Je m'abonne

Piratage : pourquoi les PME sont les cibles prioritaires des cybercriminels

Entreprendre - Piratage : pourquoi les PME sont les cibles prioritaires des cybercriminels

Les ransomwares sont une catégorie de logiciels malveillants utilisés pour verrouiller un appareil ou en chiffrer ses données. Un message affiché sur les machines infectées demande une rançon à sa victime pour retrouver l’accès à ses données. Des milliers de PME françaises en sont victimes chaque année, estime Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET.

Il existe de multiples techniques utilisées par les cybercriminels. Le « screen locker » bloque l’accès à l’écran de l’appareil (sauf au logiciel malveillant). Le « PIN locker » modifie le code PIN de l’appareil, rendant son contenu et ses fonctionnalités inaccessibles. Le ransomware de disque chiffre le MBR (Master Boot Record) et les fichiers système critiques, le crypto-ransomware chiffre les fichiers utilisateur stockés sur le disque.

Ces différents types de ransomwares exigent des paiements en Bitcoin, Monero ou tout autre cryptomonnaie. En contrepartie, les cybercriminels prétendent qu’ils restaureront l’accès à l’appareil concerné. Toutefois, il n’y a absolument aucune garantie que ces derniers respectent leurs engagements : il arrive même qu’ils ne soient pas en mesure de le faire. Il est donc recommandé de ne jamais payer les sommes exigées. Un seul groupe (REvil) a annoncé avoir gagné plus de 100 millions de dollars en une année.

Les ransomwares, une menace pour les PME

Selon l’enquête Ponemon datée de 2017 sur le panorama global de la cybersécurité au sein des TPE et PME, il apparaît que l’ensemble des sociétés du sondage ont subi au moins une attaque de ransomware au cours des 12 derniers mois (et parfois même plus). La plupart d’entre elles (79 %) ont été infiltrées suite à une attaque d’ingénierie sociale.

Contrairement à ce qu’elles peuvent penser, les TPE et PME sont des cibles très intéressantes pour les cybercriminels. Et du point de vue d’un cybercriminel, les TPE et PME s’avèrent être un terrain de chasse bien plus alléchant qu’un consommateur lambda, tout en étant plus vulnérables que de grosses entreprises. Elles ne disposent pas des mêmes ressources financières et leur accès à la sécurité de l’information est plus limité que leurs homologues de plus grande envergure. Ce schéma est donc idéal pour les cybercriminels.

La même étude pointe également les ordinateurs comme étant la cible privilégiée des attaques (78%), puis les téléphones mobiles et tablettes (37%) et enfin les serveurs de l’entreprise (34%). En cas d’attaque au ransomware, la plupart des victimes (60%) paie la somme demandée. Celle-ci est évaluée en moyenne à 2 150 dollars. Toutefois, il existe de meilleurs moyens de gérer la menace ransomware, notamment en se focalisant sur la prévention et la restauration.

Pour préserver l’intégrité de vos données et la sécurité de votre entreprise, Benoit Grunemwald, expert en cybersécurité chez ESET France, livre quelques conseils :

  • Enregistrez vos données régulièrement et conservez au moins une sauvegarde complète des documents et dossiers les plus précieux hors ligne.
  • Mettez tous les logiciels et applications, y compris les systèmes d’exploitation, à jour.
  • Utilisez une solution de sécurité multicouche fiable et assurez-vous que celle-ci soit à jour.
  • Limitez la surface d’attaque en désactivant ou en désinstallant tous les services et logiciels inutiles.
  • Analysez vos réseaux à la recherche de comptes utilisant des mots de passe faibles et assurez-vous que ceux-ci sont ensuite améliorés.
  • Limitez ou interdisez l’utilisation du protocole RDP (Remote Desktop Protocol) hors du réseau, ou activez Network Level Authentication.
  • Utilisez un réseau privé virtuel (VPN) pour les employés souhaitant accéder à distance aux systèmes de l’entreprise.
  • Examinez les paramètres du pare-feu et fermez tous les ports non essentiels qui pourraient provoquer une infection.
  • Sécurisez les configurations de vos solutions de sécurité à l’aide de mots de passe fort afin qu’elles ne soient pas désactivées par un cybercriminel.
  • Segmentez le réseau local de l’entreprise en sous-réseaux et connectez-les à des pare-feux afin de limiter la propagation latérale vers d’autres machines et l’impact possible d’un ransomware (ou d’une autre attaque) au sein du réseau.
  • Protégez l’accès à vos sauvegardes avec une authentification à deux ou plusieurs facteurs.
  • Entraînez régulièrement vos équipes à reconnaître une cyberattaque et éduquez-les aux techniques d’ingénierie sociale.
  • Limitez l’accès aux fichiers et dossiers partagés seulement aux personnes qui en ont besoin et mettez le contenu en lecture seule ; la fonctionnalité d’édition ne devra être donnée qu’aux équipes directement concernées.
  • Activez la détection d’applications potentiellement dangereuses ou indésirables afin de déceler et bloquer les outils pouvant être utilisés à mauvais escient par des cybercriminels qui ensuite pourraient désactiver la solution de sécurité.
  • Formez et sensibilisez tous les collaborateurs de l’entreprise. Les tentatives d’hameçonnage concernent tous les employés.

Vous aimez ? Partagez !


Entreprendre est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :

Publiez un commentaire

Offre spéciale Entreprendre

15% de réduction sur votre abonnement

Découvrez nos formules d'abonnement en version Papier & Digital pour retrouver le meilleur d'Entreprendre :

Le premier magazine des entrepreneurs depuis 1984

Une rédaction indépendante

Les secrets de réussite des meilleurs entrepreneurs

Profitez de cette offre exclusive

Je m'abonne