« Vais-je être à la hauteur ? » Un perpétuel questionnement qui touche aussi bien à notre vie professionnelle que personnelle. La perspective d’un nouvel emploi (voire du premier pour un jeune diplômé) n’y fait pas défaut : en supposant plusieurs bouleversements du quotidien, elle suscite également une profonde réflexion en tant que salarié. Rappels et conseils pour faire de cette crainte un réel tremplin professionnel et personnel.
Changer d’entreprise, de poste ou de secteur professionnel
Une étude menée en 2019 par le site Nouvelle vie professionnelle auprès de 2000 salariés en France indiquait que 55% d’entre eux hésitaient à entamer une reconversion professionnelle.
Envisager un nouvel emploi voire une totale reconversion implique forcément des changements (nouvelles responsabilités, nouvelle équipe de travail) et soulève un certain nombre d’interrogations : quel impact sur l’évolution de ma carrière ? Vais-je m’adapter à un nouvel environnement de travail et à mes collègues ? Ce job va-t-il me correspondre ?
De nombreux paramètres sont en effet à prendre en compte comme le type de structure où l’on compte exercer, les valeurs et mode de fonctionnement de celle-ci mais également le poste visé, et son adéquation avec nos compétences, notre savoir-faire et savoir-être. Autant d’éléments pouvant générer un certain nombre d’inquiétudes et d’incertitudes, le changement d’emploi étant alors souvent perçu comme risqué sur les plans professionnel mais aussi financier et psychologique. Difficile de s’assurer sans crainte d’une bonne intégration dans une nouvelle équipe de salariés, ou de la pérennité du poste, voire de l’entreprise au moment d’envisager un nouvel emploi.
Bien se renseigner sur le futur employeur
Si ces questionnements freinent parfois la reconversion professionnelle, ils sont cependant justifiés : passer d’un emploi à un autre (surtout si cela implique un changement d’entreprise voire géographique) doit se faire de manière réfléchie et structurée. Une organisation qui passe notamment par la collecte et l’analyse d’un certain nombre d’informations.
Dans le cas, fréquent, d’un changement d’entreprise, il est ainsi essentiel de bien se renseigner sur notre futur employeur, à commencer par la santé financière de sa structure. Pour ce faire, les indicateurs fréquemment consultés sont le score de solvabilité, la rentabilité commerciale ou encore l’augmentation du chiffre d’affaires. Un turn-over élevé peut également être alarmant, on peut en effet se demander pourquoi les salariés quittent la structure après seulement quelques mois passés dans l’entreprise (mauvaises conditions de travail, peu d’évolution de carrière…)
En dehors de l’aspect juridico-financier, collecter des informations sur les entreprises de manière globale permet d’évaluer leur dynamisme, leurs valeurs et mieux cerner leurs conditions de travail. Il est par exemple intéressant de se poser la question de l’environnement de travail : open-space, bureaux individuels, possibilité de télétravail…Des éléments précieux à bien consulter avant d’envisager une démission de son poste actuel, ou pendant une période de préavis par exemple.
Enfin, suivre une entreprise voire être en contact avec ses actuels ou anciens collaborateurs via des réseaux sociaux comme LinkedIn ou même Facebook constitue un moyen intéressant de se faire une idée du quotidien professionnel dans celle-ci. Leurs retours d’expérience représentent généralement une valeur sûre. Pour ce faire, la plateforme Glassdoor s’avère elle aussi particulièrement utile, et permet d’en apprendre plus sur les conditions de travail, la rémunération, le type de contrat de travail, la gestion des congés et l’environnement global de l’entreprise visée. Ces informations peuvent même permettre de mieux préparer l’entretien d’embauche grâce aux expériences des anciens candidats.
On peut ainsi mieux connaître les raisons pour lesquelles des anciens salariés ont quitté l’entreprise (démission, licenciement…), notamment en cas de fort turn-over.
Déménagements et chamboulements personnels
Il est fréquent de voir son cadre personnel chamboulé par un changement d’ordre professionnel.
Le nouveau poste visé peut tout à fait se situer à des kilomètres de notre lieu de vie actuel, impliquant un changement de ville, de région voire même de pays. Ce changement ne concerne d’ailleurs pas que ceux qui changent de structure mais également les mutations de poste. Le contexte familial joue également un rôle important, un nouvel emploi pouvant être motivé par la nécessité de suivre son/sa conjoint(e) lui-même ou elle-même en situation de changement d’emploi.
Cette mobilité géographique peut autant être une menace qu’une opportunité ; elle implique néanmoins des chamboulements plus ou moins importants du quotidien : nouvel habitat, nouvelles fréquentations, changement dans la scolarité des enfants, éloignement de ses proches…
Aussi, l’anticipation et la planification s’avère être de précieux outils pour mieux gérer et intégrer les nombreux changements induits par une nouvelle situation professionnelle.
Ces changements d’ordre administratif (abonnements, transfert de courrier, changement d’adresse…) et géographique (nouvel habitat, nouveaux trajets, nouveau cadre de vie) peuvent par exemple être listés et détaillés pour être mieux anticipés.
Une bonne organisation permet d’évaluer les différentes options disponibles et opter pour la plus adéquate selon la situation. Ainsi, en termes logistique, la location de garde-meuble pour particuliers et pros peut constituer une solution temporaire dans la perspective d’un déménagement. En effet, dès les premières semaines passées au nouveau poste, l’on peut se rendre compte que l’entreprise et/ou l’emploi ne correspondent pas à ses attentes. Les salariés cadres sont par exemple souvent soumis à de longues périodes d’essai, et une solution temporaire avant un éventuel déménagement définitif constitue une sécurité le temps que la situation professionnelle se stabilise.
Bilan de ses compétences professionnelles et relationnelles
Au-delà de l’aspect logistique précédemment abordé, la perspective d’un nouvel emploi induit généralement une remise en question tant au niveau professionnel que personnel.
Dans le cas d’une réorientation professionnelle ou de la recherche d’un nouvel emploi, un bilan peut être utile pour fournir un aperçu complet de ses compétences actuelles et de ses motivations. Il aide ainsi à définir un projet professionnel de façon plus structurée, précise et concrète. Ce bilan sera également l’occasion d’identifier et consulter des formations pertinentes pour enrichir son domaine de compétence et renforcer son employabilité.
Anticiper un nouvel emploi représente aussi une occasion de remettre en perspective ses capacités relationnelles indispensables dans le cadre professionnel. En effet, qui dit nouvel emploi dit changement d’équipe qu’il s’agisse de collègues, supérieurs hiérarchiques, clients, fournisseurs, partenaires…
La phase d’intégration en entreprise est un challenge à la fois pour le nouvel employé comme pour le nouvel employeur. C’est une période décisive qui pose les bases des relations entre les individus et qui garantit (ou non) un avenir commun.
Le nouvel arrivant doit à la fois se familiariser avec de nouveaux codes, une culture d’entreprise différente ainsi qu’un environnement de travail jusqu’alors inconnu… tout en prenant ses repères au sein de son nouveau job.
Plusieurs startups ont d’ailleurs parfaitement compris les enjeux de ce process d’intégration et mettent en place des dispositifs spécifiques pour un onboarding réussi du nouveau salarié comme un livret d’accueil, la mise en place d’un parrainage, d’un parcours d’intégration ou d’un suivi minutieux…le tout dans l’optique de faciliter l’arrivée de leur dernière recrue.
S’autoriser le temps de la réflexion
Envisager un projet, qu’il soit ou non d’ordre professionnel, nécessite un certain temps de réflexion.
Aussi, un projet de changement d’emploi ne déroge pas à cette règle.
Pression excessive, manque de reconnaissance ou d’épanouissement… Nombreuses sont les raisons qui peuvent pousser à envisager une reconversion professionnelle, même si celle-ci suppose une période de chômage temporaire. Pour autant, elles répondent toutes à un besoin commun, celui de se sentir « à sa place ». Vouloir changer de job ou d’entreprise ne traduit pas toujours un mal-être ; il peut s’agir par exemple d’une mutation ou de la découverte d’une opportunité plus en adéquation avec ses attentes et son projet professionnel.
Il est donc primordial de ne pas se précipiter, et au contraire d’analyser ses valeurs, ses capacités, ses objectifs et comprendre comment les atteindre de manière pérenne et équilibrée. Cette réflexion s’avère également cruciale pour mieux préparer son futur entretien d’embauche.
Un projet porteur de sens et d’épanouissement professionnel doit être idéalement le fruit d’une mûre réflexion et non pas une solution bancale résultant d’une décision prise de façon précipitée.
Cette réflexion devrait envisager également les contraintes et difficultés à prévoir pour réaliser le projet ; celles-ci ne pouvant pas toujours être contournées, mieux vaut les envisager comme des obstacles à franchir que comme des barrières à l’accomplissement du projet.
Bien qu’elle implique du temps, de l’énergie, de l’organisation et souvent des ressources financières, la perspective d’un changement d’emploi est aussi synonyme de nouveau départ. Source de nombreux questionnements, elle représente aussi l’occasion de cerner ses forces et faiblesses et faire le point sur ses aspirations. Peut-être une des raisons pour lesquelles la mobilité au travail est considérée comme quasi-indispensable dans la construction d’une carrière ?
Les français seraient en effet 64% à penser changer 3 fois de job au cours de leur parcours professionnel…