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Le PSG ? L’arbre qui cache la forêt ! Tous les autres clubs affichent, en effet, un déficit de 100 M€ et assistent impuissants à l’érosion de leur CA (1,5 Md€, en baisse de -7%). Du coup, la quasi totalité des clubs de foot français recherche des investisseurs.
Recettes en berne, lourdes charges, budget déséquilibré… le football tricolore n’est pas au meilleur de sa forme. Résultat ? Les clubs recherchent, parfois désespérément, des investisseurs.
Un CA de 6 Mds€ sur la saison 2012-2013, soit une progression d’environ 19% par rapport à l’exercice précédent, 1.000 emplois supplémentaires, liés pour l’essentiel aux travaux de construction et de rénovation des stades et de belles victoires… à première vue, la filière du football professionnel français se porte bien.
Dopée par la hausse des droits audiovisuels (+50 M€ sur la saison 2012-2013), le triplement des paris et les investissements réalisés en vue de l’Euro 2016 (249 M€ sur cette même période), la croissance de la filière occulte la réalité économique difficile des clubs. En 2014, ces derniers affichent, en effet, un déficit de 100 M€, pour un CA de 1,5 Md€.
«En excluant Paris Saint-Germain, on constate un recul de 3,7% du CA des clubs de football professionnel. Le PSG, c’est l’arbre qui cache la forêt…
Sa croissance fulgurante masque la stagnation des autres clubs», déplore Philippe Diallo, directeur général de l’Union des clubs professionnels français (UCPF). Conséquence : nombreux sont les clubs qui recherchent, sinon des repreneurs, du moins des investisseurs. Parmi ces clubs «à vendre» : le FC-Sochaux-Montbéliard, le LOSC à Lille, le RC Lens, l’AJ Auxerre et Le Havre AC.
Des budgets déséquilibrés
La «crise» du football professionnel français ne date pas d’hier. En cause : un budget largement déséquilibré par des salaires élevés (la rémunération reste le principal levier pour attirer des talents), des charges fiscales et sociales de plus en plus lourdes (714 M€ sur la saison 2012-2013, soit une hausse de 15% par rapport à la saison précédente) et des recettes en berne.
«Des mesures telles que la taxe à 75% [appliquée dès 2013 aux clubs de Ligue 1 employant des joueurs percevant des revenus supérieurs à 1 M€ par an, NDLR] et la suppression du droit à l’image collectif ont mis en difficulté un certain nombre de clubs», ajoute Philippe Diallo.
C’est ainsi qu’à l’exception du PSG, les clubs français assistent impuissants à l’érosion de leur CA (-,7%), résultat partiel du tarissement de leurs sources de revenus.
D’autant que, à l’instar d’autres industries, le football n’est pas épargné par la crise, qui s’est traduite, pour la saison 2012-2013, par une baisse significative des budgets de sponsoring. À cela s’ajoute une diminution des droits audiovisuels du Championnat de la Ligue 1.
Enfin, les clubs souffrent d’un recul, certes anecdotique, des recettes de billetterie et d’une baisse généralisée des subventions versées par les collectivités. Entre 2006-2007 et 2012-2013, celles-ci sont passées de 45,5 à 33,8 M€ (-26%). Et faute de rentabilité, nombre de clubs peinent à trouver des investisseurs.
En quête d’investisseurs
En plus d’actionner des leviers de croissance «classiques» (billetterie, sponsoring, vente de produits dérivés, transferts de joueurs…), les clubs doivent trouver des investisseurs, voire des repreneurs. Car, en procédant à des coupes trop sévères dans la masse salariale, premier poste de dépense, ils risquent de se séparer de joueurs talentueux, de perdre en compétitivité et, in fine, de voir leurs recettes baisser encore.
«Il existe un lien de corrélation entre les résultats sportifs des clubs et leur niveau de revenus», indique Philippe Diallo. Ainsi, chaque année, les droits télévisés sont redistribués par la Ligue de football professionnel aux clubs sur la base de 4 facteurs : la solidarité, la performance sportive, la notoriété et la structuration.
Malgré des résultats sportifs médiocres, «les clubs bénéficiant d’une histoire prestigieuse, d’une marque puissante et d’une solide base de supporters parviennent toutefois à générer des recettes conséquentes», nuance le directeur général de l’UCPF. C’est notamment le cas de l’AS Saint-Étienne qui, surfant sur sa gloire passée, continue à réunir plus de 3.000 spectateurs lors de matchs à domicile. Ces éléments pèsent favorablement dans la «balance» des investisseurs potentiels.
Ces derniers sont, en revanche, refrénés par la dette des clubs, creusée par des charges fiscales de plus en plus lourdes. D’ailleurs, depuis les années 70, le profil des investisseurs a évolué. Alors que certains acteurs historiques se retirent – c’est le cas de PSA, propriétaire depuis 1928 du FS Sochaux-Montbéliard, relégué en Ligue 2 l’an dernier –, de nouveaux acteurs apparaissent. «Avec le développement économique de la filière, le profil des investisseurs se fait plus business», assure Philippe Diallo.
Les clubs suscitent également l’intérêt d’investisseurs étrangers, les industriels français ayant tendance à se désengager et la filière, comme le monde, à se globaliser.