sécurisé et de venir y greffer de nouveaux outils de communications. Le créneau du digital est en train d’évoluer d’une façon vertigineuse avec la notion de réalité virtuelle.

Un nombre important de leviers de communication demeurent peu ou mal connus, notre rôle consistant à avoir des idées pour les autres.

Nous sommes déjà dans un second créneau alors que certains n’ont pas même saisi le premier. Certaines sociétés en France ne disposent pas encore de site mais elles peuvent pour autant s’équiper d’applications mobiles. Par ailleurs, un site web reste un projet assez rapide à mettre en place, le retard peut donc être rattrapé.

Les grands groupes et sociétés de taille déjà importante ayant des protocoles et dispensant des formations internes ne réfléchissent pas toujours à la pertinence des  supports et formats utilisés, le support papier peut être répulsif et les réunions rébarbatives. Les « serious game » sont d’excellents outils sous-utilisés à ce jour. Pour autant, certaines entreprises commencent à s’intéresser à ces outils pédago-ludiques dont la philosophie est d’apprendre tout en jouant.

Certaines professions ne peuvent pas se permettre de louper le créneau, c’est le cas par exemple de l’immobilier pour qui la réalité virtuelle est un enjeu fort. Les promoteurs devront rapidement basculer afin de proposer des visites virtuelles d’appartement ou de maisons type.

Selon les dernières études réalisées sur la réalité virtuelle, l’industrie du jeu vidéo au premier rang de l’industrie mondiale et la réalité virtuelle est considérée sur un période de 6 ans comme le levier le plus fort en termes de marketing. Tout le monde s’y intéresse en délaissant la communication classique et s’oriente vers ce type de technologies pour insuffler une nouvelle dynamique.

Quels sont les axes majeurs de développement du groupe pour l’avenir ?

Nous développons un pôle sur Paris pour lequel nous cherchons des agences (des studios de jeux vidéo, de grands publicitaires pour la réalité virtuelle, des agences web, etc…) ayant recourt à des compétences externes.

Localement, nous nous attachons progressivement à développer le Grand Ouest sur un axe Caen-Rennes-Nantes allant jusqu’à Brest. À l’Est, nous avons créé une filiale avec un partenaire en charge du Grand Est et du Benelux.

Concernant notre extension à l’international, nous y réfléchissons activement car il est vrai que la créativité française plaît énormément surtout dans les « serious gaming » et la création de jeux vidéo. Des structures comme Ubisoft ont démontré que la France atteste d’un réel savoir-faire. Notre groupe bénéficie d’un levier de progression important pour l’avenir.


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1 commentaires sur « Michel Barbier, viking de la communication »

  1. un imposteur cet individu…je suis content de voir que ses entreprises ferment les unes après les autres…en espérant qu’une procédure se mette en route (je viens de déclarer notre créance !) Un individu à fuir !

    Répondre

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