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Bernard Chaussegros : « I have a dream »

Photo : Raphael Lafargue/ABACAPRESS.COM

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La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS

I have a dream ! La phrase prononcée par Martin Luther King le 28 août 1963 à Washington me revient sans cesse en tête dans mon quotidien professionnel. J’ai fait un rêve, je fais un rêve et j’aurai toujours un rêve, celui d’une société plus raisonnable et plus juste.

En 2017, j’avais fait un rêve, celui d’une société nouvelle portée par un président qui se démarquait des éternelles oppositions des temps passés. Le rêve où la société civile apportait aux politiques sa vision pragmatique et novatrice, pour remplacer enfin le jacobinisme autosatisfait des élites formées par l’ENA. Mais la technostructure a tout figé, et la crise du Covid est un bon alibi pour prétendre que nos attentes ne pouvaient qu’être déçues.

Le 7 mai 2022, lors de sa cérémonie d’investiture, le nouveau président a appelé à « agir sans relâche pour que la France devienne une nation plus indépendante ». Il a insisté sur l’obligation de « trouver les moyens de se réinventer en utilisant une méthode nouvelle, loin des rites usés », dans un contexte de « nouveau contrat social » afin de « léguer une planète plus vivable et une France plus vivante et plus forte ».

Je veux pouvoir continuer à rêver, et si, dans ma dernière chronique, j’attirais l’attention sur l’important risque de stagflation qui menace les grands équilibres mondiaux, je veux agir en proposant dans la présente chronique des axes de travail pour contribuer à la renaissance attendue de notre « nation indépendante ».

Il faut certes, tenir compte et résoudre les problèmes nés avec les événements majeurs qui ont fragilisé l’économie mondiale, la crise financière de 2009, la pandémie due au Covid, et l’invasion de l’Ukraine par les troupes de la Fédération de Russie, trois causes dont les conséquences sont en capacité de faire exploser le monde.

Comme on l’a connu en 1970, le risque actuel est celui de la stagflation, situation économique caractérisée par une inflation élevée, c’est-à-dire par une hausse généralisée du niveau des prix, associée à une stagnation globale de la croissance économique.

En réalité, le conflit en Ukraine, bien qu’il ait un impact important sur le sentiment de peur qui se développe dans les esprits, n’est pas encore responsable de l’inflation qui nous préoccupe, laquelle, s’agissant par exemple des carburants, avait commencé bien en amont du 24 février 2022. Mais on sait déjà qu’elle amplifiera le phénomène inflationniste dès l’automne et qu’il faut s’attendre en fin d’année à un taux avoisinant les 20 %.

On peut donc en déduire qu’il y a une fissure profonde dans le système économique mondial, que cette fissure peut provoquer la faillite du capitalisme libéral et qu’il est temps d’y remédier. Comme je l’ai déjà écrit, le temps du capitalisme équitable serait peut-être enfin venu, ce serait hautement souhaitable, en l’accompagnant de la réhabilitation de la valeur travail et du refus d’une économie orientée sur la seule spéculation et sur les profits insensés, toutes deux vertus cardinales à faire vivre dans les mentalités.

Au même titre que la prise en compte des aléas climatiques doit nous faire agir pour une écologie intelligente avant qu’il ne soit trop tard, la compréhension des déséquilibres engendrés par la recherche du seul profit, immédiat, important et rapide doit nous inciter à prendre des mesures utiles avant que le monde n’explose face aux revendications légitimes de citoyens appauvris dans leur quotidien, fiscalement exploités et au final exaspérés.

Il arrive toujours un moment où le point de non-retour est en phase d’être atteint. Quand il est dépassé, le monde peut s’attendre, tôt ou tard, à une révolution qui balaie tout. On sait, par exemple, que le jour du dépassement survient chaque année de plus en plus tôt. C’est ainsi que pour l’année 2022, si toute l’humanité vivait comme les Français, elle aurait consommé, à compter du jeudi 5 mai, toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an ! N’est-il pas temps de réagir. Et si les dirigeants des démocraties occidentales ne le font pas, les peuples doivent le leur imposer.

Il en est de même pour les excès économiques et financiers. L’inflation est largement causée par la spéculation, par les profits inacceptables qui sont captés par le monde financier sur la création de valeur réalisée par les salariés, par la gabegie intolérable des moyens mis à disposition des collectivités, État, Régions, Départements et partis politiques, etc. Il n’aura en effet échappé à personne que la préparation des prochaines législatives est l’occasion pour les partis de maximiser leur « retour sur investissement » sachant que les tractations entre les partis politiques et leurs différentes tendances, ont comme objectif principal de se partager la manne de l’argent public, à raison de 1,50 € par électeur !

Réagir est nécessaire ! Réagir avec force est indispensable ! Réagir vite est vital, car chacun sait que de telles révolutions prendront du temps !

Une parabole

On n’a pas bâti Rome, ou Paris, en un jour ! Les grandes choses demandent du temps. S’agissant de Rome, son fondateur Romulus avait un projet et une volonté politique.

Si la constitution de 1958 a donné à l’exécutif français la souveraineté nécessaire, il fallait que son président porte un projet politique. Après la IVème République qui avait, malgré son instabilité, commencé le redressement du pays au sortir de la seconde guerre mondiale, la voie a été tracée, l’indépendance nationale, dans tous les domaines, la sécurité militaire avec la force de dissuasion, l’énergie avec le développement des centrales nucléaires, et économiques avec le développement sous contrôle de l’État des grands savoir-faire français.

L’État providence s’est inspiré du projet d’une « République économique et sociale » imaginé dès mars 1944 et qui développe l’idée d’un capitalisme équitable, dans le respect régulièrement réaffirmé de l’héritage du Conseil national de la Résistance (CNR), sécurité sociale, retraite par répartition, paritarisme, droit du travail protecteur des salariés, etc. Ces grands principes conçus dans un grand élan d’unité nationale ont prévalu jusqu’aux « Trente Glorieuses ». Restait à fixer des limites, la délicate frontière entre l’économie étatique et l’économie purement libérale de la libre entreprise. Ces années de progrès et de paix sociale ont d’ailleurs connu quelques soubresauts et ont débouché sur les événements de mai 1968. Néanmoins, de grands pans de l’activité économique sont longtemps demeurés dans le giron de l’État, l’automobile avec la régie Renault (de 1945 à 1990), les transports (RATP et SNCF), les énergies (EDF et GDF), la poste et les télécommunications, le nucléaire, militaire et civil). Ces années correspondent également à des périodes dites de plein-emploi.

La libération des mœurs a coïncidé avec la libéralisation de l’économie, et la mondialisation a fait le reste. Ce qui est le plus surprenant, c’est que la grande vague soixante-huitarde qui devait triompher d’un État contrôlant tout finira par déboucher sur une économie où ce sont les entreprises financières qui finissent par tout contrôler, et notamment la vie des citoyens en leur imposant une société de consommation qui n’a cessé, depuis lors, de s’intensifier. Au point de créer une société de type « Big Brother » où chaque individu est disséqué par sa consultation du web selon des algorithmes envahissants.

Mais comment éviter la stagflation ?

C’est comme une évidence, il suffit d’une part de contrôler l’inflation, et d’autre part, de redonner de l’impulsion à la croissance. C’est simple et, en même temps fort complexe ! L’inflation fait chuter le pouvoir d’achat des ménages qui avaient, pour certains, déjà beaucoup de mal à épargner. Leurs achats vont donc se limiter progressivement aux achats les moins onéreux pour se recentrer sur les dépenses les plus basiques. Quant aux ménages disposant de revenus moyens ou supérieurs, la tendance sera de restreindre des dépenses superflues par crainte d’un avenir incertain. Par conséquent, en l’absence de dépenses nouvelles, la demande va s’effondrer dans de nombreux secteurs. C’est ainsi que s’installe une spirale infernale : la baisse du pouvoir d’achat tire la dépense vers le bas, ce qui réduit le chiffre d’affaires des entreprises concernées, provoquant des conséquences sur l’emploi et sur les revenus des salariés. Et ainsi de suite…

Les Français, qui voient avec inquiétude s’envoler le coût de leurs déplacements du fait des prix des carburants, commencent par rogner sur leurs dépenses de vacances pour se préparer à supporter les hausses coutumières de ce que l’on appelle « la rentrée ». Les hôteliers et les restaurateurs sont les premiers touchés par ces mesures de prudence des consommateurs. Ils n’embauchent pas autant qu’ils l’avaient prévu, ou ils ont recours à des intérimaires, ce qui fait remonter le taux de chômage. Et ainsi de suite…

Le monde économique a connu depuis un siècle de nombreuses crises, et plusieurs périodes de stagflation. La plus récente date de 1970 et ses causes ont été identifiées, d’abord par l’élévation subite des prix du pétrole, ensuite par les effets conjoints de l’inflation, du chômage et de la récession. Ces années-là ont été marquées par la flambée générale des prix, dans le sillage de celui du pétrole, et par la hausse du chômage. L’inflation semblait se nourrir d’elle-même, comme se créent les ouragans destructeurs. Les consommateurs s’attendaient à des augmentations continues de prix, comme c’est le cas ces derniers jours avec l’huile de tournesol. Ils ont commencé à faire des stocks et leurs achats compulsifs ont créé la pénurie. La demande accrue a fait monter les prix, entraînant des demandes de salaires plus élevés, ce qui a poussé les prix encore plus haut dans une spirale s’élevant sans fin. À l’époque, les contrats de travail incluaient des clauses automatiques de réajustement en fonction de la hausse du coût de la vie, et le gouvernement avait décidé de rattacher certains paiements, comme ceux de la sécurité sociale, à l’indice des prix à la consommation, qui est, comme on le sait, le mètre étalon de la mesure de l’inflation.

Aujourd’hui, la possibilité d’une stagflation s’accentue avec la crise de l’énergie, et l’envolée des prix fait craindre une crise semblable à celle des années 1970. Même si certains analystes économiques n’envisagent pas un dérapage des salaires dans les démocraties occidentales et européennes. Pourtant, les peurs anciennes sont revenues dans le monde des affaires ! L’économie mondiale peinait à se relancer après plusieurs mois de pandémie, elle semble devoir à nouveau se bloquer, dans une société où l’énergie ne seront plus jamais aussi accessibles au consommateur moyen qu’ils ne l’étaient auparavant. La baisse du pouvoir d’achat est d’ores et déjà devenue la préoccupation centrale des Français.

Je le répète, cette renaissance de l’inflation est surtout la conséquence du dysfonctionnement général de l’économie mondiale, même si certains tentent de nous convaincre qu’il ne s’agit que d’une fièvre passagère. Il faut d’ailleurs remarquer que les banques centrales qui restaient prudentes et attendaient de vérifier la durée de la crise, commencent à envisager de remonter leurs taux directeurs sous la pression de l’inflation. Que se passera-t-il alors ?

La consommation des ménages a baissé de 1,3 % en France, provoquant une stagnation du PIB au premier trimestre 2022. Celui de la zone euro n’a augmenté que de 0,2 % et celui des USA a même baissé. De toute évidence, les croissances mondiale et européenne marquent désormais le pas. Pour la BCE, la flambée des prix de l’énergie va se poursuivre. On saura au cours du troisième trimestre 2022 si les tendances se maintiennent, mais selon les experts de la Banque mondiale, « d’ici la fin de 2024, les prix resteront à un niveau record » […] car « la guerre d’Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des matières premières, modifiant les modèles de commerce, de production et de consommation dans le monde ».

Comment limiter et contrôler l’inflation ?

La balle, si je puis dire, est dans le camp des institutions monétaires et politiques, en France, en Europe et partout dans le monde. Les citoyens comptent sur leurs dirigeants pour prendre les mesures adéquates et pour engager fermement la lutte contre toutes les formes de spéculation. Au-delà des folies qui poussent les consommateurs à remplir leurs caves et leurs garages de réserves capable de supporter une guerre, la spéculation qu’il convient à toutes forces de museler est celle du capitalisme financier qui utilisent ses capitaux à la « fabrication » de liquidités et non à la création de valeurs satisfaisant le bien commun.

Comme je l’écris souvent, la mission qui est donnée aux dirigeants politiques suite à chaque élection est de « porter la voix du peuple » et de défendre ses intérêts. Sans pour autant remettre en question la liberté d’entreprise et la juste rétribution des entrepreneurs, il faut réaffirmer que la nature du bien collectif n’a rien à voir avec la satisfaction des profits et des superprofits personnels égoïstes mais ne tombons pas dans le piège du discours démagogique d’un leader actuel de la soi-disante gauche populaire, un « populiste » qui vit très bien aux crochets de la République.

Au plan monétaire, les banques centrales disposent de deux leviers, réduire les achats d’actifs sur le marché ou augmenter les taux d’intérêt, ce qui aurait pour inconvénient de réduire la consommation et d’obérer les chances de relancer la croissance déjà mal engagée. De son côté, l’État ne doit pas chercher à protéger les spéculateurs en utilisant l’impôt, c’est-à-dire l’argent du contribuable, pour maximiser la réussite des intérêts privés. De ce fait, les banques centrales resteront attentives à aux décisions politiques et ne réagiront sur les marchés monétaires que si les effets collatéraux de leurs actions en venaient à fragiliser la situation des ménages, des entreprises et des banques.

Face à la situation des marchés que nous rencontrons aujourd’hui, les investisseurs vont devoir penser à revoir leurs options, abandonner les placements inflationnistes et spéculatifs pour revenir à des placements concernant la production d’actifs réels. La période oblige à choisir le scénario d’une gestion d’actifs réels (immobilier, infrastructure, production de la valeur travail) et de défavoriser toute gestion d’actifs fictifs (spéculations sur les cryptomonnaies, actions).

Politiquement, le grand projet qui permettra de stopper l’évolution effrénée de l’inflation et de la contrôler, c’est avant tout d’aider à mettre fin à la guerre en Ukraine et parallèlement, de lancer des dépenses pour la reconstruction des infrastructures détruites de ce pays écrasé par les bombes et les missiles.

S’agissant des autres causes de l’inflation, les carburants et les produits alimentaires, on peut espérer que la fin du conflit aux portes de l’Europe permettra une relance de l’activité. Et tant qu’à faire, pensons pour une fois « français ».

Relancer l’activité des savoir-faire français et repenser notre économie

J’estime qu’il est temps de proposer des axes de développement cohérents et fondés sur des données tangibles. On ne peut plus suivre le mouvement de fuite en avant en se disant que la tendance est irréversible et s’en tenir à de pures spéculations keynésiennes arguant que le marché s’autorégule par le croisement simple des courbes l’offre et de la demande.

Il n’est pas question de revenir à l’époque de l’État-providence des débuts de la Vème République, alors que d’aucuns envisagent déjà la VIème. Les mentalités des citoyens ont évolué comme le contexte d’un pays en reconstruction après une seconde guerre mondiale n’est plus de mise aujourd’hui.

Néanmoins, les grands principes de la « République économique et sociale » imaginée en mars 1944, l’idée d’un capitalisme équitable, le respect réaffirmé de l’héritage du Conseil national de la Résistance (CNR), comme la sécurité sociale, la retraite par répartition, le paritarisme, le droit du travail protecteur des salariés, etc. sont à remettre en perspective avec toutes les erreurs commises dans les cinquante dernières années par nos dirigeants.

Ces grands principes de 1944 avaient été construits autour d’une idée fondamentale que l’on peut appeler « bien commun » ou « unité nationale ». De telles valeurs ne sont possibles que si l’ensemble des citoyens forment un corps unique, fier de sa nation, de ses valeurs et de son savoir-faire. Cela sous-entend qu’il n’y a pas de place pour une France partagée entre ceux qui travaillent et payent des impôts et ceux qui profitent du travail des premiers. L’égalité devant l’impôt permet à tous les citoyens, en fonction de leurs revenus réels, de participer à la politique économique et sociale du pays, infrastructures, services, sécurité et santé, etc.

Il convient d’éviter qu’il existe une France qui paye les impôts et une autre qui les dépense. Il convient aussi d’éviter le gaspillage de l’argent public dont on sait qu’il est pour partie consacré à des dépenses sans rapport aucun avec le bien commun.

La France était en pointe dans bien des domaines, l’industrie du luxe, par exemple. Elle devrait le rester et ne plus compter sur les pays de l’Asie du Sud-Est pour fabriquer à bas coût. Il y a également le monde de l’automobile (et sa transition vers l’électrique) et on apprend que plusieurs constructeurs regéolocalisent certaines de leurs usines sur le territoire métropolitain. Échaudés par les pénuries de pièces de rechange et par les coûts de transport, certains comprennent enfin toute l’utilité de payer le travail en France et à son juste prix.

Relancer une politique agricole propre

Il y a, parmi d’autres exemples plus technologiques que nous devrons réinvestir, la relance de l’agriculture, celle qui, au siècle passé, nourrissait des millions de paysans, une nation toute entière et une grande partie de l’Europe. Il faut retrouver le dynamisme que nous avons en partie perdu dans l’application de politiques agricoles communes qui, en dépit des avantages que nous confère notre appartenance à l’Union Européenne, ont été destructrices d’emplois, de compétences et de production.

Le développement maintenant bien lancé de l’agriculture biologique, garantie de la qualité nutritionnelle et sanitaire de nos produits agricoles ne peut qu’aider à cet objectif. Produire en France a toujours été considéré comme trop onéreux face aux productions de l’Europe du Sud ou du Maghreb. Aujourd’hui la prise en compte des coûts du transport devrait permettre de gommer ce surcoût, mais faut-il encore susciter les vocations auprès de nos jeunes générations, cela passera par une agriculture plus « digitale ».

Les consommateurs eux-mêmes doivent prendre conscience qu’il est ridicule de faire venir par avion depuis l’autre bout de la planète des légumes et des fruits, quelle que soit la saison, ne serait-ce que dans le cadre d’une vision strictement écologique.

Exploiter notre territoire maritime

Il y a, en effet, de nombreuses recherches à entreprendre sur le monde marin. La mer est pleine de promesses, tant pour les richesses qu’elle recèle que pour l’énergie dont elle dispose du fait de sa force inarrêtable.

L’avenir des ressources génétiques marines est un sujet peu connu du grand public. Depuis quelques années, au niveau international, à l’ONU par exemple, on se penche, sous un angle juridique, sur l’avenir de la biodiversité marine, de sa conservation et de son utilisation durable. Les ressources génétiques marines qui sont les composants des êtres vivants océaniques (tels que les animaux, les plantes, les champignons, mais aussi les bactéries et les virus) sont utilisées depuis des années dans le développement de nouveaux produits, par exemple dans le cadre de la mise au point de nouveaux médicaments pour combattre les cancers, mais aussi pour la fabrication de matières plastiques biodégradables dans l’eau de mer ou encore pour tenter de remédier aux pollutions des océans.

Des entreprises françaises investissent ce domaine car le potentiel de croissance est important dans ce domaine et dans ces applications pour les entreprises innovantes de ce secteur. Les ressources sont très prometteuses tant socialement que financièrement.

Développer l’économie verte et les nouvelles énergies

La prise de conscience de l’importance de préserver notre planète, ses ressources naturelles, ses écosystèmes, son atmosphère etc. est devenue un enjeu majeur pour notre société et les citoyens interpellent très fortement le personnel politique dans le cadre des élections nationales. Les actions à mener sont nombreuses et elles touchent au système économique dans ses modalités de production et de consommation. C’est ce que les scientifiques engagés nomment « transition écologique ».

La mer et son immensité ! Des recherches sont en cours sur des technologies de plus en plus performantes reposant par exemple sur l’énergie du vent ou de la mer. Des champs d’éoliennes ont été implantées dans de nombreux secteurs de la campagne bretonne, et désormais, c’est en pleine mer, comme dans les pays du nord de l’Europe que notre pays se décide enfin, contre vents et marées, par exemple dans la baie de Saint-Brieuc, à implanter des parcs éoliens « offshore ». Et s’agissant de notre savoir-faire en matière d’indépendance énergétique, nous avons beaucoup à développer. La France doit retrouver son indépendance énergétique et développer tant le nucléaire civil que les technologies de pointe alternatives. Parallèlement, elle doit agir pour faire diminuer la consommation d’électricité, notamment en construisant intelligemment et en favorisant une isolation contrôlée du bâti existant. De ce fait, toutes les innovations qui contribueront à lutter de façon cohérente contre le réchauffement climatique (en dépit des diktats des COP qui ne sont que rarement appliqués) seront autant d’avancées qui feront de notre pays un exemple.

Bien évidemment, il faut poursuivre le développement des centrales nucléaires de petite taille et la mise au point des centrales à hydrogène.

Accentuer la croissance des sociétés de bio-tech et digitales

La France dispose d’un savoir-faire reconnu dans le domaine des biotechnologies, c’est-à-dire des sciences qui s’intéressent aux organismes vivants, à ses composantes, ses produits et ses modélisations. La biotechnologie se situe au croisement de la science des êtres vivants, comme la biologie, et d’un ensemble de techniques nouvelles issues de disciplines comme la microbiologie, la biochimie, la biophysique, la génétique, la biologie moléculaire ou l’informatique.

Ces matières présentent de grandes marges de développement. Les compétences françaises dans ces domaines sont reconnues, notamment outre-Atlantique où de nombreux jeunes ingénieurs de notre pays ont trouvé les moyens de leur développement, alors que les mentalités françaises ne s’y prêtaient pas. Faciliter les levées de fonds nécessaires et mettre en place de nouveaux incubateurs d’entreprises aideraient grandement au développement de ces compétences dans nos territoires.

Former nos techniciens de demain

Le développement de ces nouvelles technologies, autour de l’écologie, de l’énergie et des richesses naturelles demande des compétences nouvelles. Le monde énergétique de demain ne sera plus celui des centrales à charbon ou au fuel, mais comme c’est déjà le cas, celui du nucléaire, et bientôt de l’éolien ou du maritime. De nouveaux métiers qui demanderont de nouvelles compétences.

Les anciens métiers purement « manuels » vont devenir des métiers alliant compétences techniques, informatiques et manuelles. Il convient donc, dans cet objectif, d’organiser rapidement les filières de formation. On sait qu’actuellement 3 millions de personnes sont sans emploi, dont beaucoup ne parviennent pas à trouver d’emploi par manque de compétences techniques spécialisées, et donc de formation. De plus, les statistiques de Pôle Emploi montrent que près d’un million d’emplois ne trouvent pas preneur. La convergence entre l’offre et la demande ne peut pas se réaliser faute pour les pouvoirs publics d’avoir anticipé les évolutions technologiques de la société pour former correctement l’ensemble de la jeunesse française.

Créer notre propre monnaie numérique

Les français demeurent méfiants face aux cryptomonnaies. On ne sait effectivement pas trop quelle est la sécurité de la blockchain sur laquelle elles sont fondées et elles présentent un large risque de spéculation, ce qui n’est pas, à mon sens, indiqué en période de stagflation. Mais cette réticence s’explique par la volatilité de la monnaie, aussi pour rassurer les français, il faut que ce soit l’Etat qui la crée.

Relancer le tourisme y compris l’agro-tourisme

La France, pays du tourisme ! La pandémie a mis un coup d’arrêt durable au choix des touristes étrangers à se rendre dans notre pays. On sent récemment que l’activité frémit dans ce domaine, mais les statistiques démontrent que pour l’instant seuls les Européens semblent retrouver le chemin de Paris, plus que de la province d’ailleurs. Les Chinois notamment, qui avaient boosté le tourisme en France pendant tout le début du XXIème siècle, ont été les premiers à subir les mesures de confinement dus à la pandémie du COVID, d’autant plus que le bruit courrait que le virus provenait d’un laboratoire de Wuhan, ville du centre-est de la Chine.

Les américains, toujours pour des raisons de sécurité sanitaire ont déserté nos lieux touristiques et n’ont pas encore repris leurs voyages dans notre pays.

Le tourisme français doit être relancé. Avec l’industrie du luxe qui reste un des fleurons de l’économie française, le tourisme a toujours été un vecteur important de la réussite économique de notre pays. La lutte pour l’écologie, la recherche qualitative sur des produits « de saison » ne peut qu’aider aussi au développement de l’agrotourisme qui, parallèlement à la renommée de la cuisine française, permet à de nombreux étrangers de découvrir le savoir-faire agricole de nos territoires et la beauté de nos paysages.

Conclusion

Le monde évolue, c’est un constat. Mais parfois les progrès ne sont pas très identifiables et se traduisent plutôt par des régressions. Mai 1968 a ouvert une nouvelle ère, celle de l’exacerbation des libertés et de l’individualisme. On peut se féliciter d’être en progrès sur la question des libertés (même si quelques énergumènes prétendent que notre pays est une dictature !), mais avons-nous des raisons de douter des valeurs de l’individualisme égoïste dans une démocratie comme la nôtre qui est, rappelons-le, fondée sur la théorie du « Contrat social ».

Il est parfois bon, dans l’éternelle querelle des « Anciens et des Modernes » de se demander si les Anciens n’avaient pas vu particulièrement juste ! Et de revenir à des conceptions économiques et sociales inspirées par l’expérience, qui nécessitent certes un contrôle accru de l’État sur l’activité économique libérale, mais qui imposent aussi en contrepartie un contrôle réel sur l’exécutif, sur le gouvernement et sur le Parlement.

Notre société frappée par des crises extérieures se trouve face à l’obligation de se « réinventer » ou de passer sous la tutelle de grandes nations..Nous étions, il y a encore peu d’années, la 5e nation mondiale, nous pouvons retrouver notre statut mais pas en discours ou autres promesses, par des actions réelles et concrètes..Le peuple français l’a exprimé lors de la dernière élection, il veut un projet et un leader qui l’incarne..J’ai un rêve :que mon pays soit « créateur de valeurs et d’emplois », qu’il ne soit plus dépendant des « pétrodollars » ni des producteurs d’énergie étrangers, qu’il redevienne autonome et attractif, par son ambition réaffirmé.. « Yes, we can »

Bernard Chaussegros


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