Faire traduire des documents est aujourd’hui une nécessité pour de nombreuses entreprises, qui évoluent dorénavant dans un cadre économique mondialisé. Cependant, la traduction ne peut se résumer à la seule linguistique. Pour Céline Cruickshanks, traductrice multi-certifiée, la connaissance des sujets à traduire et l’échange transparent entre le traducteur et son client sont tout aussi essentiels.
Comment, et pourquoi, êtes-vous venue à la traduction ?
C.C. : « La traduction est pour moi une seconde carrière. À la suite d’études de commerce, j’ai en effet travaillé dans l’audit (RSM, KPMG) et le recrutement (Michael Page), en France comme à l’international en Australie, à Hong-Kong et au Japon. L’anglais est donc pour moi une seconde langue maternelle, et j’ai commencé à traduire des textes dans le cadre de mon travail, puis comme hobby lorsque je vivais en Asie (j’y ai passé mon accréditation NAATI de l’anglais vers le français) ou à New-York. J’en ai peu à peu fait mon métier, en traduisant des documents de nature juridique ou financière – j’ai notamment traduit de nombreux textes pour la Chambre de Commerce Française à Hong-Kong, le Consulat ou la Haute Cour de Justice de Hong Kong – ainsi que des textes littéraires. Je traduis d’ailleurs en ce moment Goldratt’s Rules of Flow, un roman d’entreprise axé sur le management de projet et la méthode de la chaîne critique à paraître en fin d’année, ce qui me ramène à mon premier métier. »
Quels sont aujourd’hui les enjeux de la traduction ?
C.C : « Pouvoir échanger en plusieurs langues est indispensable dans l’environnement économique actuel, mais on ne peut traduire en retranscrivant simplement les mots d’une langue à une autre. Comme le dit l’expression consacrée : «on ne traduit jamais un texte : on écrit une traduction «. La compréhension des codes culturels, des jeux de mots dans le cas d’un texte littéraire est donc nécessaire, tout comme celle du fond du sujet du texte original pour des textes plus techniques. Comment traduire des documents comptables si l’on ignore ce qu’est une liasse fiscale, par exemple ? Cette compréhension n’est à mon sens accessible que par une expérience au préalable, tant du métier (et pour cette raison je ne traduis pas de textes scientifiques ou médicaux) que des pays. J’ai vécu dans un environnement anglo-saxon, travaillé en entreprise. Je connais donc ces deux aspects et suis donc à même de parfaitement restituer le fond comme la forme des textes qui me sont confiés de l’anglais vers le français comme dans le sens inverse, même si je dois parfois me documenter pour acquérir un glossaire spécifique. Cette adaptation, cette connaissance intime sont, je crois, irremplaçables, ce pour quoi je reste un peu dubitative face à l’engouement que suscitent aujourd’hui des technologies comme l’IA. »
Quel regard portez-vous sur les évolutions du métier de traducteur ?
C.C. : « Reprenons l’exemple de l’IA : c’est un outil formidable pour la traduction de textes simples mais ce n’est qu’un outil, inadapté à des traductions complexes. Or, les entreprises ont besoin de s’assurer de la qualité des traductions sur lesquelles elles s’appuieront dans un cadre professionnel qui ne souffre pas l’approximation. Cet aspect humain est primordial, même en amont des travaux de traduction. Mes clients me sont fidèles depuis des années car je peux m’appuyer sur des travaux précédents pour mieux cerner leurs attentes, m’adapter à leurs contraintes, et surtout échanger avant et pendant chaque mission. Cet échange, qui fait écho à l’importance prise au global par la relation client, est à mon avis déterminante pour le métier de la traduction. »
Plus d’infos : www.colisee-traductions.com