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Cosmétiques : les petits secrets de Loly

Voici le bien joli nom de l’aventure entrepreneuriale de Kelly Massol, parisienne d’origine antillaise qui a lancé en 2009 sa marque de produits pour cheveux texturés.

Entreprendre - Cosmétiques : les petits secrets de Loly

Voici le bien joli nom de l’aventure entrepreneuriale de Kelly Massol, Parisienne d’origine antillaise qui a lancé en 2009 sa marque de produits pour cheveux texturés.

Kelly Massol ou « Loly » est une jolie jeune femme aux cheveux bruns frisés, comme le sont souvent les chevelures des Antillaises et ceux de 6 personnes sur 10 dans le monde. Bouclé, ondulé, frisé ou crépu, ce type de cheveu demande des soins spécifiques. Kelly tient son idée…

Comment est née votre idée de création ?

Kelly Massol : J’ai arrêté mes études au Deug de droit pour des raisons financières. Tout en travaillant, je me suis prise de passion pour les cosmétiques. Il n’y avait pas d’offre naturelle pour entretenir les cheveux texturés, uniquement des produits pour les lisser. Je n’étais pas vraiment armée sur le sujet de la formulation, ni même sur celui de chef d’entreprise, mais je me suis lancée. Je suis une complète autodidacte. Et aujourd’hui, des écoles et des laboratoires m’envoient des apprenties en stage de formation ! Je gère toujours la formulation, c’est mon cheval de bataille pour des produits sans silicone, ni paraben, sulfates, colorants, huiles minérales, etc. Mais je ne travaille plus personnellement tous les aspects réglementaires, je passe maintenant par des professionnels de la question.

Quid de votre démarrage ?

K.M. : J’ai commencé comme artisane, en fabricant les produits à la main dans mon laboratoire. En 2012, j’ai créé la SAS, et le pas décisif fut 2015 avec l’industrialisation du process qui m’a permis de disposer de vrais stocks. Cela a permis aussi la structuration de l’entreprise et l’embauche d’un directeur commercial expérimenté. Deux ans plus tard, nous réalisions 1,8 million de chiffre d’affaires, un vrai coup d’accélérateur. Tout a été géré en autofinancement, sans levée de fonds, à la dure ! Cela a été plus compliqué, mais c’est beaucoup plus satisfaisant à terme. Résultat, nous sommes arrivés à 5,5 millions en 2020.

Et les principaux écueils rencontrés ?

K.M. : Pour moi, cela a clairement été le domaine des ressources humaines, car l’humain est complexe. Etre chef d’entreprise ne signifie pas être bon manager au quotidien. Avec un directeur commercial disposant de cette expérience et l’embauche d’un RH pour cadrer le tout, je suis à présent ravie de pouvoir me reposer sur eux pour cette partie. A partir d’une dizaine de salariés, je conseillerais aux jeunes de se faire aider par un pro ou de bénéficier d’un mentoring. Les autres écueils sont de nature différente : le refus systématique des banques à mes demandes de prêt et le refus des entreprises françaises à fabriquer mes produits. L’usine est donc en Belgique, près de la frontière française. Au début, personne ne croyait au marché.

Comment expliquer un tel essor, de 350 K F à 5,5 M €?

K.M. : Au delà des produits en tant que tels, je pense qu’au début, la construction de la communauté Instagram de 120 000 fans grâce au marketing d’influence a joué un grand rôle pour faire connaître notre gamme. Ce réseau très visuel permettait de montrer de belles boucles et frisures et de créer un vrai mouvement. Les digital native brands comme nous naissent, construisent une clientèle sans être tributaires des distributeurs traditionnels.

Cela donne une vraie chance à de nouvelles marques. D’ailleurs, 20% de nos ventes se font toujours en ligne. Depuis 2020, nous sommes aussi chez Monoprix, leur 8ème marque en capillaire. Nous avons aussi frappé un grand coup avec une publicité nationale, en télé et dans le métro pour devenir un acteur majeur sur ce marché où tous les grands groupes internationaux sont présents. Il va y avoir une croissance exponentielle dans les prochaines années, car notre marque « Les secrets de Loly » est en avance sur la tendance du naturel.

Vie professionnelle-vie privée, tout est possible ?

K.M. : Mère de famille et chef d’entreprise, c’est possible ! La maternité peut ralentir le tempo – j’ai 2 enfants de 4 et 5 ans -, mais elle apporte une perception différente. Quand on vit projet après projet, tout est toujours urgent. J’ai pris 5 jours de congés pour le premier bébé, trois semaines pour le second, mais pourtant, tout a changé. Les salariés ne sont plus mes enfants, mes relations avec la nouvelle équipe sont plus professionnelles et ma réaction par rapport à l’urgence s’est modifiée. Après tout, nous vendons des produits capillaires, pas des organes ! La maternité m’a appris à relativiser, j’ai gagné en maturité, je grandis avec mes clients et mes collaborateurs, et cela allège la charge mentale et évite l’épuisement.

Il s’agit d’une nouvelle étape intéressante, car la boîte a vraiment changé de visage, avec de nouveaux locaux, une culture d’entreprise qui commence vraiment à naître et la création d’un univers. Nous ne sommes plus une startup et on l’assume ! Nos projets sont en cours : lancer des formats professionnels pour les salons de coiffure, travailler avec les CFA pour développer le marché, consolider la France avant de passer à l’Europe, puis à l’international avec les Etats-Unis.

Propos recueillis par Anne Florin


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