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Startups françaises : visez la Chine !

Entreprendre - Startups françaises : visez la Chine !

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Lorsque le président français Emmanuel Macron a souhaité faire de la France une « Startup Nation » en 2017, le mouvement « Mass Entrepreneurship and Innovation » proposé par le Premier ministre chinois Li Keqiang devenait une tendance depuis plus de deux ans.

Les deux pays espèrent que les jeunes entrepreneurs seront en mesure de redynamiser le moteur économique. Dans ce contexte, la création de startups, la construction d’espaces de coworking et la croissance d’un secteur « services aux entrepreneurs » ont atteint un nouveau record dans les deux pays.

Les deux gouvernements ont apporté un soutien politique aux startups. Le gouvernement chinois a mis en place des subventions aux démarrages, des réductions d’impôts, des bureaux et des laboratoires gratuits, des appartements pour talent et diverses mesures pratiques visant à encourager les étudiants et les chercheurs à créer leur entreprise. A Shanghai, ces politiques ont même récemment été étendues aux entrepreneurs étrangers ayant obtenu leurs diplômes chinois. La prochaine étape consistera à attirer des talents étrangers pour créer une entreprise en Chine, via un visa talents. La France est en avance sur ce point : le lancement du « French Tech Visa » en 2017 a fait bénéficier des centaines d’entrepreneurs étrangères qui souhaitent créer en France. En outre, La French Tech a également lancé le « French Tech Ticket », qui subventionne l’installation des startups étrangères en France.

La création d’un écosystème nécessite un moteur

Un écosystème d’entrepreneuriat mature est essentiel au succès des jeunes startups. Partout dans le monde, cet écosystème doit comprendre les éléments suivants : universités, instituts de recherche, centres de transfert de technologie, incubateurs, parcs scientifiques, agences de services, grandes entreprises, investisseurs, gouvernements. La création d’un écosystème nécessite un moteur.

En Chine, c’est le gouvernement qui joue ce rôle, par le biais des mesures de soutiens pour la création, le développement d’acteurs de services, la création de plateforme, et même impliqué dans tous les processus d’investissement. En conséquence, une « success story » en Chine nécessite une compréhension approfondie de différentes politiques et un endossement par le gouvernement. En France, le soutien accordé par le gouvernement aux startups est relativement limité. Ce qui constitue un moyen important pour le développement de ces startups est de coopérer avec les directions d’innovation des grands groupes. Grâce à l’ « Open innovation », les grandes entreprises sélectionnent les meilleures startups liées à leurs activités industrielles pour davantage de coopération, d’investissement et même d’acquisition.

Par exemple, le Viva Technology, le plus grand salon dédié à l’ « Open innovation » est un événement emblématique pour la technologie et l’innovation de la France.

Le plus grand marché de consommation unifié du monde

De plus en plus de startups françaises sont intéressées par la Chine pour explorer ce nouveau marché, trouver des financements ou créer un partenariat. Des opportunités et défis coexistent pour cette aventure transfrontalière.

Il ne fait aucun doute que la Chine possède le plus grand marché de consommation unifié du monde et que, de plus en plus de classes moyennes naissent, la consommation continue d’augmenter. Par conséquent, même un produit subdivisé sur le marché de niche peut avoir une base de clientèle considérable en Chine. Cependant, il n’est pas facile de pénétrer le marché chinois. La qualité du produit n’est généralement pas le facteur clé unique : comprendre les consommateurs chinois (en particulier les habitudes de consommation de différentes générations), maîtriser les canaux de vente (plate-forme, réseau, ventes directes) et connaître les règles commerciales chinoises restent des éléments indispensables.

Jusqu’au mai 2019, il y a 7055 fonds d’investissement enregistrés en Chine, pour un montant de 1 000 milliards de yuans (127 milliards d’Euros). La taille du fonds de « Venture Capital » chinois a dépassé celle des États-Unis, ce qui en fait le numéro un mondial. Pour certaines startups, qui ont eu la difficulté de trouver un financement en Europe, aller en Chine n’est pas une mauvaise idée. Toutefois, il convient de noter que les fonds d’investissement chinois sont divisés en fonds en CNY et en USD. Si la startup est enregistrée en statut WFOE (Wholly Foreign Owned Enterprise) en Chine, c.à.d. le gérant est étranger. Elle ne peut pas accepter les fonds en RMB. Sauf si l’entreprise est convertie en statut « entreprise chinoise » avec un gérant chinois de confiance, ou en Joint Venture avec une autre entreprise chinoise. En outre, le fait du marché des capitaux très dynamique résulte nombreux entités et acteurs, trouver une entité d’investissement compétente et sérieuse reste un défit et un long processus d’apprentissage pour les startups étrangères.

Incubateurs transfrontaliers

Il n’est pas forcément indispensable de parler chinois en Chine pour faire le business. Mais la compréhension de la signification subtile de la langage d’adversaires pendant la négociation est cruciale, ainsi que la compréhension de la culture de business et même la complexité d’administration chinoise. Cela reste même un grand défi pour les Chinois en Chine.

Les incubateurs transfrontaliers jouent un rôle important dans le développement des activités internationales des startups, non seulement en fournissant des bureaux et des réseaux internet, mais également en aidant les entrepreneurs à enregistrer leurs sociétés à l’étranger, à procéder de visa et à interpréter les politiques et à surmonter les barrières de langue et de culture. Par exemple, l’incubateur sino-français OuiCrea, créé en 2016, partenaire chinois de Station F, se spécialise dans les incubation et accélération des startups françaises intéressées par la Chine. Pour réussir en Chine, il est très important de trouver un partenaire chinois de confiance et de fiabilité, estime Dr. Li Tianlun, fondateur de OuiCrea. Ce partenaire doit comprendre les cultures chinoise et occidentale et disposer de certaines influences et ressources en Chine. Dans le même temps, il est nécessaire de clarifier les obligations et les responsabilités avec les partenaires, de définir des ressources complémentaires et d’établir une confiance solide, afin de créer une coopération durable.


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