Dans la nature, rien ne se perd, tout se transforme. Ce recyclage éternel inspire aujourd’hui les chercheurs, convaincus de la nécessité de protéger la planète.
Car les ressources utilisées par l’Humanité depuis la Révolution industrielle ne sont pas infinies. Or, selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, au cours du XXe siècle, l’extraction des minéraux de construction a été multipliée par 34, les minerais et minéraux par 27, et les énergies fossiles par 12. Il va donc bien venir un moment où il faudra faire appel à autre chose. Ainsi, dans un contexte de réchauffement climatique qui requiert l’arrêt de l’utilisation des énergies fossiles, le carbone fossile a pour vocation d’être remplacé par du carbone d’origine renouvelable.
La solution consiste à utiliser la biomasse. Cette biomasse peut provenir de résidus de plantes après récolte, ou de bois après la coupe, ou encore de divers déchets. Généralement inexploitée ou brûlée, elle regorge en plus de ressources étonnantes que les scientifiques découvrent peu à peu. Aussi s’emploient-ils à développer des solutions pour l’utiliser au mieux et la recycler.
Béton de chanvre, isolant à base de lin, caoutchouc en peau de tomate… les inventions fourmillent sur le sujet.
Les composés chimiques présents dans certaines plantes ou micro-organismes, une fois extraits, permettent d’envisager de remplacer des antioxydants synthétiques, des fibres synthétiques, des plastiques, ou encore de fournir à l’industrie (pharmaceutique, cosmétique, chimique et autres) des molécules anti-inflammatoires, antifongiques, antimicrobiennes, etc.
Imiter la nature s’appelle le biomimétisme, et il s’avère que les plantes comme les animaux ont beaucoup à nous apprendre. On découvre ainsi que les molécules impliquées dans la défense des plantes ont des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes, tandis que des chercheurs sont parvenus à nourrir une bactérie avec du méthanol pour produire du plastique biodégradable !
En valorisant toute la biomasse, il est possible de remplacer les composés d’origine pétrochimique. Aucun déchet n’est produit. De plus les circuits courts sont privilégiés pour limiter le transport. C’est le principe de la bioéconomie, une approche nouvelle d’une économie circulaire qui a pour ambition de changer le monde pour le rendre durable.
Sacha Lorens