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Le Made In France, entre start-up Nation et économie locale

Entreprendre - Le Made In France, entre start-up Nation et économie locale

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Le Made in France est à la mode. Depuis un ancien ministre posant en une des magazines en marinière et tenant un robot ménager, en passant par un candidat devenu président de la République vantant les atouts de la « Start-up Nation », le terme est devenu familier dans la sphère économique.

Sous l’appellation Made in France se cache effectivement un secteur des nouvelles technologies porteur et dans lequel la France s’impose comme une nation phare, ce n’est pas sans raisons. Et les raisons qui expliquent l’essor des entreprises de la Tech en France poussent aussi le Made In France dans le reste de l’économie.

La start-up Nation, du slogan à la réalité

Ce nom reste associé à une prise de parole d’Emmanuel Macron lors de sa campagne de 2017. Pourtant, l’idée était dans l’air depuis quelques années, puisque le gouvernement précédent avait, déjà, attribué un budget de quinze millions d’euros pour attirer les start-ups en France en 2015 et crée le label French Tech dès 2014. En fait, l’émergence d’Internet et des nouvelles technologies, depuis le début du millénaire ; a permis de révolutionner l’économie, les modes de production et les habitudes de consommation.

Le vertigineux progrès technique a multiplié les possibles, et il est bien logique que, après le développement de géants américains puis asiatiques, la France souhaite participer à ce mouvement global. C’est cependant après 2017 que le concept a été reconnu, et que les pouvoirs publics ont mis en place une politique véritablement volontariste en la matière. Ce soutien de la puissance publique a été un point important, mais il n’est pas pour autant le plus essentiel.

La France compte en effet aujourd’hui plus de vingt licornes, ces entreprises start-up valorisées à plus d’un milliard de dollars et dont la plus emblématique reste Doctissimo, mais bien d’autres comme BackMarket ou encore Aircall rencontrent le succès ; et notre pays a pu présenter au monde en 2022 pas moins de 130 sociétés au rendez-vous annuel du CES de Las Vegas.

Cela est certes dû à l’action des pouvoirs publics, mais c’est aussi grâce à un changement des paradigmes, des mentalités. C’est ce changement de point de vue qui a permis l’apparition de tout un écosystème favorable à l’éclosion des start-ups françaises.

Un écosystème propice à l’éclosion des start-up françaises

Un des facteurs clés de l’émergence des entreprises technologiques françaises est bien entendu à chercher dans l’excellence des enseignements des écoles d’ingénieurs tricolores.

Mais, alors que ces dernières se limitaient à délivrer cet enseignement, elles ont au cours des dernières années suivit l’exemple venu d’outre-Atlantique et accompagnent, au moins un temps, leurs élèves lorsqu’ils souhaitent mettre en oeuvre leurs idées, à travers le développement d’incubateurs au sein même des écoles, pendant des juniors entreprises des écoles de commerce.

D’autres incubateurs d’entreprises, souvent liés aux collectivités territoriales dans le cadre du réseau de la French Tech, peuvent ensuite prendre le relais de ces organismes scolaires.

Le plus célèbre de ces campus de start-up est bien sûr la Station F de Xavier Niel, d’ailleurs couplé à l’atypique école 42 ; mais bien d’autres parsèment le territoire national.

A la suite de ces incubateurs, les entreprises technologiques en phase de décollage peuvent compter sur des soutiens, aussi bien matériels à travers les actions mises en oeuvre par bien des collectivités locales ; mais aussi financiers, grâce à des business-angels toujours plus actifs, à la recherche de LA nouvelle pépite, ou d’organismes tels que BPI.

Ce soutien se manifeste aussi par la présence d’associations parrainées par les pouvoirs publics, comme la French Fab, à même d’accompagner les créateurs par une veille documentaire toujours pertinente. Cependant, il ne faudrait pas réduire le Made In France au seul secteur des nouvelles technologies, aussi porteur et prestigieux soit-il.

La création d’un environnement favorable, étape clé du développement du Made In France

L’apparition d’un écosystème favorable est une des principales raisons du développement des start-up françaises, à travers une évolution des mentalités. Mais cette évolution, d’ordre technologique et économique, s’est accompagnée d’une autre mutation, plus sociologique celle-là : la prise en compte des enjeux environnementaux et sociétaux.

Pour les entreprises, leur Responsabilité Environnementale et Sociale, ou RSE, est désormais primordiale. La prise en compte de ces enjeux se retrouve dans les comportements des consommateurs, qui souhaitent aujourd’hui consommer plus local, afin de réduire l’empreinte écologique de leurs modes de vie et de favoriser le maintien des emplois en France.

Ceci est donc à la fois une forme de patriotisme économique face aux défis de la mondialisation, tel qu’imaginé par le ministre à la marinière bien connu, mais répond aussi à une volonté plus profonde, de préservation du tissu social comme du patrimoine écologique. Les entreprises se sont bien entendues adaptées, pour répondre aux demandes de leurs clients, et relocalisent aujourd’hui leurs productions. Ceci devient d’ailleurs un point important de l’image de marque des entreprises, essentiel pour conserver et gagner des parts de marché, et est sanctionné par plusieurs labels.

Cette relocalisation les rend également moins sensibles aux perturbations que les crises mondiales peuvent entrainer sur les grands flux d’échanges mondiaux et leurs nœuds (le spectaculaire allongement des délais de livraison suite à l’avarie d’un navire sur le Canal de Suez étant à ce titre un exemple frappant). Toutefois, la volonté de produire local, en circuit court, se retrouve autant dans des adaptations d’entreprises existantes que dans des créations.

Le Made In France, une évidence au-delà des idées reçues

Pour des raisons politiques le concept de Start-up Nation a été très critiqué, à plus ou moins bon escient. Cependant, il est vrai qu’il serait très réducteur de limiter le Made In France à ce seul aspect, tout comme il serait absurde de n’y voir qu’un combat d’arrière-garde porté par des nostalgiques de la France des Trente Glorieuses ou des extrémistes de la protection du climat.

Car il s’agit d’un mouvement profond, sous-tendu par des préoccupations globales, et qui est surtout à même de soutenir la croissance de l’économie nationale. La production sur le sol national, qu’il s’agisse d’une petite PME produisant en circuit court, d’une industrie relocalisant, ou encore d’une start-up qui plante ses racines dans l’Hexagone avant de partir à la conquête d’autres marchés ; permet en effet de créer des emplois, de la richesse en France ; de conserver un modèle social peut-être imparfait mais non dénué de qualités, comme la pandémie du Covid-19 l’a rappelée. Au-delà d’une volonté d’indépendance stratégique, le Made In France permet tout simplement d’assurer la croissance de l’économie française.


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