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Angers, la Silicon Valley française des objets connectés


Faire de la France un acteur majeur sur un marché mondial de l’Internet des objets estimé à 300 Mds€ à l’horizon 2020, c’est le pari de cet accélérateur industriel prometteur.

Entreprendre - Angers, la Silicon Valley française des objets connectés

Faire de la France un acteur majeur sur un marché mondial de l’Internet des objets estimé à 300 Mds€ à l’horizon 2020, c’est le pari de cet accélérateur industriel prometteur.

La nouvelle France industrielle est-elle née ? François Hollande, Emmanuel Macron et Axelle Lemaire ont ainsi fait le déplacement à Angers pour l’inauguration de la Cité des objets connectés (COC) le 12 juin dernier. Rien de moins.

C’est que l’enjeu est de taille : comment éviter que les nombreuses start-up françaises, qui ont vu le jour dans l’Hexagone, comme Sigfox, Netatmo, Parrot ou Withings, partent fabriquer leurs produits en Chine ou en Californie ?

Aider les start-up

«Le but de la COC est de réunir dans un même lieu tout ce dont ont besoin les entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans la création d’un objet connecté», explique Thierry Sachot, président de la COC.

Concrètement, il s’agit d’aider les porteurs de projets à passer le plus vite possible les étapes, de l’idée à la production en passant par le prototypage, l’industrialisation et la présérie. Dans un bâtiment de 8.300 m², dont 1.800 sont actuellement opérationnels, sont regroupés un espace de coworking pour héberger les start-up (qui s’acquittent d’un loyer mensuel de 300 €) et d’un fablab équipé d’outillages, de machines de découpe et d’imprimantes 3D.

Outre l’environnement matériel, les porteurs de projets sont entourés des compétences métiers nécessaires à la conception de produits intelligents. «C’est un concept d’accélérateur industriel. Un lieu où on accompagne les start-up et les porteurs de projets à accélérer la traversée de tous les cycles de vie d’un produit». La COC compte ainsi accompagner 40 projets dès cette année, et avoir 170 entrepreneurs abonnés simultanément d’ici à 2019, avec un budget de 7 M€ sur 3 ans.

Initiative privée

La COC est financée et administrée par une société privée réunissant 17 actionnaires, menés par Paul Raguin, patron du groupe angevin Eolane (400 M€ de CA, 3.500 salariés), le n°2 européen de la sous-traitance électronique professionnelle. Au lancement, c’est d’ailleurs l’état-major de l’industriel qui assure l’encadrement du projet.

Thierry Sachot n’est autre que le directeur général d’Eolane. L’entreprise est déjà impliquée dans le domaine des objets connectés, produisant, entre autres, les Pops d’Orange ou des boîtiers Beacon (permettant aux commerces de proximité d’interagir avec les smartphones des chalands).

Ce projet privé, mais largement soutenu par la force publique (la collectivité a acheté le site pour 4 M€), est unique en Europe. Au niveau collectif, il vise à la réindustrialisation : «En misant sur la réactivité et sur les distances, nous devons être capables de rapatrier, à terme, 40% de l’activité sur le territoire, estime ainsi Thierry Sachot. C’est difficile à dire mais, d’ici 5 ans, si 20% des projets sont réalisés, cela peut représenter 400 à 500 emplois sur la région».

Mais c’est également le moyen de soutenir et de développer une filière industrielle. Rien d’étonnant donc à ce que, parmi les actionnaires fondateurs, on compte les opérateurs de téléphonie Orange et Bouygues.

En route vers le label French Tech

Après Bordeaux, Lyon ou Nantes, Angers va-t-elle rejoindre la liste des 13 métropoles labellisées French Tech. François Hollande l’a en tout cas affirmé, lors de l’inauguration de la Cité des objets connectés. Michel Perrinet, président d’Octave, éditeur de logiciel de gestion, a été chargé par Christophe Béchu, président de l’agglomération Angers Loire Métropole, de conduire la candidature d’Angers et, à terme, de développer des synergies avec les métropoles voisines, Nantes et Rennes, afin de conforter et promouvoir le dynamisme numérique du Grand Ouest.

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