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Inès de la Fressange, de mannequin à femme d’affaire, un parcours d’exception

Inès de La Fressange, c’est beaucoup plus qu’un nom ou une marque, c’est une personnalité qui pétille, une élégance moderne, un style « made in Paris », un humour jamais déplacé. Elle est une parfaite représentation des femmes d’affaires françaises d’aujourd’hui, conjuguant les joies et les aléas d’une vie professionnelle passionnante et d’une vie de famille comblée.  

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Inès de La Fressange, c’est beaucoup plus qu’un nom ou une marque, c’est une personnalité qui pétille, une élégance moderne, un style « made in Paris », un humour jamais déplacé. Elle est une parfaite représentation des femmes d’affaires françaises d’aujourd’hui, conjuguant les joies et les aléas d’une vie professionnelle passionnante et d’une vie de famille comblée.
 

Sur tous les fronts

Car l’ex-mannequin vit à 100 à l’heure sur tous les fronts. Déjà créatrice de sa marque, ambassadrice de L’Oréal et de Roger Vivier, Inès de La Fressange, poursuit actuellement sa collaboration réussie avec Uniqlo et vient de lancer la saison automne-hiver de la griffe avec soixante-dix pièces, réparties en deux collections : « Petite Parisienne », une ligne pour tous les jours avec les indispensables de la saison faciles à mixer et « Note Parisienne », une ligne plus sophistiquée qui décline le noir en smokings, vestes et robes. Déjà un succès pour celle qui a démarré sur les podiums…

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Inès de La Fressange, le « mannequin qui parle »

 Dans l’absolu, à ses débuts pourtant, elle était trop grande, trop maigre, trop masculine. La mode des années quatre-vingt préférait les belles blondes à la chevelure de lionne.

Pourtant, Inès de la Fressange est devenue « la » première mannequin star de l’histoire de la mode. Parce qu’elle a inventé un style, une allure et révolutionné la manière de défiler. Baptisée « le mannequin qui parle », elle a séduit, au-delà du monde de la mode, par son naturel, son humour et son franc-parler.

Inès se souvient : « Je savais que je n’étais pas un enfant désiré, et dans ma carrière, tout s’est fait un peu comme ça… J’ai éprouvé un sentiment d’usurpatrice. Le métier de mannequin favorise ce sentiment : on travaille beaucoup, on gagne beaucoup d’argent, sans posséder de savoir. »

 

Inès de La Fressange, égérie de Chanel

Après une enfance romanesque dans la haute société parisienne, elle rencontre en effet les plus grands couturiers (Karl Lagerfeld, Christian Lacroix…) et les plus grands photographes (Paolo Roversi, Guy Bourdin…), elle devient l’égérie incontestée de la maison Chanel de 1983 à 1989.

Dans sa biographie « Profession mannequin : Inès de La Fressange, conversations avec Marianne Mairesse » publiée en 2002, elle confie les dessous d’un métier parfois sinistre qui, avoue-t-elle, lui a finalement apporté peu d’épanouissement. « Je me souviens qu’à l’époque, Sonia Rykiel était prépubère, Jean Paul Gaultier encore bébé… Et moi, j’étais une exception. Tous les mannequins étaient américains ou suédois, j’étais française. Elles arrivaient sur le podium avec la main sur la hanche, moi avec mon chien. Elles avaient de longs cheveux blonds, moi j’étais brune à cheveux courts. Il y avait de la diversité, les filles avaient des prénoms. Aujourd’hui, on cherche des mannequins interchangeables, elles doivent s’effacer pour présenter un style… »

C’est certainement parce qu’elle n’a jamais souhaité s’effacer, que notre figure du monde de la mode a créé ensuite sa propre maison comme styliste, sans jamais se prendre au sérieux, ni mettre son ego en avant.

Inès de La Fressange, la styliste qui sait rebondir

 En 1991, elle crée sa propre griffe, « Inès de La Fressange » et sa propre boutique de prêt-à-porter au 12 de l’avenue Montaigne dans le 8e arrondissement de Paris, en association financière avec le groupe de luxe Orcofi. Son succès est immédiat en France, aux États-Unis et au Japon.

Mais, tout n’est pas rose pour autant. Avant de devenir la femme d’affaires que l’on connait aujourd’hui, Inès de La Fressange doit faire face en 1999 à une rude épreuve. Comme beaucoup de grands patrons de l’industrie ou du monde économique en général, il a fallu qu’elle plonge d’abord pour mieux remonter à la surface ensuite.

Licenciée de sa propre marque par les actionnaires majoritaires de sa griffe, elle a dû faire comme tout le monde dans ce cas-là, se rendre à l’ANPE pour toucher le chômage. Elle raconte : « Quand j’ai été licenciée de ma propre marque, je n’avais plus que mes Assedic. J’étais à découvert. Bon, je ne mourrais pas de faim, j’avais un appartement. Mais j’ai vu ce que c’était que d’attendre à l’ANPE.

Autour d’une table, avec d’autres, je devais expliquer mon parcours : Je m’appelle Inès, j’avais une boutique avenue Montaigne… J’ai dû me mettre à envoyer des lettres avec mon CV. J’étais styliste et, du jour au lendemain, je ne pouvais plus utiliser mon nom, car d’autres gens en étaient propriétaires. » Courageuse et déterminée, elle devra attendre 14 ans avant de pouvoir y retravailler. En effet, fort heureusement, sa marque est rachetée en 2013 par Fabrice Boé, ancien président de Prisma Presse, ancien dirigeant de Lancôme et Hermès, accompagné d’un pool d’investisseurs.

Inès de La Fressange, la femme d’affaires épanouie

Force est de constater que tout ce que touche Inès se transforme en or. Rappelez-vous, c’est en 2010 qu’elle écrit « La Parisienne » (Flammarion). Le succès est là encore au rendez-vous en France comme à l’étranger, avec un ouvrage traduit dans une vingtaine de langues qui s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde !

Grâce à cette publication, à 53 ans, elle devient alors, partout dans le monde, ce qu’elle a toujours été depuis ses premiers pas sur les podiums : le symbole de la Parisienne chic. L’ex-Top souligne : « Pendant longtemps je n’y ai pas cru, je me disais que la Parisienne était comme les autres femmes. Mais elle arrive à faire un look avec des vêtements pas chers. Elle sait se mettre en valeur plutôt que mettre en avant les vêtements ». Qu’elle défile, crée, écrive ou conseille, la belle Inès multiplie toujours les réussites.

Comme c’est encore le cas depuis 2014 avec Uniglo. Comment expliquer un tel succès ? Pour le directeur artistique d’Uniqlo, Naoki Takizawa, « les personnes qui ont acheté cette collection ont voulu acheter un bout de l’histoire d’Inès ».

L’ex-mannequin, qui conseille toujours le chausseur Roger Vivier, travaille actuellement aux prototypes d’une dizaine de sacs à main en cuir, qui seront eux aussi fabriqués par un maroquinier français. Et quant à la marque qui porte son nom, l’ouverture d’une première boutique « Inès de La Fressange » est prévue à Paris cette année et entretemps, la griffe est déjà distribuée dans les grands magasins du monde entier.

Avec Inès revenue à la direction artistique et ce modèle de développement sous licence, l’entrepreneur Fabrice Boé vise pour cette jeune enseigne un volume d’affaires de plus de 200 millions de dollars (144 millions d’euros) en 2015 et de 1 milliard « d’ici quelques années ». Pas question, donc pour Inès, à bientôt 58 ans, de lever le pied pour le moment. « Tous les ans, je prends la bonne résolution de me la couler douce. Et puis il y a des opportunités formidables », lance-t-elle avec son sourire si franc et naturel.

Quand on vous dit qu’Inès est devenue plus qu’un modèle et une marque, on ne se trompe pas. De muse à égérie, voilà une femme « une vraie », qui est devenue tour à tour un symbole, une référence et un exemple pour les Françaises que nous sommes sur plusieurs générations !


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