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Lagardère : le jeu trouble de Bernard Arnault et Vincent Bolloré

Entreprendre - Lagardère : le jeu trouble de Bernard Arnault et Vincent Bolloré

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Menacé par les ambitions de Vincent Bolloré, Arnaud Lagardère a reçu le soutien d’un autre milliardaire : Bernard Arnault. L’avenir du groupe Lagardère dépendra en grande partie de l’issue du face-à-face entre les deux magnats.

Le petit monde du capitalisme parisien s’active autour du groupe Lagardère (Hachette, Relay, Europe 1, JDD…). Après Vincent Bolloré et Marc Ladreit de Lacharrière, les deux nouveaux actionnaires venus contrer l’appétit du fonds d’investissement britannique Amber, c’est au tour de Bernard Arnault de voler au secours d’Arnaud Lagardère.

25 % du capital pour Bernard Arnault

Le propriétaire du géant du luxe LVMH, dont la fortune dépasse les 70 milliards d’euros, a investi un peu moins de 100 millions d’euros dans la holding personnelle du fils de Jean-Luc Lagardère, Lagardère Capital & Management (LCM), par l’intermédiaire de laquelle Arnaud Lagardère détient 7,26 % du groupe qui porte son nom. Un montant qui correspond à 25 % du capital de la société. Cet argent arrive à point nommé pour la holding qui croule sous les dettes (164 millions d’euros). Il va donc permettre à l’héritier de l’empire Lagardère, mis sous pression par les banques, notamment le Crédit Agricole, de souffler un peu.

Il y a un mois, le président de Lagardère a dû faire face à une assemblée générale délicate au cours de laquelle Amber, premier actionnaire avec 18 % du capital, a tenté, en vain, de renouveler le conseil de surveillance et modifier la structure du groupe. Pour résister à cet assaut, Arnaud Lagardère a fait appel à une vieille connaissance : Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République a été nommé administrateur du groupe Lagardère. C’est finalement lui qui a convaincu Arnaud Lagardère d’ouvrir la porte à Vincent Bolloré…

Des questions autour de l’implication de Bernard Arnault

L’arrivé de Bernard Arnault présente un autre avantage : Arnaud Lagardère peut désormais envisager d’augmenter sa participation au capital du groupe Lagardère. A plus long terme, enfin, s’il souhaite un jour se désengager de son groupe, il s’est trouvé un « repreneur » potentiel en la personne de Bernard Arnault.

Mais comment expliquer l’engouement soudain de l’homme le plus riche de France ? Officiellement, ce sont les liens d’amitié qui lient les familles Arnault et Lagardère, et notamment l’engagement de Bernard Arnault qui aurait promis à Jean-Luc Lagardère, décédé en 2003, de soutenir son fils. Dans les affaires, cette proximité s’est manifestée par la nomination de Bernard Arnault au conseil de surveillance de Lagardère (2004-2012) et celle d’Arnaud Lagardère à celui de LVMH (2003-2009).

Mais s’il laisse entendre qu’il a mis un pied chez Lagardère pour des questions de fidélité à l’égard de Jean-Luc Lagardère, le patron de LVMH ne sera pas un simple spectateur. Une partie de l’avenir du groupe est d’ores et déjà entre ses mains… et dans celle de Vincent Bolloré, qui possède désormais 16,48 % du capital du groupe Lagardère SCA. L’homme fort de Vivendi envisagerait même dans les mois à venir de monter au capital, ce qui lui permettrait de devenir le premier actionnaire de Lagardère devant le fonds Amber Capital (18 %). Une stratégie de prise de contrôle latente dont Vincent Bolloré a le secret et qui a montré son efficacité chez Havas et Vivendi.

Dans le cas du groupe Lagardère, elle pourrait lui permettre de s’emparer d’une partie d’Hachette, notamment la branche internationale, et d’opérer un rapprochement avec son propre éditeur, Editis. Bernard Arnault pourrait, quant à lui, envisager quelques rapprochements intéressants, notamment entre les activités travel retail de LVMH et celles de Lagardère. Enfin, les principaux médias du groupe Lagardère (Paris-Match, le JDD, Europe 1) sont susceptibles d’intéresser chacun des trois nouveaux actionnaires, dont la particularité est d’avoir déjà un pied dans la presse — Arnault (Les Echos, Le Parisien, Radio Classique…), Bolloré (C News, Canal +), Ladreit de Lacharrière (La Revue des deux mondes). Le groupe Lagardère sera-t-il le théâtre de la future grande valse dans l’univers des médias ?


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