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Le Japon, un eldorado pour nos start-ups ?

Si les start-ups françaises ont souvent tendance à privilégier les autres pays européens ou les Etats-Unis pour leur développement international, le Japon est rarement une cible privilégiée. Pourtant ce pays aux 125 millions de consommateurs ne doit pas être négligé. Celles du secteur musical feraient bien de garder un œil sur le Japon. En effet, plus de la moitié de la population joue d’un instrument, ce qui en fait un marché de choix pour se développer et ouvrir ses horizons.

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Un marché qui effraie bon nombre de start-ups

Pourtant, de nombreuses entreprises sont frileuses à s’attaquer aux marchés asiatiques. Les barrières sont réputées multiples et potentiellement intimidantes. Tout d’abord, la barrière linguistique : il est peu probable qu’une start-up française compte dans ses effectifs des employés maîtrisant le japonais. Les chances sont encore plus faibles si ce profil doit aussi avoir des compétences précises en stratégie marketing : on commence à dresser le portrait robot d’un mouton à cinq pattes.

Mais c’est la barrière culturelle qui effraie le plus. Les recettes qui fonctionnent sur les marchés européens ne peuvent pas être répliquées telles quelles au Japon et il faut intégralement revoir sa stratégie pour l’adapter aux spécificités de ce marché. Par exemple, les campagnes marketing doivent être totalement repensées, tant en termes de mécanique que d’esthétique. Ce qui plaît au goût européen aura peu de chances de succès au pays du soleil levant, et inversement.

La place centrale de la musique dans la culture japonaise

Malgré les difficultés, ce marché a tout pour être particulièrement propice pour les start-ups du secteur musical. La pratique de la musique y a un rôle central, et ce dès l’école. Les enfants sont sensibilisés à l’apprentissage de différents instruments dès leur plus jeune âge. La musique tient une place aussi importante à l’école que d’autres matières comme les mathématiques. Depuis la fin du XIXe siècle, l’apprentissage de la musique occidentale a été rendu obligatoire. Ainsi, dès l’âge de 6 ans, tous les élèves sont exposés au solfège, à la pratique de différents instruments, à l’orchestre et au chœur. Lors de leurs 6 années d’école primaire, ils bénéficient d’une heure et demie d’éducation musicale chaque semaine.

Le piano tient notamment une place centrale dans la pratique musicale, étant l’instrument le plus maîtrisé au sein de la population. En effet, on estime que plus de la moitié de la population pratique cet instrument. Et le budget suit avec 40 % de ces musiciens qui dépensent entre 60 et 120€ par mois dans leur formation.

Amandine Richardot, CEO de Newzik

Un pays d’amoureux de la technologie

La population japonaise est également particulièrement technophile. L’appétence pour les applications est forte, ce qui en fait une aubaine pour les développeurs. Pour les créateurs travaillant sur iOS, cela est particulièrement pertinent. En effet, le Japon est le pays où la part de marché des systèmes d’exploitation iOS est la plus élevée au monde, caracolant au-delà de 60 %. Enfin, les consommateurs japonais disposent d’un pouvoir économique conséquent, ayant donc une propension intéressante à devenir des clients payants pour une application.

Se lancer au Japon : un exercice d’humilité

Pour réussir au Japon, la première clé du succès est de savoir s’entourer. C’est ce que Newzik a fait en priorité dès le début de son projet d’expansion, tout comme d’autres entreprises du même secteur comme Metronaut ou Flat.io. La recherche d’un prestataire spécialisé est une étape laborieuse mais nécessaire. Dans l’idéal, trouver quelqu’un bénéficiant d’une double culture franco-japonaise est très précieux : ce sera la meilleure personne pour comprendre votre stratégie européenne et l’adapter sur votre nouveau marché.

À date, le levier le plus efficace pour Newzik a été de lancer des campagnes de publicité digitales, faciles à piloter depuis la France. Elles permettent de tester rapidement le potentiel du marché, avec de faibles budgets.

Globalement, se lancer sur un marché aussi différent demande une réelle humilité. Toutes les recettes qui ont pu fonctionner en Europe ne vont potentiellement pas s’appliquer. Il faut tout reprendre à zéro et adopter un regard de débutant. Un bel exercice de recentrage, pour rester fidèle au célèbre adage de Platon : “Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien”.

Amandine Richardot, CEO de Newzik


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