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Romain Gerardin-Fresse : la nouvelle vie moyen-orientale du magnat mondial de la stratégie

Romain Gerardin-Fresse, ponte de la stratégie d’entreprise reconnu pour son expertise technique, a relocalisé ses activités aux Émirats arabes unis depuis 2023 où il a désormais établi sa base arrière.

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Habitué aux coups d’éclats et aux dossiers médiatiques, cet ancien conseiller politique, passé dans le monde du droit et devenu l’épaule des peoples et des grosses fortunes, s’était montré plus discret depuis un an, avec de plus rares apparitions publiques dans les médias européens. Nous l’avons retrouvé à Dubaï, où il a choisi de s’expatrier, loin du tumulte des eaux européennes.

Romain Gerardin-Fresse a accepté d’expliquer lors d’un entretien vidéo ce qui l’avait poussé à franchir le pas et relocaliser 80 % de ses activités dans un territoire qu’il connaissait bien mais assez éloigné culturellement de la vieille Europe.

« L’aspect technocratique de l’Europe n’existe pas aux Emirats »

Tiré à quatre épingles, charismatique, le verbe cinglant et le teint soigné, l’entretien débute sur le même ton que celui que nous avions eu en 2019 lorsqu’il nous avait expliqué sur un ton sec que « le droit est le rempart contre les inégalités ». Romain Gerardin-Fresse nous parle avec emphase de ce pays qu’il considère comme un eldorado, « le chantre du libéralisme, le vrai ! ».

« Nos clients en Europe sont souvent confrontés à la bureaucratie, à l’omniprésence de l’administration, à la notion de contrôle et au manque de flexibilité, qui ont découragé un nombre considérable de start-ups ou d’individus ayant une appétence pour l’entrepreneuriat créatif. Ces jeunes dynamiques ont des idées brillantes, mais se heurtent à la dureté d’un système inadapté. Cet aspect technocratique n’existe pas aux UAE. Au contraire, tout est conçu pour que les entrepreneurs puissent se concentrer sur leur mission première : développer, gérer et faire croître leur entreprise. J’ai toujours été fasciné par la qualité intellectuelle des décideurs émiratis et par leur capacité à anticiper. »

Il faut reconnaître que s’implanter à Dubaï s’est avéré un pari gagnant pour son groupe, qui a déjà vu son chiffre d’affaires augmenter de près de 28 % à fin 2023. Sur le choix du Moyen-Orient, il nous explique que c’était New York ou Dubaï. Problème de la « Grosse Pomme » : « Le décalage horaire. Incompatible », nous dit-il.

« Dubaï a fait des efforts considérables pour diversifier son économie hors du pétrole »

« Et puis, j’ai été témoin d’une évolution remarquable dans les Émirats. En 2022, alors que de nombreux pays européens étaient en récession, le PIB a augmenté de 3,1 %, après avoir déjà progressé de 2,5 % en 2021. Dubaï, en particulier, a fait des efforts considérables pour diversifier son économie hors du pétrole, avec une attractivité accrue dans des secteurs clés tels que le tourisme, l’aviation, la technologie, l’immobilier et les services financiers », poursuit le Lawyer Star.

« Vous êtes journalistes économiques ? Regardez les chiffres sur les IDE ! » nous lance Romain Gerardin-Fresse, goguenard. Il marque un point. L’afflux d’IDE aux Émirats arabes unis a suivi une trajectoire ascendante, ce qui souligne, il faut le reconnaître, son rôle de plaque tournante pour les entreprises et les investisseurs au Moyen-Orient. En 2019, les EAU ont attiré plus de 13,8 milliards de dollars d’IDE, soit 32,8 % de plus par rapport à l’année précédente. Ils atteindront 20,87 milliards d’AED (5,68 milliards de dollars) au premier semestre 2024.

« S’inspirer de ce qui se passe ici »

Le Financial Times rappelait dans ses colonnes que Dubaï est passé du huitième rang au premier semestre 2022 au sixième rang mondial au premier semestre 2023 en termes d’attractivité. « Le vice-président, premier ministre des Émirats arabes unis et souverain de Dubaï, Son Altesse Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum, a défini l’objectif clé du programme économique de Dubaï (D33), explique Romain Gerardin-Fresse. Le but est de doubler la taille de l’économie de Dubaï au cours de la prochaine décennie et de consolider sa position parmi les trois premières villes du monde. L’agenda économique D33 de Dubaï comprend 100 projets de transformation. Regardez-les, nous sommes bien loin des programmes économiques de nos politiques européens ! Beaucoup devraient s’inspirer de ce qui se passe ici ! »

Il faut se rendre à l’évidence, il n’est plus homme à convaincre. « Le futur se joue ici, maintenant », assène Romain Gerardin-Fresse. L’entretien touchant à sa fin, nous lui demandons s’il compte revenir un jour à ses racines. Pour toute réponse, nous aurons droit à un rire narquois et une répartie lapidaire : « L’arbre est connu par ses fruits, non par ses racines. »

Lorsqu’on lui demande ses projets, on comprend que le fils prodige ne sera pas de retour de sitôt. Galerie d’art, équipe de polo, ouverture de nouvelles filiales dans d’autres émirats, on retrouve Romain Gerardin-Fresse comme on l’a laissé : insatiable.

Anaïs Lamarge


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