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Comment la startup Sami aide les entreprises à agir pour le climat

Tanguy Robert, cofondateur et CEO de la startup SAMI

La jeune pousse Sami propose un logiciel innovant et efficace pour aider les entreprises à réduire l’impact carbone, une véritable révolution qui permet de démocratiser l’engagement environnemental de nos entreprises.

Sami possède déjà un portefeuille de plus de 200 entreprises dans différents secteurs d’activités et a pour grande ambition, de faire gagner un million de tonnes de CO2 d’ici 2025 à nos entreprises. Tanguy Robert, son cofondateur et CEO revient sur le troisième volet du GIEC (Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et nous confie son expertise.

Quelles sont les grandes tendances et les conclusions à tirer du rapport du GIEC ?

Il faut tout d’abord rappeler que ce rapport est le troisième et dernier volet du sixième rapport du GIEC, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Après avoir traité la compréhension physique du changement climatique dans le premier volet, et ses impacts dans le deuxième, ce troisième volet est beaucoup plus positif car il aborde les solutions.

Le point le plus important à retenir : rien n’est perdu, il est encore temps ! Et en plus, grâce au rapport, nous savons ce qu’il y a à faire.

Le rapport s’ouvre en nous faisant un topo sur l’augmentation des émissions anthropiques (reliées à l’activité humaine) de gaz à effet de serre. Même si les émissions annuelles moyennes entre 2010 et 2019 ont été supérieures à celles de toutes les décennies précédentes, le taux de croissance annuel moyen de cette période a été inférieur à celui enregistré entre 2000 et 2009.

Depuis le dernier rapport, une augmentation constante des politiques et lois d’atténuation a permis d’éviter des émissions qui auraient autrement eu lieu et d’augmenter les investissements dans les technologies et infrastructures bas-carbone ! On fait des progrès.

Mais on est encore très loin du compte : pour limiter la hausse des températures à 1,5°C à la fin de notre siècle, nous devons réduire les émissions mondiales de carbone de moitié d’ici 2030 (en se basant sur les niveaux actuels).

Et justement pour atteindre ce but, nous devons agir maintenant, et le rapport le dit haut et fort : agir aujourd’hui nous coûtera moins cher que l’inaction ! Les conséquences financières d’un réchauffement supérieur à 1,5°C sont plus importantes que les investissements nécessaires aujourd’hui pour l’éviter.

Les flux financiers doivent augmenter de 3 à 6 fois pour financer cette transition écologique. Mais, bonne nouvelle, il y a assez de capitaux et de liquidités au niveau mondial pour le faire.

Pour résumer, un changement doit avoir lieu, et il doit se faire dès maintenant. Les solutions sont là et nous avons les moyens de les mettre en place… il faut juste se lancer et passer à l’action !

Quel lien entre ce rapport et notre dépendance aux énergies fossiles, notamment russes ?

Le rapport le dit clairement, nous devons sortir de notre dépendance aux énergies fossiles, et dès à présent. La consommation de charbon doit diminuer de 76% d’ici 2030 et de 95% avant 2050. Pour ça nous devons fermer prématurément les infrastructures pétrolières et gazières et ne rien construire de nouveau dans les énergies fossiles.

Le message est limpide : “Utiliser les installations existantes sans baisse aura pour effet de rendre impossible le respect des engagements climatiques”

Le lien avec la Russie et les événements tragiques en Ukraine ? La production d’énergies fossiles en Russie, et notre dépendance à ces énergies. On le sait, plus de 40% du gaz importé de l’Union européenne provient de la Russie.

Le rapport nous appelle à sortir de cette dépendance et se tourner vers les énergies décarbonées et renouvelables : une situation win-win pour la démocratie et le climat !

Quelles solutions sectorielles peuvent être apportées pour limiter le réchauffement climatique, lesquelles sont déjà portées par des entreprises ?

Ce nouveau rapport confirme le message du GIEC : les solutions existent !

Sobriété, innovation, efficacité énergétique, transition vers des énergies renouvelables… Mais il va falloir que tout le monde s’y mette, surtout au niveau gouvernemental, pour les mettre en place.

Le GIEC ne recommande aucune solution, la mission du groupe de travail est de faire la synthèse de la littérature scientifique existante pour chiffrer les réductions d’émissions que les différentes solutions peuvent apporter.

La conclusion à ce sujet est que limiter le changement climatique à moins de 2°C “implique de rapides, profondes et la plupart du temps immédiates réductions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs”.

Comment les entreprises peuvent-elles s’emparer de ces conclusions du GIEC ?

Bien que les gouvernements aient un grand rôle à jouer dans la décarbonation de nos activités, tout le monde doit s’y mettre, les entreprises aussi. Les réductions d’émissions doivent venir de tous secteurs confondus, de toutes tailles d’entreprises.

Des actions doivent être prises pour changer le fonctionnement interne des entreprises, comme trouver des fournisseurs bas-carbone, changer sa flotte de véhicules pour des voitures électriques alimentées par de l’électricité à faibles émissions ou encore proposer des plats sans viande dans les cantines.

Et la première étape pour savoir quelles émissions de gaz à effet de serre réduire, c’est de les mesurer. En faisant son bilan carbone, une entreprise peut identifier quelles sont ses plus grosses émissions et mettre en place un plan d’action pour mieux les cibler.

Quelles sont les nouvelles obligations environnementales qui vont toucher les entreprises et quel est le rôle de la législation dans la réponse au problème climatique ?

Aujourd’hui en France, les entreprises de plus de 500 salariés doivent réaliser un bilan de gaz à effet de serre tous les 4 ans limité aux scopes 1 et 2 (émissions directes et liées à l’énergie). C’est une obligation très légère, qui va être modifiée par décret dans les prochains mois pour élargir le périmètre au scope 3, englobant toutes les émissions directes et indirectes des entreprises.

Il semble évident que le seuil de 500 salariés va baisser et la périodicité devenir annuelle dans les prochaines années. Notamment avec l’émergence de solutions digitales comme Sami qui rendent plus accessible la mesure du bilan carbone, à la fois en termes de coût et de temps passé. La Convention citoyenne pour le climat proposait d’ailleurs d’imposer un bilan carbone annuel à toutes les entreprises, ce qui n’a pas été retenu.

Au niveau européen, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) va également introduire l’obligation de réaliser un bilan carbone pour toutes les entreprises de plus de 250 salariés à partir de 2024.

Suite à la récente loi climat, un autre type de réglementation environnementale va imposer aux entreprises françaises l’affichage de l’impact environnemental de leurs produits dès 2023 pour certains secteurs. Cette réglementation, l’affichage environnemental, va imposer l’introduction d’ecoscore, l’équivalent CO2 du nutriscore. Les secteurs prioritaires identifiés : textile d’habillement, agro-alimentaire, ameublement, hôtellerie et électronique. A terme dans les prochaines années, une réglementation européenne en cours d’élaboration prendra le relais : la PEF (Product Environmental Footprint).


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