Émile Cornilleau possède déjà une solide réputation dans sa région (Oise) et son petit atelier affiche complet. Nous sommes dans les Trente Glorieuses et la société de consommation tourne à plein régime.
Tournant majeur
C’est alors que l’un des plus grands magasins de Paris, le BHV, cherche à se diversifier et pense ajouter un rayon sport à ses activités et cherche à fabriquer des tables de ping-pong. Ne trouvant pas de fabricant, elle frappe sur les conseils d’une entreprise à la porte d’Émile Cornilleau et lui commande 300 tables de ping-pong en mai 1969, pour les vendre dès le mois de novembre 1969, une mission quasi impossible, mais Cornilleau (surtout le fils Pierre) va forcer son père à relever le défi, alors que l’entreprise ne possède ni la trésorerie, ni les outils pour produire ce type de commande.
Ils vont investir toutes leurs argents (et leurs économies) dans ce projet, prenant un risque considérable. Le pari est tellement réussi, que le BHV va passer beaucoup d’autres commandes ainsi que d’autres grands magasins, les tables de ping-pong Cornilleau viennent de naître !
Jacques Secrétin, tournant décisif
L’entreprise ne veut pas devenir simplement un fabricant, la famille Cornilleau voit plus loin et elle veut devenir une marque. En prenant comme partenaire le grand champion français du tennis de table, Jacques Secrétin, ce dernier va faire passer Cornilleau dans un autre monde.
Cornilleau obtient une notoriété mondiale et ce sera le début d’un partenariat avec les plus grands champions de la discipline, dont par la suite le plus grand pongiste du monde, Jean-Philippe Gatien.
Cornilleau veut démocratiser le tennis de table
En 1988, la famille Cornilleau innove encore en proposant une nouvelle gamme accessible au grand public. Pour ce faire, il utilise un nouveau matériau utilisé dans l’univers du bâtiment, le stratifié massif ! L’entreprise lance alors une gamme de table outdoor, qui résiste à toutes les conditions climatiques, du jamais vu.
Cornilleau abandonne le marché des supermarchés
Ce qui aurait pu tuer l’entreprise va, au contraire, la solidifier ! Michel Zany, qui entre dans la société en 1990 (et actuel PDG), fait un état des lieux de l’entreprise familiale, et suite à un revirement d’une grande chaîne qui abandonne une grosse commande, annonce à la famille Cornilleau, qu’il faut abandonner le marché des supers et hypermarchés, qui étaient jusque-là, une grosse part du chiffre d ‘affaires et se tourner vers le moyen et haut de gamme, en se tournant vers les chaînes de magasins de sport.
La concurrence s’est organisée et vient perturber les plans de l’entreprise, mais Pierre Cornilleau va sortir l’arme absolue au nez et à la barbe des concurrents, la table compacte, ce sera un succès planétaire.
Visionnaire dans l’âme, le groupe va alors se tourner vers l’international, l’entreprise est désormais présente sur les 5 continents et dans plus de 80 pays.
De nos jours Cornilleau vend plus de 100 000 tables chaque année.
Au tour du baby foot
En 2000, Michel prend les rênes de l’entreprise, suite au départ à la retraite de Pierre Cornilleau. C’est Michel Zany qui va ouvrir l’entreprise à de nouveaux marchés et à de nouveaux produits. Tout en continuant d’être leader du secteur de la table de ping-pong, Cornilleau devient fabricant de raquettes de loisirs et en 2019, fabricant, et c’est encore innovant, de tables de billard résistantes aux intempéries. Depuis, la société décline ses offres en proposant aussi un baby-foot d’extérieur, s’appuyant sur un savoir-faire de l’entreprise depuis près de 80 ans.
Cornilleau possède désormais deux filiales commerciales à l’étranger, l’une créée en 2019 aux Etats-Unis, la seconde, créée en 2023 au Royaume-Uni. L’entreprise Cornilleau emploi aujourd’hui 120 personnes pour un chiffre d ‘affaires de 40 millions d’euros, dont 55% à l’export.