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Le cri d’alarme de Michel Platero, Président de la FNAIM du Grand Paris, en faveur du logement étudiant

Entreprendre - Le cri d’alarme de Michel Platero, Président de la FNAIM du Grand Paris, en faveur du logement étudiant

Face aux difficultés croissantes rencontrées par les étudiants de tous milieux pour se loger en Ile de France, Michel PLATERO pointe du doigt la politique gouvernementale « catastrophique » selon lui, dans ce domaine.

Comment expliquez-vous que les étudiants aient autant de mal à se loger en région parisienne ?

Il y a une pénurie de locations à des tarifs raisonnables (entre 800 € et 900€) sur Paris et la 1ère couronne. Dès lors qu’un bien est mis sur le marché, il est pris d’assaut par les candidats à la location. Cette situation n’est pas nouvelle mais elle s’est considérablement aggravée.

Si les logements locatifs manquent, c’est que les investisseurs se désintéressent de ce marché, notamment en raison du dispositif d’encadrement des loyers qui existe à Paris et dans d’autres communes d’Ile de France, et qui leur interdit de fixer librement leur loyer. Notons également que la fiscalité, pour les propriétaires bailleurs, à terme, est trop lourde.

Avez-vous des solutions à proposer à nos gouvernants ?

Libérer les loyers me semble être la 1ère étape indispensable, pour redonner aux bailleurs la maîtrise de leur investissement.

L’Etat pourrait utiliser le bail à construction pour le logement étudiant. Rappelons que ce dispositif, que je défends depuis longtemps, permet de financer l’opération en totalité avec les loyers.

Les particuliers, imposables à l’Impôt sur la fortune immobilière, devraient pouvoir en être exonérés dès lors qu’ils investissent dans le logement étudiant.

Avec la succession de crises que nous traversons ces dernières années, comment voyez-vous l’avenir du logement en France ?

Je vais forcément évoquer à nouveau les contraintes engendrées par le DPE « nouvelle formule », en vigueur depuis le 1er juillet 2021. Environ 500 000 logements vont progressivement être interdits à la location, car les bailleurs ne pourront pas réaliser les travaux nécessaires pour obtenir un meilleur classement énergétique de leur bien.

Cette nouvelle règlementation est aberrante et je vous explique pourquoi.

Dans un immeuble en copropriété, on distingue les parties privatives (qui sont les différents lots, propriété individuelle de chaque copropriétaire) et les parties communes (dont chacun possède une quote-part). Lorsqu’un propriétaire effectue des travaux à l’intérieur de son appartement, pour l’isoler et obtenir un bon classement énergétique mais que le DPE n’a pas pris en compte d’éventuels travaux en parties communes, le classement final du lot est mauvais.

Il faut donc absolument que les diagnostiqueurs soient informés et tiennent compte de l’ensemble des travaux de rénovation énergétique réalisés, que ce soit en parties communes ou en parties privatives.

J’insiste sur la nécessité, pour les personnes qui travaillent au ministère du logement, d’être formées, comme le sont les professionnels de l’immobilier … Comment légiférer dans un domaine si on ne connaît pas ses problématiques et ses enjeux ?

Actuellement, tout est fait pour décourager les investisseurs privés ! Et j’appelle de mes vœux notre nouveau ministre du logement, Monsieur Olivier KLEIN, pour que les choses bougent maintenant.

Si nos étudiants ne peuvent plus se loger à proximité des écoles et des universités, ils iront étudier ailleurs, à l’étranger, et nous perdrons nos jeunes et nos futurs cerveaux.


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