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Brigitte Henriques, au nom du Sport

(Nasser Berzane/ABACAPRESS.COM)

Elle est la première femme à diriger le Comité National Olympique Français. Ce que beaucoup voient comme une exception est en réalité, chez Brigitte Henriques, l’aboutissement d’une réelle ambition, d’une volonté affirmée de servir le mouvement sportif et de faire de sa passion pour le sport un vecteur de rassemblement des clubs, des fédérations et de toutes celles et ceux qui œuvrent pour le sport dans notre pays.

De polémiques en tentatives de déstabilisations, d’attaques démultipliées aux débats puérils qui n’en finissent pas de ternir l’image du sport français à quelques mois seulement d’accueillir les JOP 2024, la Présidente Henriques fait face et se tient là, debout et bien déterminée à poursuivre sa mission : «  Ce que j’aime, c’est être proche des gens. Proche de celles et ceux qui font le sport et qui transmettent aux jeunes générations les valeurs de respect, de dépassement de soi, de passion. Ce que j’aime, c’est ça : être sur le terrain pour valoriser aussi tous les éducateurs, tous les bénévoles et toutes celles et ceux qu’on ne voit pas toujours mais qui dans l’ombre nous mettent dans la lumière et nous donnent confiance dès le plus jeune âge ».

Alors, oui, brigitte Henriques est ciblée. Elle a été touchée. Mais non, Brigitte Henriques n’est pas coulée. Parce qu’il faut bien le dire, ici dans les pages d’un media qui promeut l’entreprise : lorsqu’une femme prend le contrôle, elle peut faire peur. Elle peut inquiéter soit la virilité des uns, soit le manque d’humilité des autres. Depuis son élection, l’ancienne athlète a gardé certains réflexes qui lui permettent aujourd’hui d’affronter quelques vents contraires et de garder le cap pour rester active sur le terrain avec cette force qui la caractérise : avancer et conserver la possession du ballon pour cadrer et marquer.

Marquer sa mandature, sa mission, marquer aussi les esprits et nourrir les passions.

Si certains l’ont cru à l’arrêt, la voilà qui revient avec un message clair : STOP. C’est ce dont il a été question lors de la conférence de presse du mardi 4 avril 2023 au CNOSF. On siffle la fin de la récréation et on revient à notre feuille de route commune : servir le sport. Rien que le sport, toujours le sport. D’abord pour le meilleur et n’en déplaise aux partisans du pire. Ce sport si ambitieux, si précieux. Celui lui qui sait casser les codes, bouger les lignes et bousculer les préjugés. Ce sport qui rassemble, qui fait gagner.

Selon l’Observatoire de l’Economie du Sport, le sport en France, c’est plus de 360.000 associations sportives recensées et une filière qui compte 448.000 emplois dont 115.000 répartis dans les associations. Alors que la route vers les JOP Paris 2024 se fait de plus en plus précise avec un budget de 120 millions d’euros consacré à la thématique par le Ministère des Sports, la question de l’héritage se pose et habite chaque déplacement du mouvement sportif tourné unanimement vers cette notion. Que va-t-on transmettre, garder de cette fête sportive planétaire ? « Ce qui est essentiel de construire ensemble, c’est le lendemain des JOP. Les fédérations œuvrent sans relâche à construire un sport indispensable à notre quotidien et porteur, vecteur de valeurs sociétales puissantes pour une jeunesse qu’il faut accompagner et embarquer » explique la Présidente qui sait que les JOP vont séduire de nouveaux licenciés qu’il faudra être en mesure d’accueillir dans les clubs. Là où tout commence.  

Le CNOSF, trait d’union entre le monde du sport et les décideurs politiques

Cette semaine, elle a d’ailleurs décidé de revenir aux sources. C’est effectivement auprès de la jeunesse accompagnée de trois Ministres : Madame Amélie Oudéa-Castera, Madame Geneviève Darieussecq et Monsieur Pap Ndiaye qu’elle s’est rendue au Zénith de Paris le 3 avril dernier pour le lancement de la SOP 2023, organisée notamment par le CROS Ile-de-France, qui réunissait 1500 élèves des 3 Académies franciliennes. On l’a alors retrouvé dans son élément, sur le terrain avec une balle au pied et toujours cette envie d’aller échanger avec les pratiquants et les enseignants, elle qui a été prof d’EPS. Dès le lendemain, elle rejoignait d’ailleurs l’établissement où elle a enseigné pendant tant d’années et avec lequel elle garde un lien si particulier : le lycée hôtelier René Auffray de Clichy.  De ces échanges, elle nous confiera : « Je n’ai jamais coupé le contact. J’ai toujours pris des nouvelles et garder le lien avec mon établissement et ceux que j’ai pu y croiser. Ce sont des instants de vie précieux et c’est ce qui m’a forgée également. Transmettre, partager et se surpasser par le sport : tout ce que j’aime ».

Oui, le sport fait grandir. Mais il peut aussi faire souffrir. Lors des 50 ans du CNOSF le 28 mars dernier, dans son discours, elle explique : « voilà, on a voulu grandir, nous voilà grand. Il faut désormais prendre nos responsabilités et assumer notre mission pour marcher sans qu’on nous prenne la main ».  A l’estrade, Henriques rappelle ses engagements et sa volonté à aller jusqu’au bout de sa feuille de route, celle pour laquelle on l’a élue. Parce que oui, elle n’a pas été nommée. Elle n’a pas été cooptée. Elle a été élue après avoir fait campagne, mené la bataille. Celle des idées et celle d’un sport en action.

Sa fin de semaine est le début d’un chantier immense : celui des violences sexuelles dans le Sport.

Ce jeudi 6 avril 2023, sur scène, à la Maison du Sport Français, elle lance aux côtés de Catherine Moyon de Baecque les Premières Assises internationales de lutte contre les violences sexuelles dans le Sport et rappelle savoir « l’engagement et l’implication de l’ensemble des fédérations et des structures territoriales du CNOSF dans ce combat. Ensemble, il faut continuer, échanger, partager les bonnes pratiques afin de coordonner nos initiatives car c’est unis que nous pourrons construire pour les générations à venir un sport sans violence. Un sport sans déviance ».

Et si la clé était justement là ? Ne pas dévier du chemin tracé et garder le cap pour qu’à travers cette Présidence féminine, la première de l’Histoire, les idées continuent à se transformer en actes. Et les actes en héritage. Un héritage dont nous serions toutes et tous garants. Un héritage inspirant et impactant. 

Crédits photo : CNOSF, BPCE

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