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Évasion fiscale : Yves Bontaz, l’entrepreneur qui tire la sonnette d’alarme

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Michel Sapin annonce que, «du fait de l’amélioration de la coopération avec la Suisse, la question de la fraude fiscale appartiendra largement au passé d’ici 2 ans». Yves Bontaz, entrepreneur savoyard ayant créé un géant de la sous-traitance auto employant plusieurs milliers de salariés, pointe l’injustice de l’action des services fiscaux et le danger pour l’économie.

Entreprendre : En quoi considérez-vous que les déclarations du ministre sur l’efficacité de la chasse aux exilés fiscaux ne reflètent pas la réalité ?

Yves Bontaz :

Le fisc aujourd’hui s’attaque aux petits contribuables, qui avaient par sécurité placé en Suisse un peu d’argent, souvent moins de 500.000 €. Les grands fraudeurs fiscaux, eux, ont eu le temps en 3 ans de transférer leur argent sous d’autres cieux… le plus souvent à la demande des banques suisses elles-mêmes. Par ailleurs, la prescription en délai est souvent dépassée sur l’origine de l’argent (avant 2006), la rectification ne porte que sur les intérêts, de l’ordre de 1%. D’ailleurs, le montant rapporté par la “cellule spéciale” du Trésor public n’est pas supérieur à celui d’un contrôle classique.

Entreprendre : Quelle est selon vous la stratégie du gouvernement avec ces annonces ?

Yves Bontaz :

L’État sème la peur ! Ainsi, le pauvre contribuable a peur de la prison, de la ruine… les chiffres communiqués dans les médias étant énormes… et très faux ! C’est de l’intox pour affoler les gens et les amener, comme des moutons de Panurge, à se dénoncer alors qu’ils sont de simples citoyens travailleurs qui avaient mis de l’argent de côté. Et il faut quand même rappeler que la liberté individuelle existe et avoir un compte à l’étranger, par exemple en Suisse, est légal, à condition, évidemment, que les intérêts soient déclarés en France.

Entreprendre : Pourquoi jugez-vous que la politique fiscale actuelle est un danger pour notre économie ?

Yves Bontaz : 

Le gouvernement n’a pas conscience de s’attaquer au coeur des entrepreneurs, avec un acharnement fiscal d’une administration zélée et sûre de son bon droit. La croissance restera à 0% et le chômage augmentera en raison de cet acharnement fiscal. Personnellement, depuis des perquisitions dans mes usines et à mon domicile principal, j’ai investi à l’étranger plutôt qu’en France et je pense même à un départ total du pays. Il y a 3 ans, mes entreprises employaient 1.500 personnes en France et 300 dans le monde. Aujourd’hui, nous avons 3.000 salariés dans le monde… et 300 en France.


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