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Discuter moins, exécuter d’avantage… et revenir à du bon sens

Entreprendre - Discuter moins, exécuter d’avantage… et revenir à du bon sens

La France est un pays d’idées, anciennes ou nouvelles, ignorées ou largement reprises, populaires ou combattues, utopiques ou de bon sens. Et les Français aiment bien rêver.

 Par contre, sa principale faiblesse est l’exécution. Car ces idées et, très souvent, les projets qui sont conçus par la suite, ne sont presque jamais mis en œuvre. Plus que de mots et de discussions, la France a besoin d’actes.

 Parfois, je finis par me demander, si la personne exprimant un souhait, veut être prise au mot, ou si elle avance simplement une « idée en l’air ». Comme souvent mes amis s’étonnent, quand, dans une soirée mondaine, je promets de m’occuper de quelque chose, je le fais réellement et je reviens vers la personne, toute surprise, pour lui parler de l’avancement, voire du résultat de mes démarches. C’est mon côté allemand !

 Or, la mise en œuvre d’un projet ou, plus large encore, d’un programme, se prépare, se gère et se contrôle. Surtout pas en commandant une autre étude, la meilleure façon de remettre en question, de reporter, ou simplement, de tuer le projet et de ne rien faire.

 La gestion de la mise en œuvre se fait à partir d’un plan d’action détaillé, affichant des objectifs, les principales étapes, les résultats intermédiaires attendus, les responsables et les délais. L’accompagnement se fait par un ou plusieurs chefs de projet ou des consultants spécialisés qui animent des réunions d’avancement régulières. Enfin, les résultats se mesurent et se comparent par rapport aux objectifs et, avec une mentalité de progrès, par rapport à une situation antérieure. Combien de projets de gouvernement s’appuient sur une gestion aussi professionnelle et serrée ?

 Compte tenu des difficultés des politiques à réaliser leurs objectifs affichés et à les mettre en œuvre, dans le détail et en respectant les délais, …pourquoi ne pas créer un Ministère du contrôle (de gestion), rattaché directement au Premier Ministre et aidant tous ses collègues à avancer conformément à leur plan d’action ? Pourquoi ne pas étendre le rôle de la Cour des Comptes à un accompagnement et un contrôle des projets plus systématique ?

 Cet essai contient plus d’une centaine de propositions – majeures, mineures, utopistes, idéalistes, réalistes, souvent de bon sens. Il est facile de les hiérarchiser et de les positionner sur une matrice : dans une dimension, en fonction de leur impact fort, moyen ou faible pour le progrès et la réussite du pays ; et dans l’autre, en fonction de la difficulté et des résistances fortes, moyennes ou faibles, pour les mettre en œuvre ; et de choisir les priorités en fonction de leur positionnement. Et d’en sélectionner quelques-unes, surtout pas plus que 5 ou 6, dont une ou deux susceptibles de connaître des résultats rapides, et de tout faire pour réussir leur mise en œuvre !

 Il se dit, ce qui est peut-être vrai, que les Allemands manquent d’idées et qu’ils sont beaucoup moins créatifs que les Français. Mais je peux vous assurer : en matière d’exécution, ils sont excellents ! Et arriver en France à plus d’exécution de ce qui reste souvent des promesses des politiques, reviendrait à répondre à un des souhaits les plus ardents des Français…et contribuerait peut-être, à terme, à les réconcilier avec la classe politique.

  Et puis, la plupart des Allemands sont, comme moi, « pragmatiques » et peu dogmatiques, voire idéologiques. Autrement dit, ils se font guider souvent par le bon sens ! Dans son livre « Douce France où est passé ton bon sens ? » la journaliste Sonia Mabrouk déplore, en citant sa grand-mère que « tous ces gens qui gouvernent nos vies apportent plus de problèmes que de solutions »…et constate que « si le bon sens irrigue les discours, il est totalement absent des prises de décision ».[1] Je partage totalement cette perception.

 Car la France est aujourd’hui gouvernée, au niveau de la classe politique – élus et fonctionnaires confondus – par une élite très restreinte, très intelligente, parisienne, mais vivant en vase clos et totalement dépourvue de ce qui donne le bon sens : l’expérience de la vraie vie.

 Avec un cursus classique d’énarque, passant par un poste de Conseiller au cabinet d’un Ministre, de Préfet ou de Maire, avec disponibilité permanente, jour et nuit, en contrepartie de l’espoir d’être coopté par une personnalité dont la carrière politique est en pleine ascension.

 Mais développer du bon sens est plutôt le résultat d’expériences autres que les connaissances acquises à l’école ou en vase clos. En commençant par le vécu, de « brassages sociaux » au sein du quartier résidentiel, de l’école et, dans un passé déjà plus lointain, du service militaire (peut- être à remplacer par un service civique plus important, rien que pour cela ?). Puis par le côtoiement au quotidien de Français appartenant à la « vraie vie » : artisans, postiers, chauffeurs, policiers, pompiers, éboueurs, soignants, etc. Enfin, grâce à des expériences personnelles, accumulées avec la progression de l’âge, et des réussites comme des échecs. Et le bon sens conduit à relativiser les choses…et à chercher des solutions plutôt qu’à évoquer des problèmes…et à privilégier des solutions souvent étonnamment simples et pratiques.

 Donc allons-y : exécutons et laissons-nous guider par le bon sens !


[1]Plon 2019

 

Axel Rückert

Extraits du livre Faire réussir la France que j’aime, propositions du plus Français des Allemands, disponible sur www.fairereussirlafrancequejaime.com ou sur Amazon


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