Perles de la Savoie et de la Haute-Savoie, les trois stations bénéficient d’un marché de l’immobilier soutenu qui séduit majoritairement la clientèle française.
«Megève a connu une contraction des prix de 10 à 20% sur 2 ans, ce qui n’a pas pour autant fait chuter le marché, qui est resté soutenu car majoritairement français, contrairement à d’autres stations de même niveau, dont le marché est plus dépendant de la clientèle internationale», confie David Pretot, directeur de Barnes Mont-Blanc, spécialiste des transactions sur Megève, Saint-Gervais-les-Bains et Chamonix-Mont-Blanc.
La station, dont Jean Cocteau disait qu’elle était «le XXIème arrondissement de Paris», est un village authentique à la clientèle cosmopolite fidèle, composée de Britanniques (22%), de Suisses (22%), de Sud-Américains et d’Européens de l’Est (11%), mais surtout d’une clientèle française (34%), principalement parisienne et fortunée.
Une demande constante
Les prix megévans sont les plus élevés toutes stations françaises confondues. «Le prix de vente au mètre carré varient de 8.000 € à la Rochebrune/Jaillet, pour un appartement ou chalet, à 18.000 € pour Megève centre et Mont d’Arbois, pour les chalets très haut de gamme», précise Sandro Fanara, broker chez John Taylor Megève et Genève.
Des prix justifiés par le prestige de la station, notamment caractérisée par ses 7 hôtels 5 étoiles, sans compter le futur palace en cours de construction sur les pistes du Mont d’Arbois, le premier «Four Seasons» au sein d’une station de ski, ou le futur parcours de golf hiver avec des greens chauffants.
Attirant aussi bien une clientèle de sportifs que d’amateurs de grands espaces, Megève propose différents types de biens vendus entre 1 et 7 M€, selon la situation géographique et la superficie. «Nous avons un marche à plusieurs segments. Pour les appartements, les biens compris entre 1 et 2 M€ sont actuellement les plus demandés. Ce sont des appartements de 3 pièces assez proches du centre-ville et des pistes, situés du côté de Rochebrune et du Mont d’Arbois.
Pour les chalets, l’offre débute à 2 M€. Entre 2 et 3 M€, on trouve de petits chalets du côté de Combloux et Demi Quartier. Les prix grimpent à 5 M€ pour un chalet de 350-400 m2 avec 5 chambres, un espace de détente situé sur la commune même de Megève. C’est d’ailleurs actuellement le cœur de la demande. Enfin, il existe également des biens d’exception, des chalets beaucoup plus grands qui se négocient entre 20 et 25 M€», détaille David Pretot.
Une année de transition
À Megève, malgré un marché clairement favorable aux acheteurs, l’année 2016 pourrait être synonyme de ralentissement. «La mairie vient d’ouvrir la finalisation de la mise en place de son nouveau PLU en dehors des zones proches du centre-ville. Il va donc, pour le moment, être un peu plus compliqué de construire.
Mais ce PLU devrait être en place au plus tard en mars 2017. Heureusement, nous avons de nombreux biens en stock, dont de nombreux terrains à vendre avec des projets à réaliser. Nous ne sommes pas du tout dans une situation de pénuries ni de blocage du marché dû à la réglementation, comme cela peut être le cas dans d’autres stations», souligne David Pretot. Aucun souci à se faire du côté des acheteurs comme des vendeurs.
L’éveil de Chamonix
Jouissant d’une renommée et d’une clientèle internationale, Chamonix est devenue une valeur sûre. «Bien que la clientèle soit plus sportive, l’offre reste dans le haut de gamme. Le marche étant en pleine croissance, avec un prix moyen qui oscille entre 5.000 et 6.000 €/m2, il est encore facile d’acheter pour investir. Aujourd’hui, les transactions se situent entre 2 et 5 M€, avec quelques biens d’exception qui peuvent atteindre 10 M€», estime David Pretot.
Mais si Chamonix demeure abordable face à Megève ou Courchevel, la situation pourrait rapidement évoluer. La ville ayant terminé son PLU, on devrait voir rapidement pousser de grands et luxueux chalets. De quoi attirer ceux qui ne trouvent pas chaussures à leurs pieds du côté de Megève ou Courchevel.