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Legalstart : « Il faut arrêter de voir Uber comme “le grand méchant du VTC” »


Legalstart s’est associée à Uber pour créer un service adapté aux VTC. Ben Khenkine, CMO de Legalstart, revient les objectifs de ce partenariat.

Entreprendre - Legalstart : « Il faut arrêter de voir Uber comme “le grand méchant du VTC” »

La start-up française Legalstart offre un accompagnement juridique, fiscal et légal destiné aux TPE et PME. La jeune pousse, qui a déjà accompagné plus de 100 000 entrepreneurs dans leurs démarches, s’est associée à Uber pour créer un service adapté aux VTC. Ben Khenkine, CMO de Legalstart, revient les objectifs de ce partenariat.

Ce partenariat avec Uber allait-il de soi ?

Non, pas du tout. Nous avons un ADN très proche et un public assez similaire. Pour Uber, les chauffeurs sont des partenaires, pour Legalstart ce sont des clients. Ce n’est pas la même interaction, mais nous avons une volonté commune : faciliter l’accès à l’emploi pour les chauffeurs VTC.

Avant ce partenariat, des VTC utilisaient déjà Legalstart pour leurs besoins juridiques, administratifs et comptables. Se rapprocher d’Uber fut donc assez naturel.

Ce partenariat est évoqué depuis 2015. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?

Au début, on se rapprochait pour réfléchir à des thématiques communes. Plus récemment, nous avons construit une offre sur mesure pour les chauffeurs Uber. On s’est donc appuyé sur la connaissance qu’a Uber de cette industrie, ainsi que la nôtre, pour créer un service adapté aux besoins des chauffeurs.

Quelles sont les retombées attendues pour Legalstart et Uber ?

De notre côté, l’objectif est d’avoir un nouveau levier de croissance avec des ambitions internationales. Ça nous permet aussi d’atteindre un public plus large en étant « recommandé par Uber » auprès de ses chauffeurs.

Uber n’a aucun intérêt financier dans ce partenariat, car on ne les rémunère pas. L’enjeu pour eux, c’est l’expérience utilisateur de leurs chauffeurs. La concurrence étant assez forte sur le marché, le fait que notre partenaire ait accès à des services juridiques, administratifs et comptables pour ses chauffeurs est un point fort.

De quelle manière les chauffeurs auront-ils accès aux services de Legalstart ?

Nous sommes au cœur du processus d’adhésion des chauffeurs. Uber communique sur Legalstart et propose à ceux qui n’ont pas encore trouvé une solution pour leurs besoins juridiques, administratifs et comptables, de passer par Legalstart avec une offre préférentielle et un service adapté.

Vous avez évoqué des ambitions internationales pour la suite. Quels pays allez-vous cibler ?

Nous venons d’annoncer une levée de fonds d’environ 20 millions d’euros (auprès du fonds des entrepreneurs du digital français ISAI, ndlr) qui ont pour objectif de financer notre développement, en France et à l’international. Je ne peux pas vous donner de noms de pays c’est effectivement dans les cartons pour les mois et années qui arrivent.

Le modèle de plateforme pratiqué par Uber a donné naissance au terme « ubérisation », qui est désormais associé à la précarisation de l’emploi. En vous associant à une entreprise qui incarne un modèle aussi controversé, ne craignez-vous pas d’écorner votre image ?

On accompagnait des VTC bien avant d’être en partenariat avec Uber. Aujourd’hui, il y a des gens qui n’ont plus envie d’avoir de patron et d’être salarié, ils souhaitent avoir de la flexibilité en ayant la possibilité de travailler plus pour gagner plus. Du coup, ils utilisent Uber ou d’autres plateformes. Car il faut arrêter de voir Uber comme « le grand méchant du VTC ».

En France, il n’y a d’ailleurs plus de controverses. Il ne me semble pas avoir vu des grands médias de premier plan comme Le monde, Le Figaro même Entreprendre taper sur les doigts d’Uber. Les seules controverses ont lieu aux Etats-Unis.

Avant Uber, vous comptiez déjà plusieurs partenaires de renom comme BNP Paribas, Qonto ou encore AXA. Etes-vous en négociation avec d’autres partenaires ?

On travaille depuis longtemps avec des partenaires média, des industriels leaders dans leur industrie, come Uber, mais aussi avec des banques, des assureurs, des experts-comptables, des écoles, des institutions de l’éducation, des incubateurs, …

Oui, il y aura des annonces de partenariats, notamment grâce à la levée de fonds qui permet d’envisager des alliances un peu plus stratégiques avec des acteurs importants sur leur marché. Mais je ne peux pas en dire plus.

Propos recueillis par Julien Ruffet

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