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C’est avant l’été que Florence Robin a annoncé la nouvelle, l’entreprise toulousaine Limatech a remporté deux appels à projets France 2030, « Solutions et technologies innovantes pour les batteries » et « Première usine ». Voici qui est de bon augure pour la future unité de production iséroise dont la première pierre a été posée en mai. Le centre de R&D y était déjà établi. L’avenir s’annonce prometteur car ce succès signifie un apport d’argent public conséquent pour les futurs 900 mètres carrés de l’usine qui représentent un investissement global de 10 millions d’euros.
L’entrepreneuriat, un choix évident
Les femmes ne sont pas nombreuses dans le secteur de l’industrie lié à l’aéronautique. Ce phénomène culturel n’a pas ému Florence Robin qui a baigné dans une famille où la recherche et l’entrepreneuriat n’étaient pas inconnus. Elle devient ingénieure avec déjà l’envie de créer sa société, même si l’idée de départ n’avait pas encore germé. Or, le déclic se trouve à la table familiale. Son oncle, Marc Béranger, est chercheur au Commissariat à l’Energie Atomique.
Ce passionné d’aviation est pilote d’ULM. Il construit le sien, un hobby qui lui pose un problème : comment remplacer les batteries à base de plomb, de cadmium ou de nickel ? Par du lithium, oui… mais en créant un prototype innovant. Voici comment l’on finit par construire une usine du côté de Grenoble. En effet, Limatech a vu le jour il y a six ans grâce à cette idée qui a immédiatement séduit Florence Robin.
Pourquoi le lithium ?
La question se pose dans de nombreux secteurs. Le plomb, le nickel et le cadmium sont des métaux aujourd’hui classés comme toxiques et particulièrement lourds. La légèreté du lithium par rapport à ces produits est un atout important. Si l’on ajoute à cela que les batteries au lithium exigent moins d’entretien et fonctionnent plus longtemps, les bénéfices semblent évidents. Il existe cependant un inconvénient de taille, le risque d’incendie.
Des innovations qui font la différence
Si Limatech a pu aller si loin dans son projet, c’est que son équipe a réussi à mettre au point des innovations qui font la différence pour l’aviation. Parmi celles-ci, le progrès principal est la mise au point d’un « seuil adaptatif », permettant des performances très nettement supérieures aux batteries existantes tout en évitant les risques d’incendie. Airbus Développement a d’ailleurs attribué à la startup le prix de l’innovation aéronautique en 2019. L’offre proposée à la vente porte aujourd’hui sur un « Battery Management System » muni d’un brevet sur la protection de la batterie, couplé à des accumulateurs LFP (lithium-ferphosphate). Rendez-vous est pris pour la mise en route de l’usine qui devrait avoir lieu au plus tard début d’année prochaine. Il signifie l’embauche d’une soixantaine de personnes, un premier changement d’échelle pour la société qui employait jusqu’alors 25 salariés.
Agrandissement de l’usine
Il n’y a qu’à, il faut qu’on… voici venue la phase de lancement et de croissance pour Limatech qui a déjà prospecté sa clientèle et signe ses premiers contrats et a en ligne de mire l’énorme secteur de l’aviation commerciale. L’agrandissement de l’usine est d’ores et déjà prévue.
