La société familiale Monin s’est construite une belle réputation au fil des années à travers ses sirops traditionnels fabriqués à Bourges, et vogue à présent aux quatre coins du monde.
Georges Monin a créé l’entreprise en 1912 dans la région de Bourges en mettant en avant sa signature « la passion de la qualité » pour les vins et spiritueux, puis liqueurs et sirops fabriqués.
Après Paul, son fils, c’est à présent Olivier, le petit-fils qui est aux rênes de la société depuis 1992. Ce dernier a toujours eu la fibre internationale et c’est lui qui a fait prendre ce virage à l’entreprise, même si un flux export existait depuis les débuts vers les Antilles et l’Europe.
C’est une carrière financière internationale qui l’attendait, lorsqu’en 1985, son père l’appelle à la rescousse pour l’aider à repositionner l’offre de l’entreprise, dont le chiffre d’affaires se situe aux alentours de 8 millions. Sitôt dit, sitôt fait : les sirops seront le fer de lance de Monin.
Vers de nouveaux horizons
Le jeune homme, qui travaillait auparavant à Chicago, a toujours le marché américain en ligne de mire et veut y commercialiser ses produits. Mais cela est plus facile à dire qu’à faire : la présence dans les salons ne suffit pas.
Il choisit donc de prendre un importateur et de s’associer avec lui pour créer une unité de production en Floride, afin de fabriquer notamment des cafés aromatisés. Un grand pas en avant… sauf que l’associé s’avère être peu fiable.
C’est donc Olivier Monin en personne qui décide de reprendre les USA et l’international. Bien lui en a pris : l’entreprise réalise aujourd’hui plus de 75% de son chiffre d’affaires à l’export.
Les ingrédients d’une recette gagnante
Innover. La société est aujourd’hui positionnée sur cinq familles de produits de qualité : les sirops, les liqueurs, les préparations à base de fruits, les sauces gourmet et les smoothies.
Créer. Monin innove en permanence avec de nouveaux ingrédients pour ses clients de la restauration et des bars/cafés, inventant sans cesse des cocktails grâce à l’équipe maison de barmen. Ainsi, 8 « studios » en France et 123 chez les importateurs ont été créés comme points d’accueil. Ils organisent des ateliers et les « Monin Days » à l’attention des clients.
S’adapter. Si la marque rencontre un franc succès et travaille avec les plus grands, c’est qu’elle sait adapter ses produits aux marchés qui l’exigent. Présente chez Starbucks et Mc Donald’s, la société a su faire preuve de la flexibilité nécessaire, sans pour autant faire le sacrifice de la marque.
Investir. Ce premier succès américain a servi de base aux nouvelles aventures de création d’unités de production tant en Malaisie à Kuala Lumpur qu’en Chine, près de Shangai, où 20 millions d’euros ont été investis, via l’autofinancement. Une décision motivée pour pouvoir développer les ventes sur cet énorme marché en toute sérénité, sans blocage de marchandises lors des formalités douanières.
Oser. Lorsqu’Olivier Monin décida d’orienter son action sur les sirops, il fallait oser prendre ce risque. Car ce marché était essentiellement français, avec quelques ventes au Benelux et en Allemagne. En revanche, pas de gros concurrents sur ce secteur, contrairement à celui des liqueurs alcoolisées, ce qui en faisait malgré tout une opportunité possible.
L’équipe export a effectué au fil des années un énorme travail de pédagogie, faisant preuve d’une ouverture d’esprit indispensable, illustrée par cet adage américain : « La réponse est oui, quelle est la question ? »