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Le spatial est-il l’eldorado des jeunes pousses françaises ?

Hélène Huby, la fondatrice d'Exploration Company

SpaceX et Elon Musk ont-ils ouvert les yeux de nombre d’entrepreneurs ? S’il y a bien une voie royale pour nos entrepreneurs de haute technologie, c’est bien en effet le secteur de l’espace.

Le marché spatial dépasse déjà en 2023 les 450 milliards de dollars et devrait même doubler de taille d’ici 2030, comme le rappelle opportunément dans Les Échos (8/8/2023) l’experte en droit spatial chez de Gaulle Fleurance, Laetitia Césari. Une manne économique qui confère en outre une influence géopolitique non négligeable.

Bonne nouvelle, notre pays est merveilleusement bien placé dans ce secteur derrière la Chine et les États-Unis. Outre son poids au sein de l’Agence Spatiale Européenne (ASE), où elle contribue à hauteur de 25 % du budget, n’oublions pas le rôle central du CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) qui coopère actuellement avec la Chine sur la conception d’un nouveau satellite d’études scientifiques. L’Europe n’est pas en reste, outre la mise en place de la constellation Galileo, premier système mondial de navigation par satellite, n’oublions pas les opérations de lancement d’Arianespace sur la base de Kourou en Guyane française et bien sûr la fourniture de lanceurs nouvelles génération Ariane 6 et Vega. Un signe qui ne trompe pas.

Thales Alena Space lance actuellement à Toulouse et à Turin « Space Business Catalyst », un nouvel incubateur pour aider les jeunes pousses du spatial. Et CentraleSupélec, la grande école d’ingénieurs, ouvre son Master dédié à l’espace et à l’écologie. Station F n’est pas en reste à Paris et héberge de plus en plus de jeunes pousses sur le sujet. À Mérignac en Gironde, Hélène Huby, la fondatrice d’Exploration Company, annonce lever 40 millions d’euros pour pouvoir lancer dès 2024 son premier véhicule spatial Nyx.

À Luxembourg, Nicolas Gaume et Emmanuel Etcheparre créent leur jeune pousse Space Cargo Unlimited pour pouvoir commercialiser dès 2027 REV1, premier véhicule spatial automatisé et sans astronaute permettant aux entreprises clientes de produire dans l’espace des produits agricoles ou des médicaments. On nage en pleine science-fiction sauf que cela devient réalité. Ce n’est pas Charles Beigbeder qui nous démentira.

Lui, le président du fonds Audacia qui dès 2020 lançait aussi Expansion, le premier fonds entièrement dédié au spatial, qui sera suivi ensuite par CosmiCapital. Ce dernier vient d’accompagner Look Up Space, une startup innovante lancée par l’ancien commandant de l’espace français, Michel Friedling, qui vient de mobiliser 14 millions d’euros pour fabriquer son radar de surveillance de l’espace conçu pour éviter les collisions entre satellites ou débris. Sans parler de l’État qui devrait injecter via le plan France 2030 1,5 milliard d’euros dans le nouvel écosystème tricolore.

À Reims, Stanislas Maximin, le fondateur de Latitude, a levé 10 millions d’euros pour pouvoir fabriquer via l’impression 3D les moteurs de ses lanceurs Zéphyr. On ne s’arrête plus, même si ici comme ailleurs, les arbres ne monteront jamais jusqu’au ciel.

Robert Lafont


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