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ENO, spécialiste français de la plancha se met en procédure de sauvegarde


Il y a encore à peine 2 ans, ENO, basée à Niort dans les Deux-Sèvres, avait le vent en poupe et misait sur un avenir radieux à la plancha, celle-là même qui semblait pouvoir détrôner le sacro-saint Barbecue !

Laurent Colas et Antoine Thomas

Deux ans plus tard, l’entreprise a été contrainte de se placer sous la protection du tribunal de commerce, avec une mesure appelée «procédure de sauvegarde», c’est-à-dire que l’entreprise en difficulté suspend le paiement de ses dettes, l’entreprise n’est donc pas en cessation de paiement, mais elle doit faire face à un problème important, qui pourrait aller tout droit au dépôt de bilan.

Pourtant ENO est viable

Comment une entreprise florissante peut en arriver là ? Il faut reconnaître que les fondateurs de l’entreprise n’ont rien vu venir ! Devant l’énorme succès de la plancha par rapport aux barbecues traditionnels, et une croissance de 50%, Laurent Colas et Antoine Thomas cèdent aux désirs des revendeurs et augmentent considérablement le stock… et se retrouvent en 2024, avec plus de trois millions d’euros de stock invendus, le marché 2023 ayant tout d’un coup réduit la voile, la plupart des magasins spécialisés ont réduit, eux aussi les commandes…

Il s’agit d’une erreur de stratégie des dirigeants actuels, qui n’ont pas réagi assez vite, avec, en plus l’arrivée massive de produits chinois sur le créneau.

Les commandes reviennent

Tout n’est pas perdu, les jardineries et les magasins spécialisés passent de nouveaux des commandes et les perspectives à courts termes sont favorables, mais insuffisantes. Pour se sortir de cette impasse, il faut partir à la conquête de l’Europe et surtout de l’Amérique du Nord.

C’est l’ambition de nos deux fondateurs, qui viennent aussi de réduire les effectifs de l’entreprise, passant 70 salariés, en attendant des jours meilleurs.

ENO a réalisé en 2023, un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros, bien loin des 17 millions engendrés en 2022. Il n’est pas trop tard pour sortir ENO de ce mauvais pas, Laurent Colas et Antoine Thomas, savent, désormais que croissance et précipitation ne font pas bon ménage… Heureusement, il reste un produit magnifique, labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant et son label «Origine France Garantie», gage d’un sérieux de fabrication et uniquement sur le sol Français.

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