Grâce à deux acquisitions récentes, le groupe français Vacalians est désormais le leader européen de l’hôtellerie de plein air avec 245 M€ de CA, devant European Camping Group. Christophe Alaux, président du directoire, détaille le positionnement du groupe dans le cadre de la consolidation en cours dans le secteur.
Quel est le sens de vos récentes acquisitions (Vacanselect, Amac) ?
Nous avons une légitimité en France, mais il nous manquait une clientèle nord-européenne pour développer notre puissance de distribution – le rachat de Vacanselect y répond. Quant à Amac, l’objectif était de monter en gamme avec des produits 4 à 5 étoiles. Nous voulons placer Vacalians au centre du dispositif de consolidation du marché en Europe. On est l’un des rares groupes à avoir fait le choix de marques fortes pour ne pas rester une plateforme de distribution.
Quelles sont les caractéristiques de Vacalians ?
Nous sommes le leader européen avec 31 000 emplacements, avec des positions de leadership en Europe du Sud (Italie, Espagne, Croatie). Nous sommes présents en France et à l’étranger, et notre clientèle est à la fois française et nord-européenne. On est en position d’être l’agrégateur du marché européen.
Quels sont vos métiers ?
Nous sommes opérateur de campings en propre et en franchise (50 %) sous les marques Tohapi et Amac, distributeur (34 %) – nous détenons des mobil-homes ou des tentes situés dans des campings indépendants –, et nous avons une marketplace (15 %), qui nous permet de commercialiser les mobil-homes des campings indépendants.
Quel est votre objectif ?
Nous allons poursuivre la consolidation du secteur, et accélérer notre développement en Europe, en poursuivant notre politique d’acquisition de campings en Italie, en Croatie, en Espagne et au Portugal. Nous ciblons ces zones-là pour avoir une empreinte européenne.
Comment vous êtes-vous adapté aux nouveaux modes de consommation ?
Au-delà du camping avec la piscine et le soleil, on vend de plus en plus des destinations. Au camping du Pilat, vous avez la dune et le bassin d’Arcachon, mais on vend aussi ce qu’il y a autour : l’histoire de Bordeaux, les vignobles du Médoc, la forêt landaise, le surf… Le camping n’est qu’un prétexte : on propose de plus en plus d’occasions de faire autre chose.
Comment votre clientèle a-t-elle évolué ?
Il y a une montée en gamme des campings. Le prix moyen a tendance à augmenter. Très lourds investissements dans les campings : base nautique, spa, restaurants… On maintient une vraie diversité : sur les 31 000 emplacements, nous proposons 5000 emplacements nus.
Quels changements avez-vous observé dans les habitudes de consommation ?
On assiste à un morcellement des vacances, avec un développement fort des demandes pour la moyenne (avril-juin) et basse saison (septembre-octobre).
Combien de temps faudra-t-il au marché pour se structurer ?
Dans tous les secteurs, les leaders ont une part de marché assez proche : banque (15-20%), grand distribution (18-28 %), compagnies aériennes (20-25 %). Nous sommes à moins de 5 %. Mécaniquement, tant qu’on n’est pas à 15 %, la consolidation ne sera pas terminée. En revanche, la consolidation ne sera pas toujours capitalistique, d’autres formes émergeront.