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Un contexte entrepreneurial et managérial contrasté
Bien que nos sociétés progressent vers plus de mixité, les femmes entrepreneuses rencontrent encore certaines limitations, personnelles comme exogènes. Seuls 14% des dirigeants d’entreprises de plus de 10 salariés sont des femmes. Directrice générale de l’enseigne les Menus Services (portage de repas à domicile), et administratrice de la FFF et de la FDSAP, Corinne Duplat observe que « lorsqu’on parle de dirigeants, on se heurte encore à un plafond de verre. Trop, souvent, les femmes se demandent si elles sont aussi légitimes qu’un homme pour exercer de hautes responsabilités, sachant que les mandats féminins dans les instances – par exemple – demandent du temps et de l’investissement. »
Pas étonnant que le bilan soit contrasté. D’un côté les femmes montrent un vrai engouement pour la création d’entreprise, notamment chez les moins de 35 ans[1]. 69 % d’entre elles y voient un facteur d’épanouissement supérieur au salariat, et 46%, un moyen d’équilibrer vie professionnelle et personnelle. Mais elles ne représentent encore que 4 créateurs d’entreprise sur 10[2] et 38% des franchisés français.
Des enjeux spécifiques pour celles qui veulent rejoindre la franchise
Certaines enseignes sont remarquablement féminisées comme O2 avec 45% et Heytens avec 89% ! Et sur le podium des secteurs plébiscités par la gent féminine, on retrouve le social (22%), les services à la personne (18,6%) et le commerce en général (16,4%). Pour autant, les candidates ont beau valoriser la franchise pour son niveau d’accompagnement et de sécurité, certains blocages demeurent. « Rares sont les femmes à candidater seules chez Les Menus Services. Il s’agit assez souvent de couples. Alors quand c’est le cas, je les reçois avec une bienveillance particulière ! », avoue Corinne Duplat.
Un discours qui tranche avec l’expérience de Léa Demay, récente franchisée de l’enseigne Boulangerie Feuillette à Deauville. « Je suis très indépendante et je n’ai jamais eu besoin de mon mari pour m’épanouir professionnellement. Il a son activité et moi j’ai la mienne ! ».
Après avoir été séduite comme cliente par sa future enseigne, elle a décidé de se lancer. N’étant ni issue du métier ni titulaire d’un CAP, Léa Demay suivra une formation initiale deux fois plus longue que prévu : « ces 4 mois passés au siège à Tours m’ont permis de maîtriser tous les postes : boulangerie, pâtisserie, traiteur et vente ».
Nos conseils aux futures franchisées
Etablissez un business plan suffisamment ambitieux et complétez éventuellement avec des aides spécifiques (Garantie Egalité Femmes, l’ARAF, prêts d’honneur initiative France…).
Informez-vous (salons, partenariats CCI, webinars…), échangez avec vos pair(e)s du réseau et réseautez.
Faites-vous confiance.
Travaillez d’arrache-pied.
Restez déterminées.
Faites-vous accompagner par les bons professionnels, avocat et expert-comptable en tête.
Si vous croyez sincèrement en vos chances et en votre potentiel, la franchise contribuera à votre épanouissement professionnel et patrimonial.
L’avis de l’expert : Laurent Delafontaine, dirigeant et fondateur du cabinet Axe Réseaux
Organisées, appliquées et méticuleuses, les femmes savent appliquer un concept éprouvé avec succès ! Je note aussi une relation plus constructive avec le franchiseur.
Ce modèle leur permet de trouver un bon compromis entre indépendance et sécurité, et de faciliter une transition de vie ou l’aboutissement de leur objectif d’entrepreneuse.
De même, les « valeurs féminines » comme l’intuition, l’empathie et le sens du partage apportent un vrai plus dans l’exploitation d’un point de vente comme la vie du réseau. Et leur regard complémentaire enrichit le référentiel de l’enseigne.
[1] 18ème édition de leur étude annuelle, la Fédération Française de la Franchise et Banques Populaires
[2] Etude publiée par l’INSEE en février 2021
