Créé en 2008, Enertime (1,4 M€ de CA, 20 salariés) est le seul acteur français, et l’un des quatre au monde, maîtrisant la technologie ORC (Cycle organique de Rankine) pour la production d’électricité renouvelable.
Sa technologie équipe des installations industrielles qui peuvent autoproduire jusqu’à 30% de leur électricité par récupération de la chaleur, ou des agglomérations.
Détenue à 52% par les fonds Siparex, Calao Finance et Amundi PEF, Enertime est active en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Avec seulement 10% du CA à l’export, essentiellement en Asie, l’objectif de la PME est d’atteindre 50% d’ici 2016. Son P-DG Gilles David, ingénieur électricien, qui a passé une grande partie de sa carrière à l’étranger, avant de créer l’entreprise, a d’ailleurs accompagné François Hollande aux Philippines en février.
Quelle organisation a nécessité la commercialisation de votre solution à l’international ?
Gilles David :
Nous avons d’abord recruté de jeunes collaborateurs avec une expérience à l’international, maîtrisant l’anglais et souvent une autre langue, espagnol, chinois, russe… Nous avons ensuite réalisé un site Internet multilingues et travaillé sur son référencement. Le reste s’est mis en place grâce à l’expérience de l’équipe de direction.
Pourquoi l’entreprise a-t-elle participé à la visite présidentielle aux Philippines ?
Gilles David :
Nous travaillons avec l’État philippin et l’Institut international du Riz, installé au sud de Manille, sur une technologie de centrale utilisant la paille de riz pour produire de l’électricité depuis 2010. Nous avons bénéficié d’un don du gouvernement français accordé en 2012 pour étudier la mise en oeuvre de notre technologie aux Philippines. Cette étude s’est achevée en fin d’année dernière. Cette technologie est particulièrement pertinente pour l’accès à l’énergie dans les îles philippines tout en étant neutre en CO2. Elle donne des revenus supplémentaires aux paysans et évite la pollution liée à la combustion de la paille dans les champs à la fin de la récolte.
Les PME comme la vôtre doivent-elles impérativement miser sur l’export pour accélérer leur croissance ?
Gilles David :
Les PME industrielles qui développent des technologies innovantes pour la transition énergétique sont obligées d’aller à l’export si elles veulent survivre. Sauf cas particuliers, il n’y a pas de place pour elles sur le marché français. Dans tous les cas, le marché français est trop petit pour permettre à une entreprise d’être compétitive vis-à-vis de concurrents étrangers qui ne manqueront pas de venir un jour s’installer en France.