Au-delà de l’inévitable riposte d’Israël, il est temps de penser à la suite. C’est la mission de la France et de sa diplomatie d’équilibre que de chercher à jouer ce rôle. C’est même depuis Talleyrand notre mission historique, celle qu’elle se doit incarner.
Et cela même, si l’intégration dans l’OTAN et le démantèlement récent d’une partie de nos services diplomatiques dans le monde (décidés à l’initiative du seul Emmanuel Macron comme le rappelle le président de l’académie du Gaullisme, Jacques Myard) ne facilitent pas les choses ; il faut continuer à chercher d’œuvrer dans ce sens. C’est toute la tache qui devrait être assignée à Catherine Colonna, notre si discrète ministre des affaires étrangères. Au moins ne fera-t-elle pas d’ombre au Chef de l’État.
Hubert Védrine et Dominique de Villepin ne manquent pas une occasion de rappeler à juste titre qu’ Il n’y a pas d’avenir sans un état palestinien digne de ce nom et apte à coexister avec ses voisins israéliens. Pensons aussi aux populations palestiniennes vivant enfermées dans le délabrement et prises en otage par les terroristes du Hamas, eux-mêmes financés par l’Iran ou le Hezbollah…
Cette population arabe n’a rien demandé à personne. Écoutons à ce sujet l’appel et le vibrant témoignage de l’écrivain algérien, l’excellent Boualem Sansal dans Le Figaro (14/10/2023) : « Gaza ne se réduit pas au Hamas. Les Gazaouis qui n’émargent pas au Djihâd ont un sérieux problème de vie, de survie d’abord, ils ont besoin d’espace, de liberté, de voyages, de loisirs. Ils doivent pour cela se libérer de l’emprise du Hamas et des fous d’Allah d’où qu’ils viennent, mais ils n’osent pas, on leur a appris que le Hamas était le bras vivant d’Allah.
Aidons-les à comprendre que rejeter le Hamas n’est pas trahir Allah, bien au contraire, c’est l’aimer dans la paix et la tranquillité universelle. Je dis à nos amis israéliens que combattre le Hamas avec du plomb durci ne fera que le renforcer. Pour l’éradiquer, il faut aider les Gazaouis à se libérer de son emprise. Sur ce chemin, ils trouveront de vrais amis dans le monde entier, à commencer par Israël. Il faudrait aussi aider les Israéliens à se libérer des ultra-fondamentalistes qui détruisent ce qu’Israël a de plus précieux : la démocratie. » C’est la voie à suivre. C’est cette voix que nous devons faire davantage entendre et soutenir. Compte tenu de l’impuissance européenne, la France a un rôle historique à jouer.
Robert Lafont